Les plus beaux albums de la BD : le plaisir de l’œil

Posté le 26 mai 2018, par letournepage, dans Le coin cadeau

L'appel de Cthulhu

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Des BD, il en sort des milliers chaque année. Des milliers et des milliers. De plus en plus.

Des petites, des grandes, des courtes, des longues.

Des mangas, des pour les enfants, des réservées aux adultes. Des romans graphiques, des westerns, des drôles, des à pleurer. Des séries, parfois interminables, et des one shot.

Mais pour tomber sur des BD graphiquement réussies, il faut se lever tôt : nom d’un chien, il ne suffit pas d’avoir un excellent scénario pour faire une grande BD ! Après tout, BD signifie Bandes dessinées.

Alors, pour tous les lecteurs qui regardent avant de lire, tout ceux qui, comme moi, privilégient le plaisir de l’œil avant celui du cerveau, voici une belle et copieuse sélection d’albums à tomber par terre. A la renverse.

Vous n’allez pas regretter le voyage…

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Les plus beaux albums de la BD : le plaisir de l’oeil

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Azimut - Les aventuriers du temps perdu

Azimut – Jean-Baptiste Andréae & Wielfried Lupano

Vents d’ouest – 5 albums * 48 pages – 13.90 €*

Le pitch : Quelque part dans le vaste capharnaüm des mondes possibles, il en existe un où, plus qu’ailleurs, on reste profondément outré par l’idée de la vieillesse et de son issue tragique : la mort. Mais a-t-on la possibilité d’y échapper ? Ailleurs peut-être pas, mais dans ce monde-là, il est permis de le penser. C’est en tout cas la théorie du vieux professeur Aristide Breloquinte, qui occupe son temps à étudier les caprices du temps à bord du Laps, son navire-laboratoire. C’est aussi l’avis de la belle Manie Ganza, qui semble convaincue que le temps, c’est de l’argent, et même des espèces sonnantes et trébuchantes.

Chimère ! Diront certains. Non-sens diront les autres. Et puisqu’on parle de non-sens, signalons tout de même ce fait étrange : depuis quelques temps déjà, on a perdu le pôle nord. Ça n’a probablement rien à voir. Ou alors, c’est tout l’inverse.

En compagnie d’une myriade de personnages fantastiques que n’aurait pas reniés Lewis Carroll, embarquez pour un fabuleux voyage qui vous emmènera tout autant dans les sphères éthérées de l’imagination qu’au coeur des préoccupations existentielles humaines.

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Mon avis : Lupano : une des nouvelles stars de la BD française, un scénariste à l’imagination délirante et à l’humour souvent complètement déjanté.

Son problème : rencontrer un dessinateur à la hauteur de son talent. Cela n’a pas toujours été le cas, mais avec la série Azimut, c’est bingo !

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Jean-Baptiste Andréae possède un style immédiatement reconnaissable, et une technique époustouflante. Un duo de choc pour une nouvelle série, dont le premier tome est paru en 2012 et qui se poursuit jusqu’à ce jour : miam !

Alors voici Les aventuriers du temps perdu, 46 pages absolument magiques, qui vont vous embarquer dans une aventure hors du temps, c’est le cas de le dire…

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Jusqu'au dernier

Jusqu’au dernier – Jérôme Félix & Paul Gastine

Bamboo édition – 72 pages – 17.90 €

Le pitch : L’époque des cow-boys tire à sa fin. Bientôt, ce sont les trains qui mèneront les vaches jusqu’aux abattoirs de Chicago. Accompagné de Benett, un jeune simplet de 20 ans, Russell a décidé de raccrocher ses éperons pour devenir fermier dans le Montana. En route, ils font halte à Sundance.

Au petit matin, on retrouve Benett mort. Le maire préfère penser à un accident plutôt qu’à l’éventualité d’avoir un assassin parmi ses concitoyens et chasse Russell de son village. Mais le vieux cow-boy revient à la tête d’une bande d’Outlaws pour exiger la vérité sur la mort de Benett…

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Jusqu'au dernier

 

Mon avis : Si vous êtes fan de BD – tout particulièrement de western -, et si vous me dîtes que vous n’avez jamais remarqué l’album de Jérôme Félix et Paul Gastine lors de vos promenades dans les rayons de votre libraire favori, sachez que je ne vous croirais tout simplement pas !

Comment en effet, sérieusement, ne pas avoir l’œil attiré par ce grand format (24*32 cm) publié par Bamboo, l’éditeur, dans sa collection Grand angle, qui privilégie (comme son nom l’indique) la vision « comme au cinéma » ?.

Vos mirettes se seront forcement fixé sur la couverture, exceptionnelle, probablement la plus belle de la BD 2020. Sujet, précision du trait, couleurs et contrastes incroyables, la une de Jusqu’au dernier est tellement belle que j’irais presque jusqu’à encadrer l’album pour l’accrocher au mur ! Un vrai bonheur…

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Jusqu'au dernier

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Les 5 terres 01: « De toutes mes forces »

Les 5 terres -Lewelyn & Jérome Lereculey

Delcourt BD – 6 tomes – 15.50 €

Le pitch : Ce n’est un secret pour personne : le vieux roi Cyrus, héros de la bataille de Drakhenor, est mourant. Son neveu Hirus, jeune tigre brutal et ambitieux, et successeur désigné du roi, rêve d’imposer sa loi au reste des 5 Terres.

Mais comme toujours chez les félins, rien n’est simple, et le trône est l’objet de toutes les convoitises, tandis que dans les royaumes voisins, on observe la situation, prêt à fondre sur Angleon au moindre faux pas…

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Les 5 terres - L'objet de votre haine

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Mon avis : Difficile d’échapper à la belle couverture énigmatique du premier tome de Les 5 terres, avec ses deux tigres anthropomorphes sur fond sombre.

En ouvrant l’album, le lecteur tombe sur une double page de garde où s’étend une carte du monde des 5 terres. Impossible de ne pas y voir un reflet des 7 royaumes de Game of thrones !

Telle est en effet l’ambition un peu démesurée de l’entreprise entamée par les éditions Delcourt : développer sur 30 albums (!) – publiés à raison de deux volumes par an – une saga mêlant les destinées de cinq dynasties régnantes s’affrontant pour la domination des 5 terres.

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Les 5 terres 01: « De toutes mes forces »

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Noir burlesque T1

Noir burlesque (2 tomes) – Enrico Marini

Dargaud – 220 pages – 2*19.00 €

Le pitch : Philadelphie, années 1950. Une chambre d’hôtel, la nuit. Assis dans un fauteuil, un homme attend, un revolver à la main. Il s’appelle Slick et guette l’arrivée de Caprice, la femme qui l’a trahi. En ouvrant la porte, Caprice comprend aussitôt : il est venu pour se venger. Quelques mois plus tôt, Slick a loupé un casse. Il doit de l’argent à son commanditaire, Rex, un boss de la mafia irlandaise. Ce dernier compte bien épouser Caprice, danseuse dans sa boite de nuit, après avoir éliminé Slick du paysage. Mais il s’est passé quelque chose entre Caprice et Slick. Il y a longtemps déjà, bien avant toute cette histoire. Ils étaient tombés amoureux. Et maintenant, ils jouent avec le feu…

Inspiré par les films noirs américains des années 1950, Enrico Marini signe avec Noir burlesque un polar sombre à souhait, peuplé de femmes fatales et baigné de sensualité, où le crime et la violence se nourrissent de la jalousie et des trahisons.

