[Idée lecture] Westerns : les meilleurs romans et BD sur l’ouest américain

Posté le 22 novembre 2020, par letournepage, dans Le coin cadeau

[Sélection livres] Westerns : les meilleurs romans de l'ouest américain

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Qui n’a pas rêvé, frissonné, pleuré, un jour ou l’autre, en visionnant un grand classique du cinéma ou en dévorant un roman consacré à l’épopée du far west ?

La mythologie romantique existant autour de l’aventure de la nouvelle frontière est telle qu’elle n’a cessé de faire rêver et d’inspirer tous les créateurs d’histoires. Au fil du temps, c’est tout un pan de la littérature américaine consacrée à cette période fascinante de l’histoire qui s’est développée.


On a même vu depuis le début du nouveau siècle un genre spécifique, le nature writing, s’épanouir. Mettant en valeur les grands espaces et les rapports de l’homme avec la nature, le genre se « loge » particulièrement bien dans cette mythologie du far west.

Quoiqu’il en soit, il est aujourd’hui évident que la mise en valeur de la conquête de l’ouest américain et le récit de la vie de ses acteurs (blancs et indiens en premier lieu) a été un élément revitalisant essentiel de la littérature américaine contemporaine. Dommage que nous n’ayons pas retrouvé en France, depuis la disparition de nos colonies, un sujet d’inspiration équivalent !

Mais l’ouest n’inspire pas que les romanciers : c’est devenu probablement la principale source d’inspiration de la BD européenne contemporaine. Réaliste ou fantasmée, pour tous les âges ou juste pour les adultes, la BD western est un genre à part entière, bourré de grands titres.

Voici, choisi pour vous, une sélection de grands romans et d’excellentes BD qui parlent de là-bas, avec ses espaces, ses dangers et ses libertés…

 

Romans et BD : à l’ouest, que du nouveau !

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Des nouvelles du monde

Des nouvelles du monde – Paulette Jiles 

Folio – 288 pages – 7.50 €

Le pitch : Hiver 1870. Le capitaine Kyle Kidd parcourt le Texas et lit à voix haute des articles de journaux devant un public avide de nouvelles du monde. Un soir, à Wichita Falls, on lui propose de ramener une petite fille chez elle près de San Antonio. Ses parents ont été tués quatre ans plus tôt par les Kiowas, qui ont épargné et élevé Johanna comme une des leurs. Le vieil homme, veuf, accepte en échange d’une pièce d’or, mais sait qu’il lui faudra apprivoiser cette enfant sauvage qui guette la première occasion de s’échapper.

Ainsi commence un voyage splendide et périlleux, aux allures de western. Dans ces terres vierges où la loi n’engage que ceux qui la respectent, ces deux solitaires en marge du monde vont tisser un lien précieux qui fera leur force.

Mon avis : Des nouvelles du monde est le premier roman de Paulette Jiles traduit en France en 2018, grâce aux éditions Quai Voltaire.

Pourtant, Paulette Jiles, née en 1943, a publié de très nombreux romans aux Etats-Unis; mais c’est sans doute le fait que ce dernier récit ait obtenu une place de finaliste au National book award en 2016 qui a attiré l’attention de l’éditeur français.

Et qu’il soit remercié de son initiative, car Des nouvelles du monde est un très grand et très beau récit western, dans la grande tradition américaine !

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Le passage du canyon

Le passage du canyon – Ernest Haycox

Actes sud/Babel – 368 pages – 8.90 €

Le pitch : Oregon, 1850. Quand Logan Stuart, aventurier et homme d’affaires, arrive à Jacksonville, il découvre une bourgade sur laquelle plane la menace des Indiens… mais aussi les rivalités qui opposent prospecteurs, paysans et autres émigrants. Il va alors se retrouver au cœur de tous ces conflits.

Une bagarre qui éclate, un joueur prêt à tuer pour dissimuler ses dettes, des rumeurs qui courent, des colons soudainement massacrés, et voilà que toute une société animée par la passion de l’argent ou du jeu, l’amitié profonde ou les liaisons cachées, est sur le point d’exploser.

Mon avis : Ernest Haycox est un auteur américain ayant vécu très exactement (1899/1950) la première partie du XX° siècle.

Polygraphe assumé (une trentaine de romans, une centaine de nouvelles), il a connu dans son pays une vraie gloire de son vivant, porté par les très nombreuses adaptations de ses romans au cinéma, à la grande époque d’Hollywood.

Et en France ? Rien de rien, inconnu au bataillon ! Heureusement que, ces toutes dernières années, le grand réalisateur Bertrand Tavernier et les éditions Actes sud ont décidé de mettre – enfin ! – en lumière son œuvre, auprès des lecteurs français.

Heureusement, car quel grand écrivain que cet amateur de l’histoire fondatrice des Etats-Unis, dont l’essentiel de l’œuvre se déroule sur toile de fond de la conquête de l’ouest !

Après avoir ouvert la porte de sa bibliographie par le chef-d’œuvre Les fugitifs de l’Alder Gulch, j’ai poursuivi ma visite par le tout aussi brillant et attachant Le passage du Canyon, dans lequel j’ai retrouvé tout ce qui avait fait mon admiration et mon plaisir lors de ma lecture des fugitifs.

Les livres d’Haycox  ne sont que charme et paradoxes.

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Sykes

Sykes – Pierre Dubois & Dimitri Armand

Le Lombard – 80 pages – 16.45 €*

Le pitch : Lorsque « Sentence » Sykes pose le premier sabot dans ses collines natales, le jeune Jim Starret reconnaît immédiatement une légende de l’Ouest, digne des illustrés avec lesquels il a appris à lire. Mais son nouveau héros n’est pas là lorsque la redoutable bande des Clayton assassine sa mère sous ses yeux.

Dès lors, Jim n’a plus qu’une obsession : rejoindre Sykes et participer à la traque. Il a déjà payé le prix du sang. Il ignore encore que ce sont ses démons qui forgent une légende du Far West.

