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On a beau dire, on a beau faire, lorsqu’on parle du King, en littérature, c’est bien toujours à Stephen que l’on pense !
Car cela fait maintenant un demi-siècle que le plus grand serial writer de l’histoire de la littérature fantastique sévit, tout en haut de la pyramide du succès et de la considération de ses pairs.
Le problème, cependant avec Stephen King, c’est justement qu’il a écrit – et qu’il continue à écrire, malheureusement – comme s’il était branché sur un créateur de texte automatique. Un ou deux romans par an, parfois un recueil de nouvelles. Et pas que des petits bouquins, car le roi ne sait pas faire court, 500 pages c’est le contrat de base, 700 quasiment a norme, quant aux 1 000 pages, ce n’est pas une limite, c’est souvent un objectif. Quel dommage, car c’est souvent au détriment de la qualité et de l’intensité du récit.
Ce problème mis à part, que retenir de son œuvre pléthorique ? Comment faire le tri et garder les très grandes réussites ? Cela tombe bien, je suis là pour vous aider ! Et mon choix va parfois surprendre, car j’ai un secret à vous révéler : il y a deux Stephen King.
Le premier, extraordinaire, c’est le jeune auteur qui va immédiatement se faire connaitre avec Carrie, en 1974 et qui va accumuler les succès mérités en enchainant les petits et les grands chefs d’oeuvre. Mais sous la pression, King boit de plus en plus, commence à se droguer; au point qu’en 1987, il arrête tout pendant un an, y compris l’écriture.
Le second, bien plus ordinaire, c’est l’auteur confirmé qui en 1988, désintoxiqué, reprend la plume. Il n’est plus le même homme, et il ne réécrira plus jamais de romans à la hauteur de ses réussites d’antan, si l’on met de côté la formidable exception de La ligne verte, en 1996.
En 1999, il est de surcroit victime d’un terrible accident provoqué par une voiture, qui va longtemps perturber sa santé, bouleverser sa vie et clore définitivement la période glorieuse de sa créativité.
Reste un choix de 13 livres (chouette, un chiffre qui porte malheur !) pour évoquer le meilleur du roi du fantastique et de l’horreur.
Des romans, mais aussi de superbes nouvelles. une sélection à laquelle il faut ajouter un 14ème titre, un essai magistral de Stephen King publié en 1981 sur son domaine de prédilection, Anatomie de l’horreur.
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Stephen King : le roi du fantastique et de l’horreur
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Carrie – Stephen King (1974)
Le livre de poche – 288 pages – 8.70 €
Le pitch : Carrie White, dix-sept ans, solitaire, timide et pas vraiment jolie, vit un calvaire : elle est victime du fanatisme religieux de sa mère et des moqueries incessantes de ses camarades de classe. Sans compter ce don, cet étrange pouvoir de déplacer les objets à distance, bien qu’elle le maîtrise encore avec difficulté…
Un jour, cependant, la chance paraît lui sourire. Tommy Ross, le seul garçon qui semble la comprendre et l’aimer, l’invite au bal de printemps de l’école. Une marque d’attention qu’elle n’aurait jamais espérée, et peut-être même le signe d’un renouveau !
Mon avis : Carrie est le premier roman de Stephen King, publié il y a tout juste un demi-siècle (comme le temps passe). Le roman se vend alors modestement en format broché, mais dès sa publication en format poche, c’est l’explosion : plus d’un million d’exemplaires vendus !
Deux ans plus tard, Brian de Palma, alors en pleine ascension vers la gloire (il vient de tourner coup sur coup Phantom of the paradise et Obsession), adapte le livre et en fait un film culte de la fin des années 70. Dès lors, la carrière de Stephen King est définitivement lancée…
Un demi-siècle plus tard plus tard, que reste-t-il de Carrie ? Eh bien, un excellent roman de fantastique psychologique.
Dans ce thriller apocalyptique (les scènes de massacre sont sans doute les plus sanglantes et meurtrières de toute la carrière de King), on voit déjà apparaitre une bonne partie des thèmes chers à l’auteur.