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Noir burlesque T2

Mon avis : Quand un scénariste et illustrateur BD italien de talent se lance dans un hommage au polar noir des années 50, cela donne… Noir burlesque.

Enrico Marini s’est distingué, au cours des dernières décennies, comme un grand dessinateur BD d’aventures historiques (la série Scorpion) avant de se lancer, également, comme scénariste (Les aigles de Rome).

Un trait immédiatement reconnaissable, très réaliste et d’une perfection classique impressionnante.

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Noir burlesque

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Avec Noir burlesque, il réalise sans doute le meilleur de son œuvre.

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Pierre rouge plume noire

Pierre rouge, plume noir – Thierry Robin

Dargaud – 128 pages – 24.00 €

Le pitch : La gigantesque armée de l’empereur Ming assiège la forteresse du roi Yang. Toute la population du royaume a trouvé refuge derrière les hautes murailles de la ville et les soldats royaux sont prêts à lutter jusqu’à la mort pour défendre la cité et ses occupants. Mais le courage ne suffit pas toujours…

L’adaptation d’une fable sur la guerre commanditée par une province chinoise à Thierry Robin, un passionné du monde asiatique et de la Chine depuis près de 35 ans !

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Pierre rouge plume noire

Mon avis : Les yeux jaunes, là, juste au dessus, ce sont ceux du récitant de ce magnifique album, un one shot de 128 planches qui ne ressemble vraiment, vraiment, à rien d’autre.

Les yeux d’un corbeau (dans le titre, c’est la plume noire) qui, tout au long de ce récit en forme de conte historique chinois, survole l’histoire, commente l’action et dialogue avec… la montagne sur laquelle se déroule ce terrible drame (dans le titre, c’est la pierre rouge).

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Pierre rouge plume noire

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Car, quel dommage cela aurait été de ne pas découvrir cette petit merveille graphique, où le talent d’illustrateur de Thierry Robin, déjà approché dans le passionnant La mort de Staline, explose littéralement.

Quel plaisir de découvrir le plaisir [NB : au cas où : la redondance est volontaire !] que prend un illustrateur de talent à se lâcher, dans un projet qui le porte sans limite !

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Pierre rouge plume noire

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Mata Hari

Mata Hari – Gil & Paturaud

Editions Daniel Maghen – 78 pages – 16.00 e

Le pitch : Par un matin d’octobre 1917, en pleine Première Guerre Mondiale, Mata Hari, convaincue d’intelligence avec l’Allemagne, est condamnée à mort par l’armée française.

Celle qui ensorcela le Tout-Paris de la Belle-Époque grâce à son célèbre numéro d’effeuillage sur des danses orientales était-elle réellement coupable ? Mata Hari a-t-elle vraiment été un agent double ou a-t-elle servie de bouc-émissaire aux services secrets français ?

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Mata Hari

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Mon avis : L’exofiction est un genre à la mode, non seulement dans le roman, mais aussi dans le domaine de la BD. Avec le splendide one shot d’Esther Gil (au scénario) et Olivier Paturaud (au dessin), on s’attaque à une légende du XX° siècle. Ou peut-être devrais-je dire plutôt à un fantasme ? Car il faut bien avouer que peu de personnages de la vie réelle auront autant fait parler d’eux en en faisant aussi peu que Mata Hari.

L’espionne du siècle ? Bagatelle ! La belle n’était qu’une amoureuse maladroite, qui s’est fait embobiner par les services secrets français à une époque (la Ière guerre mondiale) où l’état avait besoin de boucs émissaires…

Mata Hari

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Dans un bien bel album de 63 planches + un cahier thématique et graphique de 12 pages, l’éditeur Daniel Maghen (le spécialiste des BD dignes d’une œuvre d’art) propose une histoire revisitée de Mata Hari.

Revisitée, car Esther Gil a la bonne idée de ne pas s’en tenir aux années de gloire, puis de descente aux enfers de la belle espionne, pour se consacrer avant tout à ce qui s’est passé avant. Avant sa célébrité. C’est là l’intérêt majeur de l’entreprise scénaristique.

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Mata Hari

 

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Le fils de Pan

Le fils de Pan – Fabrizio Dori

Sarbacane – 224 pages – 28.00 €

Le pitch : Zoé, cadre supérieure d’une grosse entreprise italienne,  » control freak  » plus cartésienne que Descartes lui-même, ne comprend pas quelle mouche a piqué son vieux père qui, d’après ses journaux intimes, est parti en voyage avec un certain Eustis, un prétendu satyre déchu de la cour errante de Dionysos, le Dieu de l’ivresse… Le paternel n’a pas perdu la boule ; Eustis existe bel et bien et il est perdu dans le monde des mortels, plus précisément dans un bois glacial où il s’ennuie à mourir en attendant que ses chers amis, endormis dans le fond d’un lac, se relève d’une ultime cuite.

Mais une surprise toute particulière va le sortir de sa torpeur : Séléné, la Déesse de la Lune, lui envoie son avorton qu’elle a eu avec Pan, un petit satyre aux boucles blondes, pour qu’Eustis l’aide à trouver sur Terre sa place dans le cosmos, sa  » spécialité  » de Dieu. Eustis n’en croit pas ses oreilles : Pan et Séléné se sont offerts du bon temps et c’est lui qui doit en subir les conséquences ? ! Pas question de jouer le baby-sitter de Dieu pour les siècles à venir. Seule solution pour se débarrasser de cet enfant indésiré : se rendre à l’Olympe et demander à un Dieu de rang supérieur de le relever de cette tâche. Le problème, c’est que sa tête a été mise à prix pour avoir volé de l’ambroisie à Arès et avoir permis à un mortel d’en goûter, entre autres larcins…

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Le fils de Pan

Mon avis : Le fils de Pan : sous son épaisse couverture bleue azur plongée dans une ambiance art nouveau, l’album au dos toilé de Fabrizio Dori publié par les éditions Sarbacane est un roman graphique qui sort totalement de l’ordinaire.

Si vous venez de lire long pitch de l’éditeur, vous savez déjà que l’histoire fait plus que frôler le merveilleux : les 240 planches de l’ouvrage semblent sortir directement d’un volume des Contes et légendes que nous lisions étant enfant.

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Le fils de Pan

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Frenchman

Frenchman – Patrick Prugne

Daniel Maghen – 104 pages – 19.50 €*

Le pitch : Octobre 1803… Dans un paisible village de Normandie, des sergents recruteurs arrivent tambour battant. A l’appel de leurs noms, les jeunes hommes de la région partent grossir les rangs de l’armée du premier consul Bonaparte. A l’autre bout du monde, la Louisiane vient d’être cédée par la France à la jeune nation américaine.

Enrôlé comme tant d’autres pour assurer la «pacification» de ces contrées sauvages, Alban, un jeune paysan, doit bientôt embarquer pour la Nouvelle-Orléans. Ce garçon plein de fougue, encore imprégné des idéaux de la Révolution, fait parler la poudre pour défendre un jeune esclave. Arrêté, emprisonné, il risque l’échafaud.