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Mon avis : Le renouveau du western dans la Bande dessinée pour adultes est un phénomène relativement récent, mais qui prend de plus en plus d’importance. Un renouveau, qui plus est, en général d’excellente qualité.

Sykes est un excellent exemple de ce que peut-être un album « one shot » (enfin le mot FIN signifie quelque chose en bas de la dernière planche du premier et dernier tome !) destiné à un public averti : c’est sombre, violent, réaliste et la réflexion sur le temps qui passe le thème central du récit.

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True Grit

True Grit – Charles Portis

Editions Le rocher – 253 pages – 6.70 €

Le pitch : Une adolescente très têtue venge la mort de son père. Elle se fait aider d’un marshal borgne et d’un texas ranger assoifé d’argent.

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Mon avis : Le pitch de l’éditeur est un peu court. Mais s’il résume bien l’histoire, qui est d’une certaine façon d’une linéarité exemplaire, il ne met absolument pas en valeur ce petit chef-d’oeuvre littéraire, connu uniquement en France pour l’adaptation (très fidèle) qu’en ont fait les frères Coen, mais publié uniquement en 2011 (avec une préface de Dona Tartt).

Un livre qui fait pourtant un carton aux États-Unis depuis sa sortie en 1968, où il est même devenu un vrai classique. Inconnu ? Alors, précipitez-vous sur ce merveilleux livre, même si l’univers du « Far West » ne vous concerne pas du tout !

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Butcher's crossing

Butcher’s crossing – John Williams 

10/18 – 336 pages – 7.80 €

Le pitch : Dans les années 1870, persuadé que seule la nature peut donner un sens à sa vie, le jeune Will décide de quitter le confort de Harvard pour tenter la grande aventure dans l’Ouest sauvage. Parvenu à Butcher’s Crossing, une bourgade du Kansas, il se lie d’amitié avec un chasseur qui lui confie son secret : il est le seul à savoir où se trouve l’un des derniers troupeaux de bisons, caché dans une vallée inexplorée des montagnes du Colorado.

Will accepte de participer à l’expédition, convaincu de toucher au but de sa quête. Le lent voyage, semé d’embûches, est éprouvant mais la vallée ressemble effectivement à un paradis. Jusqu’à ce que les deux hommes se retrouvent piégés par l’hiver…

Mon avis : Si je me suis lancé dans la lecture de Butcher’s crossing, c’est avant tout sur les promesses conjuguées de la magnifique couverture, d’une part,  et du pitch de la quatrième de couverture, particulièrement séduisant. Mais c’est aussi, lorsque j’ai réalisé, très vite, que l’oeuvre était le deuxième roman de John Williams  (sur trois écrits, seulement, tout au long de sa vie, achevée en 1990) : j’ai découvert ce magnifique auteur il y a quelques années grâce à Stoner, formidable récit traduit en français grâce à Anna Gavalda.

Pourtant, ici, strictement aucun rapport avec Stoner, récit de la vie désastreuse d’un fils de paysan devenu professeur de littérature américaine. Juste un récit du midwest, une plongée dans les profondeurs du Kansas en 1870. Quatre hommes qui partent chasser le bison et affronter les merveilles, mais surtout les terribles dangers de la nature alors quasi inviolée.

Ce roman s’inscrit donc dans la mouvance du récit historique américain, centré sur la conquête, à partir de la deuxième partie du XIX° siècle des territoires inconnus, à l’ouest, et des populations « sauvages » que l’homme blanc affronte pour survivre et s’installer.

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  Undertaker (6 tomes) – Ralph Meyer & Xavier Dorrison

Dargaud – 360 pages – 6*13.99 €*

Le pitch : Jonas Crow, croque-mort, doit convoyer le cercueil d’un ancien mineur devenu millionnaire vers le filon qui fit autrefois sa fortune. Des funérailles qui devraient être tranquilles, à un détail près : avant de décéder, Joe Cusco a avalé son or pour l’emmener avec lui dans l’éternité.

Pas de chance, le secret est éventé et provoque la fureur des mineurs d’Anoki City. Comment laisser enterrer une telle fortune alors que pour survivre, eux suent sang et eau dans les filons ?

Mon avis : 1er tome de la nouvelle série western Undertaker, Le mangeur d’or a d’entrée de jeu placé la barre très haut puisque Dargaud a placé un sticker sur la couverture mentionnant : « le plus grand western depuis Blueberry ». Rien que ça !

Voilà un challenge plutôt difficile à relever et ce type de rodomontade peut facilement se retourner contre le vantard qui ne se révèle pas à la hauteur de la promotion…

Et alors ? – allez-vous me demander à juste raison ? Alors : aussi improbable que cela paraisse, c’est un pari réussi ! Le public ne s’y est pas trompé puisque les présentoirs se sont rapidement en tête de gondole dans les magasins et les ventes se sont envolées. Et c’est mérité !

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Deadwood

Deadwood – Pete Dexter

Folio – 624 pages – 1.20 €

Le pitch : « Ici, rien n’est normal, même le temps… Le jour de notre arrivée, on a vu deux hommes portant une tête humaine, en pleine rue… Un Mexicain avec celle d’un Indien, et une crapule qui louchait et qui s’appelait Boone May, avec la tête d’un hors-la-loi… « 

La réalité du Far West, véritable genèse d’une nation, est l’un des plus grands romans noirs épiques de l’histoire humaine. Elle dit toute la violence brute d’un pays dominant à ce jour le monde. Fleuves de boue dans les villes, putes contaminées à la vérole par les trappeurs, chasseurs de primes devenus shérifs, viols, meurtres, ramassis de psychopathes, de chercheurs d’or fous et de mythomanes, de Chinois brûlés dans des fours à briques, d’incendies ravageurs et de personnages célèbres…

Deadwood raconte l’histoire d’un pays où la première chose à faire en se levant le matin est d’oublier ce qui est arrivé la veille…

Mon avisDeadwood, pour les amateurs de séries américaines haut de gamme, c’est une référence, le top catégorie « western ». En trois saisons, HBO racontait de la manière la plus naturaliste possible une tranche de l’histoire de la ville de la ruée vers l’or du Dakota, la ville ou Wild Bill Hickok fut assassiné lâchement d’un tir dans le dos, la ville où fut enterrée Calamity Jane…

Ce n’est qu’en 2018, près de dix ans plus tard, que je découvris incidemment que la série était tirée d’un roman américain ma foi fort connu… outre-atlantique.