Salem – Stephen King (1975)
Le livre de poche – 832 pages – 10.90 €
Le pitch : Le Maine, 1970. Ben Mears revient à Salem et s’installe à Marsten House, inhabitée depuis la mort tragique de ses propriétaires, vingt-cinq ans auparavant. Mais, très vite, il doit se rendre à l’évidence : il se passe des choses étranges dans cette petite bourgade. Un chien est immolé, un enfant disparaît, et l’horreur s’infiltre, se répand, aussi inéluctable que la nuit qui descend sur Salem.
Mon avis : Il fallait bien qu’un jour Stephen King se confronte au mythe du vampire. C’est en fait dès le début de sa carrière (c’est son deuxième roman) qu’il se lance dans l’aventure, avec succès.
Dans un épais et vertigineux roman qui a bien vieilli (même si le mythe du vampire a été, depuis un demi-siècle, traité, rabâché, exploré sous toutes ces formes, tant dans la littérature de genre que dans les séries et les films. On peut d’ailleurs remarquer que le fabuleux roman d’Anne Rice, Entretien avec un vampire, sortira un an après Salem !), l’auteur s’attache, comme souvent, à décrire une communauté confrontée à un danger.
On parle toujours de Stephen King comme le maître du fantastique et de l’horreur mais ce qui le rend remarquable, avant tout, c’est la qualité de sa narration et sa capacité à faire vivre une multitude de personnages dotés d’une réelle épaisseur.
Shining – Stephen King (1977)
Le livre de poche – 576 pages – 7.90 €
Le pitch : Situé dans les montagnes Rocheuses, l’Overlook Hotel est tenu pour être l’un des plus beaux lieux du monde. Beauté, confort, luxe, volupté… L’hiver, l’hôtel est fermé. Coupé du monde par le froid, la neige, les glaces. Alors seul l’habite un gardien.
Celui qui a été engagé cet hiver-là s’appelle Jack Torrance, un alcoolique qui tente d’échapper à l’échec et au désespoir. Avec lui vivent sa femme, Wendy, qui espère, grâce à cet isolement, reconstruire son foyer menacé, et surtout leur enfant. Danny. Danny qui possède le don de sentir, de voir, de ressusciter les choses et les êtres, les événements que l’on croit morts.
Ce qu’il voit, lui, dans les cent dix chambres vides de l’Overlook Hotel, c’est la présence du démon. Cauchemar ou réalité le corps de cette femme assassinée ? ces bruits de fête qui dérivent dans les couloirs ? cette vie si étrange qui anime l’hôtel ?
Mon avis : Shining est le troisième roman de Stephen King publié. Après le succès de Carrie (roman et film), l’auteur parvient à faire beaucoup mieux, puisque Shining est sans conteste un de ses chefs-d’oeuvre, et que l’adaptation au cinéma de Stanley Kubrick est tout autant une réussite éclatante qu’un énorme succès commercial. Que rêver de mieux ?!
Ce qui est le plus frappant, lorsqu’on relit cet épais roman (mais où l’on ne s’ennuie pas à une seule page !), c’est la virtuosité avec laquelle King reprend tous les thèmes sur l’enfance développés dans son premier roman (les pouvoirs parapsychologiques subis et non maîtrisés, les traumatismes familiaux avec des parents dysfonctionnels), et parvient à en faire un récit virtuose, équilibre parfait entre le thriller psychologique, le récit fantastique et le pur roman horrifique.
Shining fout la trouille, il faut le dire, le livre fait partie des quelques œuvres de l’auteur qui ne sont pas simplement inquiétantes, mais qui font viscéralement peur.
Cujo – Stephen King (1981)
Le livre de poche – 442 pages – 9.20 €
Le pitch : Cujo est un saint-bernard de cent kilos, le meilleur ami de Brett Camber, qui a dix ans. Un jour, Cujo chasse un lapin qui se réfugie dans une sorte de petite grotte souterraine habitée par des chauves-souris.