Un trappeur français, Toussaint Charbonneau, lui sauve la vie et l’entraîne avec lui dans une expédition qui changera le cours de leurs existences. Sur leur route, les deux hommes croiseront des ours, des bisons et des aigles. Mais aussi des chasseurs de primes et des indiens, en plein territoire Pawnee… 

Mon avis : Une galerie de tableau pour le prix d’une BD, vous en avez souvent croisé, vous ? Avec Frenchman, c’est en effet dans une véritable galerie de peinture que vous allez pénétrer : 74 planches multiplié par une moyenne de… disons six à sept vignettes par planche, cela signifie plus de 450 tableaux, petits, moyens, grands.

450 aquarelles où le talent de dessinateur et d’aquarelliste de Patrick Prugne explose, affranchie des cadres et encrages de la BD classique  : pas de cadre pour les vignettes, pas d’encrage pour le pourtour des bulles.

Je ne vais pas vous aire ici le panégyrique complet de l’auteur, il vous suffit de vous reporter à ma critique de Canoë bay, sorti en 2009, deux ans avant cet album, et de Pawnee, sorti deux ans plus tard : je n’en changerais pas une ligne !

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Vous découvrirez dans cet album indispensable le même triptyque amoureux.

Un amour des Etats-Unis primitifs, ceux qui émergeaient de l’indépendance, il y a deux siècles et demi. Un amour de la nature, avec d’innombrables aquarelles célébrant les beautés de la forêt, des couchers et des levers de soleil, des animaux sauvages.

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Frenchman

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Arjuna

Arjuna – Mathieu Mariolle & Laurence Baldetti

Glénat – 95 pages – 19.00 €

Le pitch : Inde, XIXe. Tandis que l’occupant anglais cherche à tout prix à séculariser ce pays aux multiples croyances et divinités, la population locale craint l’arrivée d’un enfant qui pourrait bien être la réincarnation du puissant démon Ravana.

Dans ce contexte, l’autochtone Arjuna, une belle jeune femme qui met ses pouvoirs singuliers à disposition du plus offrant, se voit chargée de ramener la fille délurée d’un colonel britannique au Royaume-Uni.

Mais leur périple maritime va conduire les deux femmes dans l’antre des pirates indépendantistes menés par le commandant Kanhoji. Une révélation inattendue va alors sceller leur destin.

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Arjuna

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Mon avis : Il y a peu de chance qu’on se retrouve à lire Arjuna par hasard : la couverture de l’album est tellement magnifique qu’elle attire irrésistiblement les regards !

Heureusement, l’exploration de l’album ne déçoit pas le lecteur amateur de belles illustrations, le one shot de 80 planches en regorge, sans oublier le cahier de recherches graphiques de douze pages qui clôt l’album.

Les graphismes de Laurence Baldetti, mis en couleur avec talent par Nicolas Vial, sont assez fascinants. Il faut dire que le scénario de Mathieu Mariolle (l’auteur du dyptique Blue note, que j’avais adoré à sa sortie) donne à la jeune illustratrice un champ créatif formidable, fascinant : rien moins que le monde mystérieux de l’Inde traditionnelle et de ses dieux multiples !

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Arjuna

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Dracula

Dracula – George Bess

d’après le roman de Bram Stoker

Glénat BD – 226 pages – 39.00 €

Le pitch : En 1897, le public découvre dans les pages d’un roman épistolaire écrit par Bram Stoker l’extraordinaire personnage de Dracula, être immortel qui se repaît du sang des vivants pour les transformer à leur tour en créatures maléfiques. Si Stoker n’a pas inventé la figure du vampire, il lui a malgré tout conféré sa forme moderne en faisant du comte Dracula une figure iconique et emblématique inspirant des générations d’auteurs. Et bien que le roman ne fût pas un best-seller immédiat, il connut un écho mondial à travers des adaptations cinématographiques cultes.

Armé du brio graphique qu’on lui connaît, George Bess signe dans Bram Stoker Dracula une œuvre de virtuose qui démontre, une fois de plus, que Bess est sans conteste l’un des grands dessinateurs de la bande dessinée contemporaine.

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Dracula

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Mon avis : Des éditions somptueuses consacrées à la BD, j’en ai vu et lu beaucoup, mais là… Rarement un album – dans son édition « prestige » – m’aura autant attiré, fasciné, impressionné (je pourrais continuer ainsi un bon moment !) et son prix conséquent (39 €) aura été aussi justifié.

Le format, déjà, complètement hors norme : 37*28 cm pour plus de deux kilos d’un épais papier glacé, sous une couverture dont chaque battant pèse aussi lourd qu’un album normal. Si grand, si lourd, qu’il vous faudra l’installer sur une table pour le lire.

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Dracula

Tiens, parlons en, de cette couverture ! Un décor pré art nouveau à la Mucha, dans de pures tonalités noires et rouge.

Rouge sang, bien entendu. Car il s’agit bien d’une adaptation de Dracula, le chef-d’œuvre de Bram Stoker, par le grand illustrateur Georges Bess.

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Grandville

Grandville – Bryan Talbot

Milady – 128 pages – 20.00 €

Le pitch : Dans le Paris de la Belle Epoque, l’inspecteur LeBrock de Scotland Yard est sur la piste d’un mystérieux assassin.

Inspiré par le travail du caricaturiste français du XIX e siècle JJ Grandville et l’illustrateur de science-fiction Robida – sans parler de sir Arthur Conan Doyle, Rupert l’Ours et Quentin Tarantino -, Bryan Talbot fait une fois encore la preuve de son immense talent.

Mon avis : Quand Grandville est sorti, en 2010, cela m’a fait un choc.

Rien que de soulever la couverture épaisse aux graphismes magnifiques steampunk et de tomber sur une première planche extraordinaire, une seule image, entièrement jaune d’or, avec des reliefs obtenus grâce à une technique que je ne connaissais pas… waouh ! Et la suite était tout aussi impressionnante !

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Grandville

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C’en était suivi une centaine de planches d’une enquête absolument passionnante, dans un monde uchronique fascinant dominé par des animaux. Un monde situé de nos jours, mais où c’est Napoléon qui a gagné la guerre, a créé un empire européen et coupé la tête des rois anglais, peuple qui est ensuite entré en résistance sauvage pour obtenir son indépendance…

Et tout au long de l’album, toujours cette technique graphique unique…

Près de dix ans plus tard, à la énième lecture, Grandville est toujours un choc. Que j’aimerais absolument vous faire partager.

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Grandville

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*Mickey et la terre des anciens

Mickey et la terre des anciens – D.P. Filippi & Silvio Camboni

Glénat – 64 pages – 15.00 €

Le pitch : Dans un monde où chacun vit sur de précaires lopins de terre flottants pouvant à tout moment être emportés par de violentes tempêtes, Mickey, maître cordier, a pour mission de tenir en place ces fragiles îles volantes. Sans cesse sollicité, son travail lui évite de trop penser à la perte récente de son ami Dingo. Jamais Mickey n’a été aussi seul et démuni. Il doit pourtant affronter le tyrannique seigneur Fantôme, voleur des terres des plus pauvres.