Je me suis donc plongé avec curiosité dans ce très épais roman (des heures et des heures de lecture !) pour revivre ou redécouvrir une partie du plaisir ressenti à la vision de la série. Avec le risque, courant dans ce cas là, d’être déçu.

Eh bien non : aucune déception ! Au contraire : même si Deadwood, le roman, est très éloigné de la série dans son déroulement, il résonne avec elle de façon étonnante par son état d’esprit, sa façon quasi documentaire de raconter ce qu’était au XIX° siècle une ville sortie de terre en quelques semaines pour accueillir les chercheurs d’or.

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Lonesome dove

Lonesome dove – Larry McMurtry 

Gallmeister – 1184 pages – 2*12.00 €

Le pitch : À Lonesome Dove, Texas, les héros sont fatigués. Augustus McCrae et Woodrow Call ont remisé leurs armes après de longues années passées à combattre les Comanches. En cette année 1880, pourtant, l’aventure va les rattraper lorsqu’ils décident de voler du bétail au Mexique et de le convoyer jusque dans le Montana pour y établir un ranch.

Commence alors un immense périple à travers l’Ouest, au cours duquel le convoi affrontera de violentes tempêtes, des bandes de tueurs et d’Indiens rebelles… et laissera de nombreux hommes derrière lui.

Mon avis : Lonesome dove est un roman d’aventure, c’est aussi un pur roman western au cours duquel, pendant 1 200 pages, le lecteur suit une bande de cowboys décidés à voler, puis à convoyer un immense troupeau de vaches tout le long de la côte ouest américaine, du sud au nord.

Attention : ne fuyez pas ! Les mots western et cowboys évoque chez les français, la plupart du temps, des films un peu surannés avec John Wayne en héros fort et solitaire ou, au mieux quelques longs métrages où Clint Eastwood cligne des yeux en regardant le soleil se coucher à l’horizon… et pourtant, Lonesome dove est à mille lieues de ces images d’Epinal !

Non, je peux vous l’assurer, Lonesome dove est un des plus beaux romans d’aventure psychologique de toute l’histoire de la littérature américaine. Rien que ça.

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Le sang ne suffit pas

Le sang ne suffit pas – Alex Taylor

Gallmeister – 320 pages – 23.00 €

Le pitch : 1748. Dans les montagnes enneigées de l’ouest de la Virginie, un voyageur affamé arrive près d’une cabane isolée. Reathel erre depuis des mois, flanqué d’un dogue féroce. Mais l’entrée lui est refusée par Un colon hostile qu’il n’hésite pas à tuer. Il découvre alors à l’intérieur une jeune femme, Della, sur le point d’accoucher. L’enfant naît dans cette solitude glaciale. Pourtant, le froid, la faim et l’ourse qui rôde dans les parages ne sont pas les seuls dangers pour la mère et le nouveau-né. Car ce dernier a été promis à la tribu Shawnee : c’est le prix à payer pour que Black Tooth, leur chef, laisse en paix les colons du village voisin.

Alors que les Shawnees se font de plus en plus impatients, la colonie envoie deux frères à la poursuite de Della, désormais prête à tout pour sauver son bébé.

Mon avis : Anglais polyglotte installé depuis des années en France, Alex Taylor est avant tout un homme de radio. Cependant, quand il se lance dans le roman, le lecteur n’est pas près de l’oublier, car ce récit publié (en exclusivité) directement en France par l’excellent éditeur Gallmeister a de quoi marquer les esprits, je vous le garantie !

Impossible de passer à côté du pitch, terriblement séduisant lorsqu’on est un adepte de cette littérature américaine des grands espaces, surtout lorsqu’elle se déroule dans un contexte historique.

Dès les premières pages, Alex Taylor saisit le lecteur à la gorge, avec une série de scènes cruelles, sanglantes, décrivant avec un réalisme terrible le combat d’une série de personnages pour survivre aux dangers de la nature… mais surtout à la cupidité et la méchanceté humaine.

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Les fugitifs de l'Alder Gulch

Les fugitifs de l’Alder Gulch – Ernest Haycox

Actes sud/Babel – 384 pages – 8.90 €

Le pitch : Au milieu des années 1800, un couple improbable s’enfuit pour rejoindre le nouvel eldorado de la vallée de l’Alder Gulch, dans le Montana, où des milliers de chercheurs d’or s’aventurent pour faire fortune. Jeff Pierce est traqué par le frère de l’homme qu’il a tué. Sa compagne de route, Diana Castle, cherche à échapper à un mariage arrangé. Quel avenir leur réserve cet Ouest sauvage où la loi est piétinée ?

Avec ce portrait d’une communauté d’orpailleurs dans les contrées sauvages des États-Unis, Ernest Haycox se hisse au rang des plus grands auteurs de westerns. Il y déploie à merveille son art romanesque et sa connaissance de la nature humaine dans une authenticité parfaitement lyrique. Et offre au genre une héroïne forte et éclatante, un vent de modernité.

Mon avis : Vous savez quel est le plus grand plaisir d’un grand lecteur ? C’est de tomber, à peu près une fois par an, pas plus, parfois moins, sur un livre écrit par un auteur que l’on ne connait pas, dont on n’a même jamais entendu parler, et que ce livre se révèle être un vrai chef-d’œuvre, un très gros coup de foudre. C’est une rencontre de ce type que j’ai faite, ces derniers jours, avec Ernest Haycox.