Ce qui va arriver à Cujo et à ceux qui auront le malheur de l’approcher constitue le sujet du roman le plus terrifiant que Stephen King ait jamais écrit. Brett et ses parents, leur voisin Vic Trenton et sa femme Donna, un couple en crise, Tad, leur petit garçon, en proie depuis des semaines à des terreurs nocturnes : tous vont être précipités dans un véritable typhon d’épouvante, un cauchemar nommé Cujo…
Mon avis : Cujo, c’est un des thrillers horrifiques les plus simples, les plus dépouillés de la carrière de Stephen King, avec Misery et certains romans signés Richard Bachman.
Cet auteur, a qui je reproche parfois son incapacité récurrente (et aggravée avec le temps) à faire court, direct est pour une fois, en 1981, parti sur une idée simplisssime.
Imaginez un chien énorme, devenu enragé (dans le sens littéral du terme), qui assiège une voiture dans laquelle sont réfugiés une femme et son enfant, pour les tuer.
Passé les cent cinquante premières pages qui installent les personnages et le décor, c’est un huis clos presque absolu. Pas d’intrigues secondaires (ou si peu), pas de fantastique (ou si peu) : juste un lieu, une lutte pour la vie. Une terreur pure. Qui va gagner, qui va survivre ?
Running man – Stephen King (1982)
Le livre de poche – 259 pages – 7.10 €*
Le pitch : Premier quart du XXIe siècle. La dictature s’est installée aux États-Unis. La télévision, arme suprême du nouveau pouvoir, règne sans partage sur le peuple. Une chaîne unique diffuse une émission de jeux suivie par des millions de fans : c’est « La Grande Traque ».
Ben Richards, un homme qui n’a plus rien à perdre, décide de s’engager dans la compétition mortelle. Pendant trente jours il devra fuir les redoutables « chasseurs » lancés sur sa piste et activement aidés par une population encouragée à la délation. Tous les moyens sont bons pour éliminer Ben Richards…
Mon avis : Ce Stephen King a été publié sous le pseudonyme de Richard Bachman, celui qu’il utilisait dans les années 80 pour ses romans « mineurs », et c’est le meilleur de cette série, et de loin, un peu un Marche ou crève en beaucoup plus réussi.
Présenté sous forme d’un compte à rebours, de 100 à 0, ce roman en a l’urgence. L’histoire est passionnante, la toile de fond SF très réussie (c’est d’ailleurs le seul vrai roman de SF de King), et l’écriture… d’une efficacité totale. Pour tout dire, le roman est presque trop court (250 pages) !
Différentes saisons – Stephen King (1982)
Le livre de poche – 735 pages – 9.20 €
Le pitch : King nous offre cette fois quatre histoires qui sont en fait des romans à part entière.
Un innocent condamné à perpétuité cherche à s’évader , un jeune garçon démasque un ancien nazi dans une petite ville de Californie , des gamins partent à la recherche d’un cadavre , un médecin raconte l’histoire d’une jeune femme célibataire et enceinte dans les années 30…
Rien de commun, en apparence, entre ces quatre thèmes. Mais derrière ces héros d’âges et de milieux très différents, c’est la société américaine que dissèque Stephen King.
Mon avis : C’est avec ce recueil de 4 nouvelles qui s’avèrent, avec plus de 700 pages, être en fait 4 courts romans, que le lecteur objectif réalise à quel point Stephen King est un grand écrivain.
Si, si, j’insiste : un grand auteur.
Le niveau du livre, dans sa globalité, est formidable, mais deux nouvelles sur quatre sont de véritables chefs-d’œuvre, deux nouvelles dans lesquelles il n’y a pas une once de fantastique.
Simetierre – Stephen King (1983)
Le livre de poche – 636 pages – 8.90 €
Le pitch : Louis Creed, un jeune médecin de Chicago, vient s’installer avec sa famille à Ludlow, petite bourgade du Maine. Leur voisin, le vieux Jud Crandall, les emmène visiter le pittoresque » simetierre » où des générations d’enfants ont enterré leurs animaux familiers.