Pour cela, il se réconcilie à contrecœur avec Minnie, un peu trop occupée à vainement rechercher un continent chimérique et s’allie à Pat Hibulaire, leader d’une guilde indépendante aux agissements douteux, qui lui cache toutefois une bien belle surprise.

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La terre des anciens

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Mon avis : Les miracles, parfois, se répètent.

Il y a quatre ans, j’étais tombé amoureux de La jeunesse de Mickey, un revival de Mickey réalisé par Tébo (scénario et dessin), une petite merveille explosant le mythe de Mickey, pour en faire autre chose. Ce petit miracle, on le devait à Glénat (grâce lui soit rendue !) qui, en 2015, a lancé une collection spin off de la souris disneyenne dans laquelle s’inscrivait cet album.

Depuis, les auteurs se sont bousculés chez Glénat pour proposer leur version de Mickey. Des grands auteurs reconnus comme Régis Loisel, Cosey ou Lewis Trondheim.

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La terre des anciens

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Mais aussi le tandem Denis-Pierre Filippi (au scénario) & Silvio Camboni (aux graphismes) qui signent ici leur deuxième création du genre, après Mickey et l’océan perdu.

Avec La terre des anciens, bim ! Voilà le deuxième miracle annoncé plus tôt !

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La venin - Déluge de feu

La venin – Laurent Astier

Rue de Sèvres – 64 pages – 15.00 €

Le pitch : Dans le train qui la mène à Silver Creek, petite ville perdue aux confins du Colorado. Emily se souvient du destin tout tracé qu’elle a fui. Elle ne voulait pas devenir comme sa mère, et vendre ses charmes à des hommes de passage dans le quartier chaud de La Nouvelle-Orléans. Mais lorsque celui qui devait vous épouser ne se présente pas à la gare et que vous êtes une jolie jeune femme seule et sans le sou dans une ville minière des Rocheuses. Que vous reste-il comme option ?

Le patron du saloon aura bien une petite idée en tête … A moins qu’Emily ne coure après autre chose et que la venue prochaine du gouverneur favori aux élections sénatoriales ne soit pas qu’une simple coïncidence. Car, en cette année 1900 dans l’Ouest encore sauvage, les règlements de comptes sont légion, les fuites et les cavalcades infinies.

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Mon avis : Les éditions Rue de sèvres ont réussi un coup de maître avec la couverture de Déluge de feu, le premier tome de la nouvelle série de Laurent Astier, La venin.

Difficile de faire plus séduisant que cette vue rouge et or d’une belle femme brandissant une carabine, dans un grand envol de jupe fin XIX°. C’est bien simple : au milieu des autres BD parues début 2019, on ne voit que cet album !

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La venin - Entrailles

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Heureusement, la curiosité initiale qui m’a poussée à acquérir La venin n’a pas été déçue lors de la lecture de ces 60 planches au rythme trépidant. Au contraire : c’est avec une surprise heureuse que j’ai découvert à quel point Laurent Astier était un auteur complet et accompli.

C’est bien simple : l’album fait partie des meilleures découvertes de ces dernières années en matière de BD western où, pourtant, la concurrence ne manque pas.

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La venin - Entrailles

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Zaroff

Zaroff – S. Runberg & F. Milville-Deschênes

Le Lombard – 88 pages – 16.45 €*

Le pitch : « Je m’appelle Fiona Flanagan. Vous ne me connaissez pas, général Zaroff… Et pourtant, il y a peu, vous avez changé ma vie. En tuant mon père, lors d’une de vos sordides chasses à l’homme. Je me propose de vous rendre la pareille !

Mes hommes ont retrouvé votre soeur cadette et ses trois enfants. Ainsi que l’île qui vous sert de repaire… Et cela m’a donné, à mon tour, des envies de chasse !

Qui, de vous ou moi, trouvera votre soeur et ses enfants en premier ? À l’instant où vous lirez ces mots, ils seront déjà sur votre île. Si c’est moi qui les rattrape, je les tuerai. Si c’est vous, il vous faudra les défendre. Car je n’aurai de cesse de tous vous chasser et de tous vous abattre. Afin qu’il ne reste aucun Zaroff en vie dans ce monde. »

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Mon avis : Zaroff, cela vous dit quelque chose ? Non ? Alors passez votre chemin, vous aurez du mal à vous immerger dans cette histoire dont les prémices – bizarrement présentées dans les dix premières planches – risquent de vous déconcerter.

Par contre, si vous êtes cinéphile et que Les chasses du comte Zaroff sont pour vous synonyme de film en noir et blanc du début des années 30 et d’aventures étranges – à la limite du fantastique – et de perversité, n’hésitez pas : cet album est pour vous.

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Zaroff

 

La bonne idée de Sylvain Runberg est de pas avoir tenté l’exercice casse-gueule d’une adaptation littérale de l’histoire originale (une nouvelle de Richard Connell, The most dangerous game), mais plutôt une sorte de mise en abîme, une suite/démarque où le très, très méchant comte Z. , de chasseur se retrouve chassé.

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Scurry

Scurry – Mac smith

Delcourt – 300 pages – 35.00 €

Le pitch : Un groupe de souris domestiques lutte pour survivre à un long et étrange hiver. Les humains ont disparu, le soleil se pointe rarement et une pluie froide et sombre empoisonne tout ce qu’elle touche.

Les souris, qui dépendaient des humains pour se nourrir, s’accrochent obstinément à leurs vieilles habitudes, pillant les maisons abandonnées à la recherche des restes qu’elles peuvent trouver…

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Scurry

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Mon avis : Comment présenter Scurry en quelques phrases ? Pas facile… car les trois volumes de la saga, publiés en auto édition en Angleterre, puis chez Delcourt en France, avant d’être réunis en un seul tome en 2023, forment un drôle d’OVNI BD.

Sur le fond, il s’agit sans conteste d’un récit post-apocalyptique dans la plus grande tradition SF : les humains se sont balancés des bombes nucléaires sur la tête et, dans un monde plein de dangers, des survivants s’affrontent pour ne pas mourir.

Mais la chose devient moins simple à qualifier quand on découvre que ces survivants ne sont que des animaux.

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Scurry

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La dernière comédie de Paolo Pinocchio

La dernière comédie de Paolo Pinocchio – Lucas Varela

Editions Tanibis – 200 pages – 25.00 €

Le pitch : La dernière comédie de Paolo Pinocchio retourne aux origines du personnage puis, naviguant de la genèse à notre présent dystopique, propose une nouvelle cosmogonie sous stéroïdes qui puise sans vergogne son inspiration dans la démonologie de l’ancien testament, la Divine Comédie de Dante, la mythologie grecque ou encore la commedia dell’arte.

Comme dans un comic de super-héros, Paolo Pinocchio virevolte d’aventure en aventure, alternant facéties et tragédies, chassant là un diamant (évidemment magique) dans la Venise de la Renaissance, croisant ici une révolte de poissons désireux de se venger de leur créateur. Au cœur de ce maelstrom narratif servi par l’élégante ligne claire de Lucas Varela, se trouve un talisman, objet de toutes les convoitises… le nez de Paolo !

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La dernière comédie de Paolo Pinocchio

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Mon avis : Les achats « coup de coeur » en librairie font partie des grand plaisirs du lecteur compulsif.