Une fois le roman terminé, sidéré (pas le roman, le lecteur !), j’ai découvert qu’Haycox était considéré aux Etats-Unis comme un auteur majeur… de la première partie du XX° siècle, puis qu’il est mort (prématurément) en 1950. Un grand spécialiste de la littérature de l’ouest, de la littérature de western diraient certains, même si ce vocable me parait très réducteur, voire un peu péjoratif de ce côté ci de l’Atlantique.

Sous les dehors rugueux d’une apparente histoire d’hommes et de femmes, plongés dans la sauvage atmosphère de la ruée vers l’or des 1860’s (tout le récit, y compris les détails, s’appuie sur des faits réels), se cache un trésor de récit gorgé d’humanité et de violence, de délicatesse de sentiments et de violence terrifiante.

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Little big man

Little big man – Thomas Berger

Gallmeister – 736 pages – 13.50 €

Le pitch : Je m’appelle Jack Crabb. J’ai cent onze ans ; j’ai vécu la moitié de ma vie chez les Blancs et l’autre parmi les Indiens cheyennes. J’ai été pionnier, éclaireur, as de la gâchette, chasseur de bisons. J’ai aussi été prospecteur, joueur professionnel et tricheur, polygame et soldat. J’ai côtoyé Wyatt Earp, Buffalo Bill et le général Custer, ainsi que pas mal de braves et de chefs de différentes tribus.

Je suis le seul survivant de la bataille de Little Bighorn et le dernier témoin de la conquête de l’Ouest, qui ressemble à tout ce que vous voulez, sauf à ce qu’on vous montre au cinéma. Avant de perdre la mémoire, je vais vous raconter ma vie.

Mon avis : Vous connaissez certainement le film Little big man. Forcement, si vous êtes un brin cinéphile.

Mais je suis persuadé que, comme moi, vous n’aviez jusqu’à ce jour jamais entendu parlé du roman dont est tiré le chef-d’œuvre d’Arthur Penn. Normal : aucun éditeur ne s’est donné la peine de le mettre vraiment en avant.

C’est désormais chose faite, car aux éditions Gallmeister, que je tiens une fois de plus à saluer pour sa capacité à faire vivre – ou revivre – de grands romans américains de ce côté-ci de l’Atlantique.

Et c’est un bonheur, car le roman d’une vie de Thomas Berger est tout simplement exceptionnel !

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Loup de pluie

Loup de pluie – Jean Dufaux & Ruben Pellejero

Dargaud – 144 pages – 30.00 €

Le pitch : Bruce, fils du magnat des chemins de fer Vincent Mc Dell, protège Loup de Pluie qui vient de tuer, en état de légitime défense, un homme blanc et s’est enfui avec Petite Lune, la femme dont son frère Jack est amoureux… Petite Lune ne sait pas encore qui sera son époux, mais elle a reçu de son grand-père un monocle aux étranges pouvoirs qui le lui dira sans doute.

Le clan Cody, qui rêve de se venger des Mc Dell, se lance à la poursuite des fuyards, après avoir enlevé la jeune et jolie Blanche, soeur des deux frères. Entretemps, un vieil homme surgit sur la route de Loup de Pluie et de Petite Lune, hanté par le désir de retrouver le bison blanc. Il leur dérobe le monocle…

Ce western intimiste est raconté par une femme : Blanche. Atypique, il aborde le droit à la différence, l’entente entre les peuples et la place de la femme dans une société largement dominée par les hommes. L’intrigue, qui s’appuie sur les légendes indiennes, est pleine de mystères.

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Loup de pluie

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Mon avis : Une tragédie antique sous le ciel de l’ouest ? C’est possible ! Dans un one shot en deux albums (c’est aussi possible !) Jean Dufaux a composé un western crépusculaire de toute beauté.

Beauté graphique, tout d’abord, tant les choix esthétiques de Ruben Pellejero jouent un rôle considérable dans l’ambiance étonnante, unique, de l’histoire.

On peut être au départ un peu surpris par ce parti pris de couleurs fortes, très contrastées, passant d’une planche à l’aube de la pénombre d’un saloon à la vive clarté d’une plaine aux herbes jaunes brillant sous un soleil éclatant.

Loup de pluie

Même chose pour le dessin, semi-réaliste, sur lequel Pellejero trace des silhouettes et des décors au contour très épais.

Mais j’avoue qu’au bout de quelques planches, j’ai été complètement séduit par ces choix, pourtant très éloignés de mes goûts habituels.

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Mille femmes blanches

Mille femmes blanches – Jim Fergus

Pocket – 512 pages – 7.90 €

Le pitch : En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l’intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart viennent en réalité des pénitenciers et des asiles…

L’une d’elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l’alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, elle assiste à l’agonie de son peuple d’adoption…

Mon avis : Lorsque ce roman sort en France, en 2000, publié par Le Cherche Midi, l’éditeur est bien incapable d’imaginer le succès qu’il va remporter. Ce récit a certes reçu un accueil largement positif, deux ans plus tôt, aux U.S., mais de là à vendre plus de 400 000 exemplaires sur notre territoire, grâce à la magie du bouche-à-oreille… !

En découvrant cette histoire, près de vingt ans plus tard, il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre les raisons de ce vif succès : Mille femmes blanches est le prototype absolument parfait du roman à trame historique à la fois bien écrit (le style est d’une fluidité parfaite), très habilement composé, mêlant aventures exotiques, pédagogie historique et ethnique, tout en délivrant un message humaniste sincère…

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La venin - Déluge de feu

La venin (4 tomes) – Laurent Astier

Rue de Sèvres – 4*64 pages – 4*15.00 €

Le pitch : Dans le train qui la mène à Silver Creek, petite ville perdue aux confins du Colorado. Emily se souvient du destin tout tracé qu’elle a fui. Elle ne voulait pas devenir comme sa mère, et vendre ses charmes à des hommes de passage dans le quartier chaud de La Nouvelle-Orléans. Mais lorsque celui qui devait vous épouser ne se présente pas à la gare et que vous êtes une jolie jeune femme seule et sans le sou dans une ville minière des Rocheuses. Que vous reste-il comme option ?