Mais, au-delà de ce « simetierre », tout au fond de la forêt, se trouvent les terres sacrées des Indiens, lieu interdit qui séduit pourtant par ses monstrueuses promesses.
Un drame atroce va bientôt déchirer l’existence des Creed, et l’on se trouve happé dans un suspense cauchemardesque…
Mon avis : Simetierre est un livre redoutable. Trente ans après l’avoir lu, je me rappelle encore, comme si c’était hier, le malaise absolu que j’ai ressenti, au fur et à mesure que ma lecture avançait.
Ce malaise a pris de telles proportions qu’à un moment du récit, peu après que Gage, le fils de Louis Creed, s’approche de la route et… – non, je n’irais pas plus loin, c’est votre tour de vivre ce cauchemar ! – j’ai dû poser le livre, l’abandonner, et attendre plusieurs jours avant de trouver le courage d’en reprendre la lecture.
Dans l’absolu, Simetierre est un des cinq meilleurs livres du pourtant très prolifique Stephen King. Quand je dis « dans l’absolu », c’est que pour une raison très simple, ceux qui l’ont lu ne souhaitent pas en parler et, j’en suis persuadé, personne en l’a jamais offert à un de ses proches : l’impression qu’il laisse est trop horrible !
Christine – Stephen King (1983)
Le livre de poche – 410 pages – 9.20 €
Le pitch : Libertyville (Pennsylvanie), un patelin tranquille où Arnie, lycéen, tombe amoureux de Christine. Pas une jolie brune, non : une vieille Plymouth Fury 58 qui n’est plus qu’une ruine rouillée.
Grâce à Arnie, bricoleur né, elle reprend vie et bientôt elle roule ! Mais à sa guise : elle cale sans motif puis rebondit comme un fauve, tout ça avec des grincements qui ressemblent à des cris. Bref, à part son conducteur, personne ne se sent bien dans cette méchante bagnole. Et surtout pas Leigh, la douce petite amie d’Arnie.
Arnie d’ailleurs n’est plus le même. Il y a du drame dans l’air, pire que du drame…
Mon avis : Voilà un Stephen King de la première période, donc un bon. Même si ce roman est parfois considéré comme un opus mineur de l’auteur (le thème est très simple et l’histoire linéaire), je ne partage pas cet avis : c’et une vraie réussite, carrément mésestimée !
Pour une fois, c’est du vif, du nerveux, pas trop long (350 pages en broché, 400 en poche).
Un bon roman fantastique qui traite avec l’habileté que l’on connait à Stephen King d’un thème vieux comme le monde : la possession. Qu’auraient pensé les inquisiteurs, quelques siècles plus tôt, s’ils avaient pu imaginer qu’un objet inanimé – une voiture ! – serait soudain doté d’une conscience ?!
Malgré tout, loin de toute considération philosophique ou religieuse, ce qui intéresse l’auteur, s’est tout simplement de foutre la pétoche à son lecteur; et je peux vous dire qu’il y parvient fort bien !
L’année du loup-garou – Stephen King & Bernie Wrightson (1983)
Albin Michel – 130 pages – 16.50 €*
Le pitch : Tout a commencé en janvier, une nuit de pleine lune. Le premier hurlement fut celui d’un employé du chemin de fer quand il sentit les crocs lui déchirer la gorge. Puis, le mois suivant, celui de souffrance extatique d’une femme attaquée dans son lit douillet.
Depuis, chaque nuit de pleine lune, la petite ville de Tarker Mills (Maine) est en proie à l’horreur. Qui sera le prochain ? Une chose est certaine. Quand la lune s’arrondit au-dessus de Tarker Mills, des grondements à moitié humains se mêlent aux gémissements du vent. Et partout, les empreintes d’un monstre que rien ne semble pouvoir rassasier.
Mon avis : Stephen King (première vie, avant son accident) était capable, parfois, de sortir du domaine du fantastique, pour plonger dans l’horreur pur. Son objectif : prendre un thème mythique de la littérature d’horreur et se l’approprier en le magnifiant : le vampirisme, avec Salem, les morts-vivants, avec Simetierre, et donc les loup-garous, avec ce récit.