C’est tout particulièrement vrai avec les BD, car la main et l’oeil sont sollicités : découvrir le format particulier d’un album, le grammage et la qualité du papier: puis, en ouvrant l’ouvrage, tomber sur des graphismes étonnants, étranges, des traits à nul autre pareils, une mise en couleur exceptionnelle… quelle joie !

La dernière comédie de Paolo Pinocchio est un excellent exemple de coup de cœur.

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La dernière comédie de Paolo Pinocchio

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Les Indes fourbes

Les Indes fourbes – Alain Ayroles & Juanjo Guarnido

Delcourt – 160 pages – 34.90 €

Le pitch : Fripouille sympathique, don Pablos de Ségovie fait le récit de ses aventures picaresques dans cette Amérique qu’on appelait encore les Indes au siècle d’or.

Tour à tour misérable et richissime, adoré et conspué, ses tribulations le mèneront des bas-fonds aux palais, des pics de la Cordillère aux méandres de l’Amazone, jusqu’à ce lieu mythique du Nouveau Monde : l’Eldorado !

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Les Indes fourbes

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Mon avis : Cet album a été lancé par Delcourt à la rentrée 2019 avec une campagne marketing digne d’un Astérix et Obélix.

Le résultat a été à la hauteur des espérances de l’éditeur, puisque la critique a salué unanimement sa qualité et le public s’est jeté dessus !

Il faut dire que l’entreprise avait de quoi séduire : l’album est en effet le fruit de l’alliance des deux plus grands spécialistes de l’histoire de la BD anthropomorphique.

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Les Indes fourbes

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Negalyod

Negalyod – Vincent Perriot

Casterman – 208 pages – 25 €*

Le pitch : Le réseau maîtrise l’eau. Le réseau maîtrise l’homme. Un monde sillonné de tuyaux gigantesques et peuplé de dinosaures… Des villes qui flottent dans le ciel et recouvrent de leurs ombres les faubourgs grouillants d’une humanité industrieuse… Et un « réseau » omniprésent qui domine les terres et les hommes.

Jarri Tchepalt est un berger du désert de Ty. Il parle aux dinosaures et maîtrise l’art des cordes. Quand un camion générateur d orage anéantit son troupeau, Jarri décide de partir en ville pour la première fois afin de se venger… Mais révolte et révolution ne mènent pas toujours là où on croyait.

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Negalyod

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Mon avis : Vous êtes probablement passé un jour ou l’autre à proximité de cet album et votre oeil a sans doute été attiré par son impressionnante couverture aux couleurs franches : en haut de l’illustration, une mégalopole comme accrochée dans le ciel, tête en bas; en bas, un homme montant un dinosaure, dans un décor de désert post-apocalyptique.

Si vous avez pris la peine de prendre en main l’ouvrage, vous avez pu apprécier son poids spectaculaire et ses dimensions impressionnantes. plus de 200 pages sous une épaisse couverture pelliculée (et de jolies gardes bleues). Et si vous avez ouvert l’album… vous en avez pris plein les mirettes !

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Negalyod

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Negalyod est un des buzz de l’année BD 2018, et c’est parfaitement mérité, car l’entreprise est fabuleuse, et le résultat à la hauteur des ambitions a priori exagérées de son auteur, Vincent Perriot.

Pendant deux ans et demi, Vincent Perriot, jeune auteur, a trimé, tout seul, comme un grand, pour écrire le scénario, les dialogues, et dessiner les deux cent planches de cette épopée de nulle part.

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Les seigneurs de Bagdad

Les seigneurs de Bagdad – Brian K. Vaughan & Nico Henrichon

Urban comics – 144 pages – 15.50 €*

Le pitch : Au printemps 2003, une horde de lions s’échappe du zoo de Bagdad au cours d’un bombardement américain. Perdus et perplexes, affamés, mais enfin libres, ils arpentent les rues dévastées de Bagdad, luttant désespérément pour survivre.

En retraçant le parcours tragique de ces lions, Pride Of Baghdad soulève des questions sur le véritable sens de la liberté. Se donne-t-elle ou la gagne-t-on à travers sa détermination et le sacrifice ?

Mon avis : Roman graphique, BD ? On est exactement entre les deux pour cette oeuvre en 128 planches qui nous permet de suivre durant la terrible guerre qui a bouleversé l’Irak au début du siècle une famille de lions à travers la capitale irakienne, en proie au chaos et aux flammes.

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Les seigneurs de Bagdad

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J’ai été littéralement stupéfié, dans un premier temps, par la beauté de chacune des planches de ce chef d’oeuvre, beauté du dessin de Niko Henrichon, mais aussi beauté des couleurs. Jetez un coup d’œil : il faut le voir pour le croire.

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Blacksad - Quelque part entre les ombres

Blacksad – Quelque part entre les ombres 

Diaz Canales & Guarnido

Dargaud – 56 pages – 14.50 €

Le pitch : Attention chef-d’oeuvre ! L’histoire d’un privé qui veut venger son ex-fiancée assassinée, rappelle celle des grands maîtres du polar le plus noir.

Cette tragédie classique transfigurée par un dessin sublime, d’une Maestria époustouflante, qui fait de ce polar l’une des plus grande surprise de l’année.

Mon avis : 1er tome de la série BlacksadQuelque part entre les ombres sort en novembre 2000. Dès sa parution, Blacksad est un événement. Son succès auprès du grand public est évident et il ira en grandissant tout au long des quinze années suivantes, avec un rythme de publication très lent (un album tous les quatre ou cinq ans).

Si vous n’avez pas encore mis votre nez – et surtout votre œil ! – dans la série, quels arguments puis-je trouver pour vous en donner l’envie ?

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Blacksad - Quelque part entre les ombres

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En fait, c’est très simple : l’entreprise Blacksad est un concept mûrement réfléchi par les auteurs, avec une recette parfaitement dosée et appliquée avec une rigueur impeccable.

Premier ingrédient : une grosse louche d’anthropomorphisme. Tous les personnages sont des animaux, se comportant comme des humains.

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Blacksad - Quelque part entre les ombres

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Moi, ce que j'aime, c'est les monstres

Moi ce que j’aime, c’est les monstres – Emil Ferris

Monsieur Toussaint Louverture – 416 pages – 34.90 €

Le pitch : Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, adore les fantômes, les vampires et autres morts-vivants. Elle s’imagine même être un loup-garou: plus facile, ici, d’être un monstre que d’être une femme. Le jour de la Saint-Valentin, sa voisine, la belle Anka Silverberg, se suicide d’une balle dans le coeur. Mais Karen n’y croit pas et décide d’élucider ce mystère.

Elle va vite découvrir qu’entre le passé d’Anka dans l’Allemagne nazie, son propre quartier prêt à s’embraser et les secrets tapis dans l’ombre de son quotidien, les monstres, bons ou mauvais, sont des êtres comme les autres, ambigus, torturés et fascinants.

Journal intime d’une artiste prodige, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres est un kaléidoscope brillant d’énergie et d’émotions, l’histoire magnifiquement contée d’une fascinante enfant. Dans cette oeuvre magistrale, tout à la fois enquête, drame familial et témoignage historique, Emil Ferris tisse un lien infiniment personnel entre un expressionnisme féroce, les hachures d’un Crumb et l’univers de Maurice Sendak.