Le patron du saloon aura bien une petite idée en tête … A moins qu’Emily ne coure après autre chose et que la venue prochaine du gouverneur favori aux élections sénatoriales ne soit pas qu’une simple coïncidence. Car, en cette année 1900 dans l’Ouest encore sauvage, les règlements de comptes sont légion, les fuites et les cavalcades infinies.

Mon avis : Les éditions Rue de sèvres ont réussi un coup de maître avec la couverture du premier tome de Déluge de feu, le premier tome de la nouvelle série de Laurent Astier, La venin.

Difficile de faire plus séduisant que cette vue rouge et or d’une belle femme brandissant une carabine, dans un grand envol de jupe fin XIX°.

C’est bien simple : au milieu des autres BD parues début 2019, on ne voit que cet album !

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La venin

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Heureusement, la curiosité initiale qui m’a poussée à acquérir La venin n’a pas été déçue lors de la lecture de ces 60 planches au rythme trépidant. Au contraire : c’est avec une surprise heureuse que j’ai découvert à quel point Laurent Astier était un auteur complet et accompli.

C’est bien simple : l’album fait partie des meilleures découvertes de ces dernières années en matière de BD western où, pourtant, la concurrence ne manque pas.

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Le fils – Philipp Meyer

Le livre de poche – 792 pages – 8.90 €

Le pitch : Vaste fresque de l’Amérique de 1850 à nos jours, Le Fils de Philipp Meyer, finaliste du prestigieux prix Pulitzer 2014, est porté par trois personnages, trois générations d’une famille texane, les McCullough, dont les voix successives tissent la trame de ce roman exceptionnel.

Eli, enlevé par les Comanches à l’âge de onze ans, va passer parmi eux trois années qui marqueront sa vie. Revenu parmi les Blancs, il prend part à la conquête de l’Ouest avant de s’engager dans la guerre de Sécession et de bâtir un empire, devenant, sous le nom de « Colonel », un personnage de légende. À la fois écrasé par son père et révolté par l’ambition dévastatrice de ce tyran autoritaire et cynique, son fils Peter profitera de la révolution mexicaine pour faire un choix qui bouleversera son destin et celui des siens.

Ambitieuse et sans scrupules, Jeanne-Anne, petite-fille de Peter, se retrouvera à la tête d’une des plus grosses fortunes du pays, prête à parachever l’oeuvre de son arrière-grand-père.

Mon avis : Pour une fois,le pitch du roman rédigé par l’éditeur est à la fois clair, complet et suffisamment précis pour se faire une véritable idée de ce que renverse la jaquette. C’est par là que j’ai commencé, en 2014, attiré par le thème de cet énorme roman « de l’Amérique ». Et je ne l’ai pas regretté une seconde ! Le fils est un roman exceptionnel.

Une sorte de synthèse des mythes du grand sud de l’Amérique, entre le roman (La trilogie des confins de Cormac Mac Carthy, ou Lonseome dove de Larry McMurtry) et le film (Géant de Georges Stevens). Un texte dont la lecture vous procurera les mêmes sensations que le visionnage d’un film américain des années 50 diffusé en 70 mm dans une salle avec écran géant. J’exagère à peine… !

Pourtant, tenter de brosser une fresque de l’histoire du sud Ouest américain sur un siècle et demi, à travers le destin de trois membres d’une même famille, par une succession de chapitres zappant la chronologie par une série d’aller-et-retours entre les générations, c’était a priori une entreprise démesurée. Pourtant, Philipp Meyer a remporté haut la main son pari…

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De si jolis chevaux

De si jolis chevaux (La trilogie des confins) – Cormac McCarthy

Points – 408 pages – 7.95 €

Le pitch : 1949. Parce que les choix de l’Amérique moderne condamnent leurs rêves d’aventure, John Grady Cole et Lacey Rawlins quittent le Texas et chevauchent vers le Mexique. Ils iront vivre ailleurs, au royaume des chevaux, pour célébrer avec une nature intacte des noces éternelles.

Violente, tourmentée, traversée d’aveuglants moments de bonheur, leur odyssée se transforme pourtant en descente aux enfers. Intransigeant, visionnaire, ce roman bouscule les espoirs et les repères d’une condition humaine à jamais prisonnière de ses passions dans l’indifférence de l’univers.

De si jolis chevaux a remporté, en 1992, le National Book Award, la plus haute distinction littéraire des Etats-Unis.

Mon avis : De si jolis chevaux est le premier roman d’un ensemble de trois, appelé joliment La trilogie des confins (que vous pouvez trouver, si vous êtes un fan de Cormack Mc Carthy, en un seul volume, énorme (1 200 pages) paru en 2012 aux Editions de l’Olivier. Joli titre, pour un décor bien aride, celui de l’ouest américain, désertique, qu’affectionne tout particulièrement le grand auteur américain.

Entamer la lecture de l’oeuvre de McCarthy par ce pur western à la fois moderne (cela se passe juste après la seconde guerre mondial) et intemporel (on pourrait transposer l’ensemble sans aucune difficulté un siècle plus tôt) est peut-être une bonne chose. C’est en effet au moment où ce roman était écrit – en 1992 – que l’auteur touchait enfin du doigt le style qui allait lui permettre de produire des chefs-d’oeuvre comme No country for old men, puis La route.

Un style aride comme le paysage dans lequel chevauchent les héros de cette histoire virile où le lecteur pense longuement qu’il n’y a pas de place pour les femmes (il n’y a jamais beaucoup de place pour elles chez McCarthy), alors que si, finalement, car il n’y a pas de monde réel sans femme.

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Jusqu'au dernier

Jusqu’au dernier – Jérôme Félix & Paul Gastine

Bamboo édition – 72 pages – 17.90 €

Le pitch : L’époque des cow-boys tire à sa fin. Bientôt, ce sont les trains qui mèneront les vaches jusqu’aux abattoirs de Chicago. Accompagné de Benett, un jeune simplet de 20 ans, Russell a décidé de raccrocher ses éperons pour devenir fermier dans le Montana. En route, ils font halte à Sundance.