À chaque fois, c’est une vraie réussite. Présenté sous forme de douze récits déroulés dans l’ordre chronologique, un pour chaque mois de l’année, le roman permet de plonger peu à peu dans l’ambiance angoissante d’une petite ville où, à chaque pleine lune, des meurtres ont lieu.
Cela monte, monte peu à peu jusqu’à ce que…
Brume – Stephen King (1985)
Le livre de poche – 862 pages – 10.90 €
Le pitch : Stephen King nous propose ici en quelque sorte une série de cours et moyens métrages, tous destinés à nous faire éprouver le délicieux frisson de la peur.
Dans la longue nouvelle qui donne son titre au recueil, l’horreur surgie de la brume, qui assaille un supermarché, est moins à craindre que celle qui gît au fond des âmes. Dans Mémé, qui clôt ce livre, le tendre récit de la fin d’une vie nous montre comment apprivoiser la mort en dansant dans la neige avec nos chers disparus.
Entre ces deux contes, le célèbre auteur américain aura joué sur toutes les cordes de la sensibilité, dans le décor superbe de ce Maine où il vit, alliant un truculent réalisme aux fantaisies inquiétantes de l’imagination.
Mon avis : On est fan de Stephen King ou on ne l’est pas. Pour ma part, je suis un fan absolu du King d’avant l’Accident (en 1999, il est victime d’un très grave accident de la route). Après, cela n’a plus jamais été pareil. Brume est du SK première période, c’est donc excellent.
King a toujours un problème d’incontinence narrative, c’est pour cela que ses nouvelles sont souvent merveilleuses : il n’abuse pas de ses trop grandes facilités d’écriture. Ici, 20 nouvelles, de tailles extrêmement différentes.
Elles sont, forcement, de qualités inégales (niveau général : très bon à excellent), mais je vous encourage, je vous incite, je vous pousse de toute façon à acheter ce très épais recueil (rapport qualité/prix top !) ne serait-ce que pour lire la nouvelle qui donne son titre au recueil.
Ça (2 tomes) – Stephen King (1986)
Le livre de poche – 1 436 pages – 17.50 €
Le pitch : Enfants, dans leur petite ville de Derry, Ben, Eddie, Richie et la petite bande du club des ratés, comme ils se désignaient, ont été confrontés à l’horreur absolue : ça, cette chose épouvantable, tapie dans les égouts et capable de déchiqueter vif un garçonnet de six ans…
Vingt-sept ans plus tard, l’appel de l’un d’entre eux les réunit sur les lieux de leur enfance. Car l’horreur, de nouveau, se déchaîne, comme si elle devait de façon cyclique et régulière frapper la petite cité.
Mon avis : Les deux tomes du chef d’oeuvre de Stephen King (ici, les deux tomes se justifient, car le roman est énorme, plus de 3 millions de signes !).
Il est assez curieux de voir que, chez tous les fans de King, une très large majorité d’entre eux se rejoignent pour considérer ce livre comme le sommet de sa carrière, alors que sa bibliographie ne manque pas de livres remarquables.
Une telle unanimité est un signe qui ne trompe pas : courrez lire Ça, vous ne vous en remettrez jamais ! Alors, pourquoi un chef-d’œuvre ?
La raison la plus évidente semble être la capacité unique de Stephen King a faire ressentir à ses lecteurs les peurs primales et, parmi elles, les plus terrifiantes, celles de l’enfance.
Misery – Stephen King (1987)
Le livre de poche – 931 pages – 9.40 €
Le pitch : Misery, c’est le nom de l’héroïne populaire qui a rapporté des millions de dollars au romancier Paul Sheldon. Après quoi il en a eu assez : il a fait mourir Misery pour écrire enfin le « vrai » roman dont il rêvait.
Et puis il a suffi de quelques verres de trop et d’une route enneigée, dans un coin perdu… Lorsqu’il reprend conscience, il est allongé sur un lit, les jambes broyées dans l’accident. Sauvé par une femme, Annie. Une admiratrice fervente. Qui ne lui pardonne pas d’avoir tué Misery. Et le supplice va commencer.