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Moi, ce que j'aime, c'est les monstres

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Mon avis : La rentrée littéraire 2018 aura été marqué par l’incroyable buzz généré par la sortie de ce roman graphique (ou du moins : de la première partie de cette oeuvre monumentale).

Il faut dire que le livre d’Emil Ferris (c’est une femme) est en lui-même un objet extraordinaire : incroyablement massif, épais, grand et large, l’album – dont le visage de femme figurant sur la  couverture crayonnée saute littéralement au visage du lecteur curieux – est tout simplement hors norme.

Deux kilos de papier, imprimé comme s’il s’agissait d’un énorme cahier d’écolier, sur des feuilles à carreau avec une reliure spirale en trompe-l’œil : un travail d’édition remarquable, bravo aux éditions Monsieur Toussaint Louverture !

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Moi, ce que j'aime, c'est les monstres

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Et là, je ne vous parle que de l’extérieur du livre, car si vous ouvrez l’objet c’est… woww ! Unbeliveable ! Un torrent de plus de 400 planches recouvertes – sans le moindre espace libre – de graphismes crayonnés (essentiellement au bic noir ou bleu) aux reliefs fabuleux…

Comment décrire l’impression que peut procurer la vision de ces dessins fantastiques (dans tous les sens du terme !) ? Comment ? C’est impossible, il faut aller le voir pour comprendre.

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Hoka Hey !

Hoka Hey ! – Neyef

Rue de Sèvres – 224 pages – 22.90 €

Le pitch : Georges est un jeune Lakota élevé par le pasteur qui administre sa réserve. Acculturé, le jeune garçon oublie peu à peu ses racines et rêve d’un futur inspiré du modèle américain, en pleine expansion. Il va croiser la route de Little Knife, amérindien froid et violent à la recherche du meurtrier de sa mère. Accompagné de ses deux comparses, celui-ci arrache Georges à sa vie et l’embarque dans son périple.

Au fil de leur voyage, l’homme et le garçon vont s’ouvrir l’un à l’autre et trouver ce qui leur est essentiel : l’apaisement de la colère par la transmission de sa culture pour l’un et la découverte de son identité et de ses origines pour l’autre.

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Hoka Hey !

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Mon avis : Vous avez certainement remarqué ce très épais album BD sur la table de votre libraire favori, au tournant 2022/2023. Difficile de ne pas le distinguer, tant ses dimensions, son poids, son épaisseur et sa reliure toilée sortent de l’ordinaire.

Hoka Hey !

Difficile de ne pas admirer l’illustration de couverture, cet amérindien sur son cheval dans la prairie, avec les montagnes au loin.

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Le baron

Le baron – Jean-Luc Masbou

d’après les contes du baron de Münchhausen

Delcourt – 72 pages – 23.95 €

Le pitch : A l’automne de sa vie, le Baron de Münchhausen se retrouve confronté au livre fraîchement publié qui raconte ses aventures. Un livre qui, certes, lui amène une popularité et une certaine notoriété bien au-delà de la région où il réside mais qui le confronte à la mort en faisant de lui un héros de papier et non plus un conteur !

Notre baron se décide à rétablir la vérité, et quelle vérité !

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Le baron

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Mon avis : Peu ou prou, tout le monde connait le Baron de Münchhausen. Personnage réel extraordinaire du XVIII° siècle, aussi connu au centre et à l’est de l’Europe que son homologue Cyrano de Bergerac dans les pays latins, il a – comme ce dernier – inspiré moult contes*, récits, pièces de théâtre, films… Un personnage hors norme, devenu une légende littéraire plus vraie que nature.

Difficile, donc, au bout de deux siècles d’exploitation, de créer une œuvre à son propos qui ne soit pas, plus ou moins, une redite.

C’est pourtant ce qu’est parvenu à faire avec beaucoup d’habileté et de savoir-faire Jean-Luc Masbou !

Le baron

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Tsunami

Tsunami – Stéphane Piazszek & Jean-Denis Pendanx

Futuropolis – 112 pages – 20.00 €

Le pitch : Comment retrouver sa grande soeur… quand elle a disparu il y a dix ans ? quand elle a disparu en Indonésie, juste après le tsunami ? quand elle a disparu alors qu’elle soignait des populations meurtries et affamées ?

Comment retrouver sa grande soeur… quand on n’a jamais mis un pied hors de l’hexagone ? quand on tombe par mégarde amoureux d’une adorable Papoue en cavale ? quand ladite jeune femme connaît le vaudou et les morts qui marchent ?

Comment retrouver sa grande soeur… quand on découvre qu’elle vit loin, très loin, tout au bout d’une île… tout au bout du monde et peut-être plus loin encore ?

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Tsunami

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Mon avis : En 2016, Jean-Denis Pendanx (graphismes) et Stéphane Piatzszekl (scénario) publient chez Futuropolis un très beau one shot, Le maître des crocodiles. L’album d’aventures maritimes se déroule en Indonésie. Comme j’ai pu l’écrire alors, les planches entièrement réalisées à l’aquarelle sont absolument somptueuses.

Mais le duo n’en était pas à son coup d’essai, puisque surgit maintenant un autre one shot fruit de leurs quatre mains, publié en 2013, qui se déroule également en Indonésie. Et c’est un réussite totale.

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Tsunami

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Le loup des mers

Le loup des mers – Jack London (adaptation Riff Reb’s)

Noctambule – 136 pages – 17.95 €

Le pitch : Après un naufrage, Humphrey Van Weyden, un gentleman fluet, est recueilli puis enrôlé de force comme mousse par Loup Larsen, un terrifiant capitaine de goélette, buveur, violent mais très cultivé.Ce capitaine, athée, éprouve peu à peu une sorte d’estime teintée de mépris pour Humphrey, à l’inverse, très religieux : « si vous savez que quand vous mourrez, vous irez dans un monde meilleur, alors, pourquoi avez-vous peur de mourir ? »

Ainsi naissent les premières joutes verbales – pleines d’humour et d’esprit – qui rythment ce passionnant récit d’aventure, et qui redoubleront à l’arrivée d’une jeune femme, un futur enjeu pour ces deux hommes. Intelligente, brillante et moderne, une adaptation d’envergure de l’un des chefs-d’œuvre du roman d’aventure !

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Riff Reb's

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Mon avis : Rien de plus difficile que d’adapter un grand roman en BD. Nombre d’excellents auteurs s’y sont cassé la plume et le pinceau, et par charité je ne donnerais pas d’exemples ici aujourd’hui !

C’est donc à chaque fois une heureuse surprise et un grand plaisir quand un chef-d’œuvre romanesque donne un chef-d’œuvre de BD. C’est le cas, sans le moindre doute, avec Le loup des mers de Jack London, devenu Le loup des mers de Riff Reb’s.

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Riff Reb's

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Riff Reb’s a deux passions : la mer, et Jack London, qui ont chacun inspiré plusieurs de ses créations. C’est donc tout naturellement qu’il s’est emparé du Loup des mers, merveille d’aventures maritimes de Jack london.