Au petit matin, on retrouve Benett mort. Le maire préfère penser à un accident plutôt qu’à l’éventualité d’avoir un assassin parmi ses concitoyens et chasse Russell de son village. Mais le vieux cow-boy revient à la tête d’une bande d’Outlaws pour exiger la vérité sur la mort de Benett…

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Jusqu'au dernier

 

Mon avis : Si vous êtes fan de BD – tout particulièrement de western -, et si vous me dîtes que vous n’avez jamais remarqué l’album de Jérôme Félix et Paul Gastine lors de vos promenades dans les rayons de votre libraire favori, sachez que je ne vous croirais tout simplement pas !

Comment en effet, sérieusement, ne pas avoir l’œil attiré par ce grand format (24*32 cm) publié par Bamboo, l’éditeur, dans sa collection Grand angle, qui privilégie (comme son nom l’indique) la vision « comme au cinéma » ?.

Vos mirettes se seront forcement fixé sur la couverture, exceptionnelle, probablement la plus belle de la BD 2020. Sujet, précision du trait, couleurs et contrastes incroyables, la une de Jusqu’au dernier est tellement belle que j’irais presque jusqu’à encadrer l’album pour l’accrocher au mur ! Un vrai bonheur…

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Jusqu'au dernier

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Sauvage

Sauvage – Jamey Bradbury

Gallmeister – 325 pages – 10.00 €

Le pitch : À dix-sept ans, Tracy sillonne avec ses chiens de traîneau les immensités enneigées de l’Alaska. Amoureuse de la nature sauvage, elle possède un secret : un don hors norme, hérité de sa mère, qui la relie de façon unique aux animaux, mais peut-être aussi aux humains.

Sa vie bascule le jour où un inconnu l’attaque en pleine forêt, puis disparaît. Quand Tracy reprend connaissance, couverte de sang, elle est persuadée d’avoir tué son agresseur. Ce lourd secret la hante jour et nuit, et lorsqu’un jeune homme à la recherche de travail frappe à leur porte, Tracy sent émerger en elle quelque chose de sauvage.

Mon avis : Difficile d’imaginer plus jolie couverture que celle de Sauvage, dans la tonalité habituelle des couvertures de l’éditeur Gallmeister.

Mais aussi, une fois lu, encore plus difficile d’imaginer une couverture plus en adéquation avec l’atmosphère du roman.

Un chien esquimau dont les traits se confondent littéralement avec les éléments d’un paysage sauvage, celui du fin fond de l’Alaska.

C’est donc de chiens, de courses en traineau, de neige, mais aussi d’animalité et d’identité dont va nous parler Jamey Bradbury, une jeune américaine dont c’est le premier roman.

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Sky Hawk

Sky Hawk – Jîro Tanigushi

Casterman – 283 pages – 12.95 €

Le pitch : Hikosaburô et Manzô, deux samouraïs exilés aux Etats-Unis depuis la restauration de Meij (1868), vivent de leur chasse sur le territoire des Indiens Crow. Un jour, Hikosaburô porte secours à une Indienne, Running Deer, poursuivie par des chasseurs de prime.*Ils sont sauvés in extremis par un groupe de guerriers Oglagla conduits par Crazy Horse. Le chef indien, fasciné par la technique de combat des deux samouraïs, les invite à rejoindre son campement pour enseigner le ju-jitsu à ses hommes. Une profonde amitié va alors naître entre eux.

Devenus Sky Hawk et Winds Wolf, les deux samouraïs vont lutter aux côtés des Indiens contre les hommes blancs venus à la conquête de l’Ouest. La bataille pour sauver leur terre sacrée des Black Hills s’annonce terrible, mais ces valeureux guerriers sont bien décidés à lutter jusqu’au bout.

Mon avis : C’est tout à fait par hasard que je suis tombé récemment sur cet album de dimensions réduites (format manga 24*15 cm), une des œuvres les plus tardives du grand Jirô Tanigushi.

Poussé par la curiosité par le côté complètement atypique de l’entreprise – un western dans la plus grande tradition classique, dont les deux principaux protagonistes sont… deux japonais émigrés aux Etats-Unis ! -, je me suis plongé dans cet épais one shot (plus de 250 planches).

J’avoue que le résultat m’a complètement séduit.

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sky hawk

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Dalva

Dalva – Jim Harrison

10/18 – 471 pages – 7.50 €

Le pitch : Pour reprendre le contrôle de sa vie, Dalva s’installe dans le ranch familial du Nebraska et se souvient : l’amour de Duane, les deuils, l’arrachement à ce fils nouveau-né qu’elle cherche obstinément.

Meurtrie mais debout, elle découvre l’histoire de sa famille liée à celle du peuple sioux et d’une Amérique violente. Chef-d’œuvre humaniste, Dalva est un hymne à la vie.

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Mon avis : Jim Harrison est l’écrivain des grands espaces, mais aussi celui qui a porté pour la première fois l’attention de la littérature américaines sur les minorités indiennes.

Depuis, combien d’auteurs ont-ils repris le flambeau, rendant le genre incroyablement populaire ? Des dizaines !

A lire, indispensable, au même titre que les nouvelles rassemblées sous le titre Légendes d’Automne.


Bouncer T1 Un diamant pour l'au-delà

Bouncer (7 tomes) – Boucq & Jodorowsky

Les humanoïdes associés et Glénat BD – 10*56 à 72 pages – 69.99 €

Le pitch : Un Bouncer, c’est au sens propre un videur, celui qui pousse à travers les portes battantes du saloon les poivrots encombrants,interdit l’entrée aux Peaux Rouges ou fait les poches des mauvais payeurs, bref un personnage plutôt rugueux et qui ne semble guère taillé dans l’étoffe plus élégante dont on fait les héros.