Mon avis : Stephen King n’est vraiment pas un spécialiste du roman en huis clos (à part Cujo), mais avec Misery, il réussit du premier coup, en 1987, à écrire un des chefs-d’oeuvre du genre.
L’histoire, comme souvent chez King, est toute bête : un écrivain à succès se retrouve enfermé, lojn du monde, avec une admiratrice tarée prête à tout pour lui faire « cracher » un nouveau volume des aventures de son héroïne préférée, que l’auteur vient justement de supprimer.
Le récit est sans doute un des plus purement horrifiques du maître du genre. Terriblement horrifique, car terriblement réaliste et crédible.
Un thriller psychologique comme on en fait peu. On souffre avec le héros, on tremble avec lui, on imagine avec lui des solutions pour s’en sortir… la réussite vient de la manière dont l’empathie se crée entre le lecteur et le héros.
Stephen King a aussi la capacité à aller au delà de ce qu’imagine son lecteur lorsqu’il essaie de deviner la suite du récit. A chaque fois, on se dit : « Non, il ne va pas oser… aaah ! Si, il a osé !!! »
Le dernier atout du livre est, bien entendu, de mettre en scène un auteur fasse à ses peurs, ses blocages, ses excès. Un récit comme une métaphore sur l’écriture, en fait…
La ligne verte – Stephen King (1996)
Le livre de poche – 512 pages – 9.70 €
Le pitch : Octobre 1932, pénitencier d’État, Cold Mountain, Louisiane. Le bloc E, celui des condamnés à mort, reçoit un nouveau pensionnaire : John Caffey rejoint ceux qui attendent de franchir la ligne verte pour rencontrer la chaise électrique, Miss Cent Mille Volts.
Mais Caffey n’est pas comme les autres. D’accord, on l’a retrouvé auprès des cadavres ensanglantés de deux petites filles, mais il est étrangement absent. Jusqu’au jour où Paul, le gardien-chef, tombe malade et alors une terrible vérité semble s’esquisser. Qui est ce prétendu meurtrier aux pouvoirs étranges ?
Mon avis : Un livre un peu à part dans la bibliographie de Stephen King. Tout d’abord, de par son mode de diffusion : King l’a fait paraître dans un premier temps en six volumes, chacun de la longueur d’une très longue nouvelle (Editions Librio en France).
Ensuite, parce que c’est un de ses rares romans accessible, d’une certaine façon, à (presque) tous, au delà du public traditionnel de l’auteur, amateur de fantastique et d’horreur. Car au-delà du filigrane fantastique, c’est avant tout un livre qui touche à l’humain.
Anatomie de l’horreur – Stephen King (1981)
Le livre de poche – 888 pages – 10.90 €
Le pitch : Depuis Carrie jusqu’à aujourd’hui, Stephen King, l’écrivain à l’imagination débordante, a redéfini le genre de l’épouvante et du fantastique. Qui mieux que lui pouvait disséquer la structure, les origines, les influences de ce phénomène qui constitue la matière première de son œuvre ?
Sur le ton d’une conversation effroyablement drôle et enrichissante, Stephen King nous révèle son monde secret – son enfance, ses premières terreurs, ses idoles… – et dessine les grandes lignes d’un univers fascinant qui fait partie de notre patrimoine, du Projet Blair Witch à L’Exorciste en passant par les romans de Ray Bradbury ou de J.G. Ballard.
Mon avis : Entrer dans la tête de Stephen King, ce n’est pas donné à tout le monde ?
Et pourtant si, grâce à cet énorme essai de près de 1 000 pages où le roi du fantastique horrifique se livre comme il a toujours aimé le faire, en toute liberté et toute franchise.
Influences, constructions personnelle, cours théorique, trucs et astuces : c’est un monde aussi passionnant qu’un de ses meilleurs romans de fiction que je vous invite à découvrir. Vous y passerez, comme je l’ai fait, quelques très longues soirées passionnantes…
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