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Là où vont nos pères

Là où vont nos pères – Shaun Tan

Dargaud – 128 pages – 16.50 €*

Le pitch : Le parcours d’un émigrant en route pour un pays nouveau, une terre promise, aussi attirante que mystérieuse : une nouvelle version de cet album poétique au graphisme époustouflant. Un homme fait sa valise. Il quitte sa femme et sa fille. Il embarque à bord d’un navire pour traverser l’océan. Destination : la terre promise, un pays inconnu. Cet homme est un émigrant. Là-bas, dans ce pays nouveau et étrange où il doit réapprendre à vivre, il rencontrera d’autres gens, exilés comme lui, eux aussi perdus dans ce monde nouveau…

Le récit poétique d’un exode qui touche à l’universel. Là où vont nos pères est un album inclassable, qui parle de l’émigration avec une poésie et une délicatesse incomparable.

Mon avis : Dès que le lecteur soulève la couverture épaisse de ce bel album, il sait : Là où vont nos pères n’est pas une BD (un roman graphique, pour être plus juste) comme les autres.

120 planches pour raconter l’histoire d’un homme, un migrant, qui quitte femme et enfant pour aller au bout du monde, trouver un logement, un travail, puis faire venir sa famille et entamer une nouvelle vie.

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Là où vont nos pères

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Mais 120 planches sans le moindre mot. Des vignettes entièrement dessinées au crayon, sur un rythme allant de 16 par planche – dans de petites fenêtres espacées les unes des autres – à quelques grandes doubles pages. Pas un mot !

Cet exercice hors norme a lors de sa sortie, provoqué chez nombre de lecteurs un véritable émoi esthétique ainsi qu’un choc intellectuel généré par la force de son thème.

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Roi ours

Roi ours – Mobidic

Delcourt – 110 pages – 18.95 €*

Le pitch : Xipil est une jeune fille de chef promise au sacrifice par son propre père au dieu Caïman. Mais Roi Ours ne voit pas les choses de la même manière, libère la jeune fille et l’emmène avec lui.

En agissant ainsi, Roi Ours « vole » son offrande au reptile. C’est à lui que la vie de Xipil revient de droit. Trouver un arrangement sera difficile et Caïman compte bien en tirer le maximum de profit.

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Roi ours

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Mon avis : Roi ours est le premier album – un long « one shot » de 108 planches – de Mobidic, une toute jeune auteure qui s’est lancée courageusement, seule, à l’assaut d’un sacré travail : scénario, dessin, mise en couleurs.

Ne vous fiez pas à la couverture. J’ai cru au départ qu’il s’agissait d’une nouvelle adaptation du livre de la jungle, de Kipling.

Cependant, s’il y a effectivement du Kipling (et même beaucoup) dans ce magnifique récit, il y a surtout du Mobidic, qui n’est pas du Melville (!), mais juste le pseudonyme de l’auteure (dont le véritable nom est Dominique Marquès).

Si cette histoire se passe dans la forêt profonde, on imagine très vite qu’il s’agit plutôt d’une forêt sud américaine.

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Santas Claus

Santa Claus – Michael G.Ploog

Delcourt – 88 pages – 35 €*

Le pitch : Il y a bien longtemps… Ark le bûcheron trouve un nouveau-né abandonné qu’il confie à la reine des Nymphes..

Une fois adulte, Claus retourne vivre parmi les humains et fait leur bonheur en distribuant des jouets qu’il fabrique lui-même.

Mais les forces du Mal, voyant d’un très mauvais oeil cette popularité auprès des enfants, tenteront de détruire l’esprit de Noël

Mon avis : Ce magnifique livre d’un format exceptionnel (36*27 : il aura du mal çà loger dans votre bibliothèque) est certainement un des plus beaux livres sur Noël que j’ai eu le plaisir de lire dans ma vie.

Si je dis lire, c’est qu’il s’agit de l’adaptation d’un roman de L. Frank Baum, auteur par ailleurs il y a un siècle du Magicien d’Oz, et que le texte a donc autant d’importance que l’image (il vous faudra deux bonnes heures pour lire les 88 pages au format géant).

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Il s’agit d’une longue histoire, merveilleuse, qui se déroule dans un univers très Héroïc Fantasy.

Elle vous permettra de passer de merveilleux instants avec vos enfants – mais c’est aussi pour les adultes, il y a même des passages qui font un peu peur, comme dans tous les meilleurs contes ! – à découvrir le véritable destin du père Noël.

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Shi T1 - Au commencement était la colère...

Shi – Zidrou & José Homs

Dargaud – 4 volumes * 56 pages – 13.99 €*

Le pitch : Pour cacher un scandale qui pourrait nuire à la prestigieuse Exposition universelle, le cadavre d’un nourrisson est enterré dans les jardins du lieu qui accueille cet événement. Deux femmes, une noble anglaise et une Japonaise, la mère de l’enfant, partent en croisade contre l’Empire britannique pour élucider ce crime.

Entre société secrète et manipulation corruptrice, les deux jeunes femmes que rien ne lie vont s’unir pour exposer la face cachée d’une machination infernale.

Mon avis : Le problème, avec la BD actuelle, c’est qu’à part quelques albums réalisés en « one shot » où l’histoire est bouclée en un seul épisode, la plupart des récits se déroulent sur plusieurs tomes.

Alors, quand vous tombez dès sa sortie sur le premier volume d’une saga qui démarre et qui vous enchante, c’est une frustration totale. La frustration du lecteur de BD, tatatam !

Malheureusement – ou heureusement ! -, c’est ce qui vient de m’arriver avec le premier album de Shi. Pourtant, l’éditeur (Dargaud, que je retrouve vraiment souvent en signature des albums qui comptent en ce moment) m’avait bien prévenu puisqu’en quatrième de couverture, il est mentionné : « Un premier cycle en 4 tomes ».*

 

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Aaargh ! Mais que cela ne vous empêche pas de vous lancer sur la trace de Shi, il serait vraiment trop dommage d’attendre plusieurs années ! Mais pourquoi Shi, me direz-vous ? (A ce propos, c’est le seul ratage de cet entreprise : le titre est nul, rien que pour la prononciation, si vous voyez ce que je veux dire…)

Parce qu’il y a deux excellents capitaines à bord !

Zidrou est aux commandes du scénario, et c’est un gage de qualité. L’auteur de La lumière de Bornéo, le Spirou & Fantasio paru en 2016, il s’éclate visiblement ici dans une histoire en flash-back, une plongée en 1851 dans le Londres victorien de l’exposition universelle.*

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Kililana song - Benjamin Flao

Kililana song – L’intégrale – Benjamin Flao

Futuropolis – 272 pages – 28 €*

Le pitch : Dans l’archipel de Lamu, au large du Kenya, Naim, un orphelin de 11 ans habite chez sa tante Maïmounia, qu’il adore. Refusant d’aller à l’école coranique car peu enclin à la discipline, il préfère l’école buissonnière, et malgré son frère Hassan qui le course régulièrement, il passe son temps à flâner, déambuler et traîner dans les faubourgs de la ville, vivant de petites magouilles.

D’un naturel curieux, ouvert à la vie et aux autres, chaque moment de ses journées, chaque rencontre qu’il fait, lui donnent matière à réfléchir avec le bon sens qui le caractérise. Il croise ainsi Günter, un capitaine de marine hollandais, échoué sur ces côtes pour cause de trafic illicite de hasch, qui se doit de trouver dare-dare 70 000 dollars afin de récupérer et son navire et ses papiers.