Il n’en fallait pas plus à Alexandro Jodorowsky et François Boucq pour entamer une collaboration fructueuse. Car le Bouncer, c’est aussi une bande dessinée qui flanque dehors les poncifs du western classique, tord le cou des vieux clichés de l’Ouest et fait manger la poussière aux histoires de cow-boys et d’Indiens. Sans l’ombre d’un regret.

Mon avis : Les quinze premières années du siècle ont vu naître un « revival » assez surprenant du western en BD, accueilli avec passion par une bonne partie du public, un succès souvent largement mérité. Cet engouement, Boucq (pour le dessin) et Jodorowsky (pour le scénario) en sont en partie responsables.

Avec la série Bouncer , ils ont réussi à reprendre le flambeau laissé allumé par Giraud, en donnant, en quelque sorte, un petit frère à Blueberry.

Le Bouncer, ce desesperado mancho tireur d’élite, mais au cœur tendre…

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Bouncer T1 Un diamant pour l'au-delà

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Avec ce premier tome, l’histoire débute sur les chapeaux de roues (ou plutôt sur les sabots de cheval, ah ! ah !), en pleine fin de la guerre de Sécession.

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Dernière saison dans les rocheuses – Shannon Burke

10/18 – 286 pages – 7.50 €

Le pitch : En 1820, aux Amériques, le commerce des fourrures est un moyen périlleux de faire fortune. À peine le jeune William Wyeth s’est-il engagé auprès de la compagnie de trappeurs la plus téméraire de l’État qu’il manque de se faire tuer.

Il découvre alors la force des liens entre les hommes, dont la survie ne dépend que de leur solidarité. Chasse au bison, nuits passées à dormir sur des peaux de bête, confrontations aux forces de la nature ou aux tribus indiennes, la vie de trappeur est rude, mais William a soif d’aventures. Il a quitté sa famille pour le grand Ouest, sauvage et indompté. Il devra réunir plus de courage et d’habileté qu’il ait jamais cru avoir pour en sortir vivant.

Retour aux sources pour cette expédition de trappeurs, dans la tradition des grands romans d’aventure à l’américaine

Mon avis : La littérature américaine fourmille actuellement de romans historiques ayant pour cadre la nouvelle frontière, cette ligne qui délimitait la progression des aventuriers et des colons vers l’ouest. La conquête de l’Ouest est furieusement à la mode.

Il faut dire que c’est un vaste, immense sujet : que de récits passionnants sur le wild west, la lutte contre les tribus indiennes, la chasse aux bisons… mais à côté de quelques réussites indiscutables (au hasard : DeadwoodMille femmes blanches et, un cran au dessus, Le fils de Philip Meyer), que de nanars !

Avec Dernière saison pour les rocheuses, troisième roman de Shannon Burke, un jeune auteur new-yorkais, je vous garantie du 100 % qualité premium !

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L'odeur des garçons affamés - Loo Hui Phang

L’odeur des garçons affamés – Loo Hui Phang & Frédérik Peeters

Casterman BD – 108 pages – 18.95 €

Le pitch : Texas, 1872. Oscar Forrest, photographe, répertorie les paysages de l’Ouest pour le compte du géologue Stingley. Entre Oscar et Milton, jeune garçon à tout faire du groupe, s’installe une relation ambiguë. …

Alors qu’autour de l’expédition, rôdent un inquiétant homme en noir et un Indien mutique. Stingley a conduit la mission aux portes d’une région hostile, dernier bastion de résistance des redoutables Comanches. Sur cette frontière lointaine, les limites entre civilisation et sauvagerie s’estompent. Un western intense où la Nature révèle les secrets les plus troubles.

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L'odeur des garçons affamés

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Mon avis : L’odeur des garçons affamés… quel drôle de titre, me direz-vous. Vous aurez raison. Mais un drôle de titre pour un drôle d’album !

L’histoire ? Un western, pur et dur. Quoique. Trois personnages que rien n’unit (du moins… on le croit un moment) qui explorent des territoires quasi vierges pour… mais pour quoi, en fait ?

Pour prendre des photos témoignages de l’ouest existant, avant qu’il ne disparaisse, englouti par la civilisation ? Pour recenser les populations indiennes en prévision de… mais en prévision de quoi ?

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L'odeur des garçons affamés

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La captive aux yeux clairs

La captive aux yeux clairs – A.B. Guthrie

Actes sud / Babel – 576 pages – 10.70 €

Le pitch : Premier tome de la très célèbre série The Big Sky de A. B. Guthrie, texte fondateur de l’école du Montana, traduit pour la première fois en français.

En 1832, Boone Caudill et ses amis trappeurs rejoignent une expédition vers le Haut-Missouri, vaste région sauvage où vivent les Indiens Black Foot. Teal Eye, une jeune Black Foot, fait partie du voyage. Va-t-elle pouvoir servir de cadeau pour les Indiens qui défendent farouchement leur territoire ?

Dans les paysages immenses et mythiques de l’Ouest américain se déroulera alors une grande épopée encore plus saisissante, plus iconoclaste, plus vraie que le chef-d’œuvre de Howard Hawks (1952), un des plus grands westerns de l’histoire du cinéma.

Mon avis : La captive aux yeux clairs… quel titre magnifique, porté qui plus est par une très joli couverture dans la collection Babel d’Actes Sud !

Postfacé (comme les romans d’Ernest Haycox) par le grand réalisateur Bertrand Tavernier, passionné de littérature américaine, le roman d’A.B. Guthrie publié en 1947 fait partie des classiques de la littérature du « far west » adaptés au cinéma à la grand époque du western.

Un roman très connu aux Etats-Unis, il a été (re)tiré de l’anonymat dans lequel il végétait depuis un bon moment en France. Mais – j’en suis le premier surpris – ce n’est pas la première fois qu’un titre célèbre de l’autre côté de l’Atlantique ne passe pas la barre de la notoriété dans notre beau pays pourtant féru de littérature…

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Hoka Hey !

Hoka Hey ! – Neyef

Rue de Sèvres – 224 pages – 22.90 €

Le pitch : Georges est un jeune Lakota élevé par le pasteur qui administre sa réserve. Acculturé, le jeune garçon oublie peu à peu ses racines et rêve d’un futur inspiré du modèle américain, en pleine expansion. Il va croiser la route de Little Knife, amérindien froid et violent à la recherche du meurtrier de sa mère. Accompagné de ses deux comparses, celui-ci arrache Georges à sa vie et l’embarque dans son périple.

Au fil de leur voyage, l’homme et le garçon vont s’ouvrir l’un à l’autre et trouver ce qui leur est essentiel : l’apaisement de la colère par la transmission de sa culture pour l’un et la découverte de son identité et de ses origines pour l’autre.

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Hoka Hey !

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Mon avis : Vous avez certainement remarqué ce très épais album BD sur la table de votre libraire favori, au tournant 2022/2023. Difficile de ne pas le distinguer, tant ses dimensions, son poids, son épaisseur et sa reliure toilée sortent de l’ordinaire.

Hoka Hey !

Difficile de ne pas admirer l’illustration de couverture, cet amérindien sur son cheval dans la prairie, avec les montagnes au loin.

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Le Dernier des Mohicans

James Fenimore Cooper – Le dernier des mohicans (1826)

Gallmeister – 473 pages – 12 €

Le pitch : 1757, la guerre franco-anglaise fait rage pour la conquête du Nouveau Monde tandis que les tribus indiennes se livrent une lutte sans merci. Le maréchal français Montcalm remonte le lac Champlain avec ses soldats pour prendre le fort William-Henry, tenu par le colonel Munro. Au même moment, les filles de ce dernier, Cora et Alice, sont en chemin pour le rejoindre. Egarées dans la forêt nord-américaine, elles rencontrent un chasseur blanc, Natty Bumppo, alias OEil-de-Faucon, et deux Indiens, Chingachgook et son fils Uncas, le dernier des Mohicans, qui deviennent leurs guides dans cette Amérique sauvage.

Ce livre sans pareil, immense roman d’aventures qui connu dès sa parution un succès international, annonce la disparition des Amérindiens et la naissance des États-Unis.

Mon avis : Même si le style de Fennimore Cooper a vieilli, au regard de nos canons de lecture contemporains – c’est normal, il s’est écoulé près de deux siècles depuis ! – , il n’en reste pas moins que Le dernier des mohicans restera sans doute dans l’histoire de la littérature comme le premier grand roman d’aventure historique et ethnique.

Indispensable à votre culture !


Pawnee

Pawnee – Patrick Prugne

Galerie Daniel Maghen – 104 pages – 19.50 €*

Le pitch : Alban, jeune soldat français envoyé en Louisiane et porté déserteur, partage à présent la vie des indiens Minetaree. Solidement lié d’amitié avec le trappeur Toussaint Charbonneau, il a abandonné tout espoir de retrouver Louis, l’ami qui l’avait accompagné en Amérique avant de tomber aux mains des Pawnees. Sa décision est prise, il va rentrer en Europe…

Malheureusement, son chemin croise celui de guerriers Shawnees, et d’une bande de miliciens. Si ces derniers sauvent la vie d’Alban, ils se révèlent d’une sauvagerie et d’une cruauté bien supérieure à celle des indiens qu’ils sont censés combattre..

Mon avis : J’ai découvert Patrick Prugne en 2009 avec le magnifique album Canoë Bay (scénarisé par Tiburce Oger) où il s’essayait – avec quelque talent ! – à l’aquarelle. Cinq ans plus tard, après le délicieux Frenchman (dont il a également écrit les textes), il récidive avec Pawnee qui est, en quelque sorte, le prolongement de l’histoire racontée dans Frenchman, mais qu’on peut très bien lire indépendamment.

Le cadre des albums est le même : l’Amérique à ses commencements, encore sauvage, la conquête de l’Ouest et la lutte entre les indiens et les conquérants (armée ou aventuriers). L’histoire est, comme pour les autres, assez simple et linéaire.

Agréable, mais pas transcendante, bourrée de petits détails historiques mais avec un certain manque de profondeur dans les personnages. Mais quand on déguste une oeuvre de Patrick Prugne, je vais vous dire franchement : le scénario, on s’en moque un peu !

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La note américaine

La note américaine – David Grann

Pocket – 432 pages – 7.95 €

Le pitch : 1921, Oklahoma. Dépossédés de leurs terres, les Indiens Osages ont été parqués dans une réserve aride. Mais sous leurs pieds coule un océan de pétrole. De quoi rameuter, en quelques mois, les vautours blancs assoiffés d’or noir. Bientôt, les membres les plus riches de la tribu disparaissent, l’un après l’autre. Balle dans la tête, empoisonnement, incendie…

L’État fédéral n’a d’autre choix que d’ouvrir une enquête. À sa tête : le futur directeur du FBI, l’ambitieux John Edgar Hoover, bien décidé à faire de ce dossier brûlant son marchepied vers la gloire… Il lui faudra s’associer aux Indiens s’il veut réussir à élucider l’une des affaires criminelles les plus fascinantes de l’histoire américaine.

Mon avis : Vous avez lu  le pitch ? Bien ! Maintenant, dîtes-moi si vous avez compris que ce roman n’en est pas un, mais plus simplement une enquête journalistique. Non ? Cela me rassure !

Et pourtant, c’en est bien une : David Grann, journaliste, s’est appuyé sur de longues recherches personnelles pour raconter cette incroyable (mais vraie !) histoire, où l’histoire américaine et le polar se sont rencontrés.

Cependant, il est fort possible que la confusion ait été volontairement entretenue car j’ai ressenti l’impression, en dévorant cette enquête passionnante, de revivre, d’une certaine manière, l’expérience inoubliable de la lecture de De sang froid, le livre marqueur de Truman Capote.

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