Mon avis : un récit en deux tomes, 250 planches au soleil du Kenya. Je ne connaissais pas Benjamin Flao, avant qu’on m’offre cette bande dessinée, et c’est pour moi une véritable révélation qui, j’en suis, heureux, à rencontré un véritable public.

Le premier tome de l’histoire est, toutes proportions gardées, le plus réussi, car l’auteur consacre beaucoup plus de temps à ses personnages, à ses paysages et à ses ambiances qu’à l’histoire elle-même. Elle n’a, je pense, de toute façon qu’une importance toute relative.

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Cette plongée dans le Kenya de la côte est une véritable immersion.

Grâce à aux planches somptueuses mises en couleur à l’aquarelle par Benjamin Flao, mais aussi à sa capacité à chroniquer le quotidien des principaux personnages dont Naïm, ce petit garçon qui sert de fil rouge à l’histoire, j’ai été embarqué comme rarement dans un « ailleurs » que je ne connaissais pas, et que j’ai maintenant l’impression d’avoir un peu abordé, par la mer bien sûr.

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Le château des étoiles

Le château des étoiles – Alex Alice

Rue de Sèvres – 4 volumes * 64 pages*

Le pitch : A la fin du XIXe siècle, la communauté scientifique pense l’espace fait d’éther, qui, utilisée comme énergie, permettrait d’explorer le ciel.

1868, Marie Dulac, scientifique qui a consacré sa vie à la recherche de l’éther, s’élève en montgolfière pour ce qui doit être le vol du succès : elle atteindra l’éther… mais personne ne pourra en attester, elle ne survivra pas au vol. Seuls son mari, également professeur, et son fils Séraphin, restent détenteurs de ses recherches et de son savoir.

Un an plus tard, Séraphin et son père reçoivent une mystérieuse lettre faisant allusion au carnet de la mère de Séraphin les invitant au château du roi de Bavière. Celui-ci, fou ou visionnaire, financera les recherches sur l’éther. En parallèle, Bismark, prince de la Prusse voisine, fera tout pour placer le royaume de Bavière sous sa tutelle.

Mon avis : Très souvent, c’est la 4ème de couverture qui donne envie au lecteur d’en savoir plus et à fouiller à l’intérieur…

Mais parfois, plus rarement (souvent pour une BD), l’œil est attiré par une couverture de livre singulière : un dessin, des couleurs, une mise en page singulières, qui poussent le lecteur à l’affût à tourner la page – enfin… la couverture – et à s’intéresser au contenu.

C’est le cas du Château des étoiles.

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les Chevaliers de Mars

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Regardez cette couverture dessinée « à l’ancienne », avec une mise en page steampunk qui fait expressément référence aux livres d’aventures de la fin du XIX° siècle.

Habillée de couleurs pastels dont la douceur tranche avec la quasi totalité de ce que propose habituellement le marché littéraire (deux mots qui, je tiens à le préciser, n’ont rien d’antinomiques…) : n’est-elle pas intrigante ?

Ne donne-t-elle pas envie d’en voir plus ? Oui ? Eh bien vous avez raison, suivez votre instinct (et mon conseil !) : tournez la couverture ! Vous plongerez alors dans une drôle d’oeuvre d’art…

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La vengeance du Comte Skarbek

La vengeance du Comte Skarbek – Yves Sente & G. Rosinski 

Dargaud – L’intégrale : 128 pages – 25 €*

Le pitch : On dit qu’une bonne vengeance peut attendre. C’est faux. Une bonne vengeance doit attendre. Pour se préparer. Pour se déguster. Pour surprendre.

Combien d’années d’injustice subie auront été nécessaires au très civilisé Comte Skarbek pour que son unique main se ferme en poing vengeur ? Toutes les réponses ont été transcrites en 1843 dans un diptyque. Toutes.

Mon avis : Quant deux grands de la BD décident de travailler ensemble, on a toujours un peu peur d’être déçu, que 1 + 1 ne fassent pas 2.

Cependant, parfois, 1 + 1 font 3, et c’est superbe. Voilà ce qui est arrivé en 2008 à Yves Sente et Grzegorz (dit Greg) Rosinski, lorsqu’ils se sont lancés dans cette longue histoire en 128 planches.

La vengeance du Comte Skarbeck a été publiée dans un premier tome en deux volumes, mais il faut absolument l’acheter dans sa version « Intégrale » réunissant les deux albums (d’occasion, l’ouvrage est malheureusement épuisé).

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Le format de l’intégrale est en effet beaucoup plus grand qu’un album normal (27.4*35 cm).

Cela permet de mettre en valeur de manière évidente et indispensable le travail graphique de Rosinski, sur un très beau papier au grammage épais, et l’éditeur a ajouté un carnet de croquis de 18 pages pour clore le volume.

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Abélard - La danse des petits papiers

Abélard – Renaud Dilliès & Régis Hautière

Dargaud – 2 volumes * 2*62 pages*

Le pitch : Pour séduire la jolie Épilie, Abélard ne voit qu’une solution : lui décrocher la lune ! Direction l’Amérique, le pays qui a inventé les machines volantes.

Armé de son banjo et de son chapeau à proverbes, il se lance sur les routes de campagne, rencontre des Tsiganes, puis Gaston, un ours grincheux avec qui il va partager un bon bout de chemin.

Mon avis : Attention : ceci est un petit chef-d’oeuvre, mais surtout un OVNI !

Surtout ne vous fiez pas aux illustrations de cette bande dessinée en deux tomes qui ne ressemble à aucune autre, car vous risquez de vous tromper complètement de cible !

Le dessin de Renaud Diellès, très grandes cases aux dessins qui semblent d’une grande naïveté et aux couleurs pastel, laissent à penser que l’ouvrage est destiné à des enfants de 3 à disons… 7 ans.

Mais en fait, pas du tout ! Ne faites pas lire ça à un bout de chou, il risque de ne rien y comprendre ou, pire, d’en sortir un brin traumatisé car l’histoire ne s’adresse pas aux tout-petits.

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Abélard - La danse des petits papiers

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Dorian Gray

Dorian Gray – Corominas

Galerie Daniel Maghen – 90 pages – 18.50 €*

Le pitch : Dorian Gray, jeune dandy séducteur et mondain, a fait ce vœu insensé : garder toujours l’éclat de sa beauté, tandis que le visage peint sur la toile par son ami Basil assumerait le fardeau de ses passions et de ses péchés.

Et de fait, seul vieillit le portrait où se peint l’âme noire de Dorian qui, bien plus tard, dira au peintre : « Chacun de nous porte en soi le ciel et l’enfer. »

Mon avis : Il s’agit d’une adaptation tout à fait fidèle de l’oeuvre majeure d’Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray, dont je ne vous ferais pas l’injure de  rappeler l’intrigue.

Et c’est une réussite absolue, car si l’essence du roman est là, elle magnifiée par des illustrations d’une beauté somptueuse .

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Dorian Gray

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C’est une BD, bien sûr, mais c’est avant tout une oeuvre d’art.

68 planches de graphismes superbes, mais surtout, surtout, des centaines de tableaux absolument splendides, pour autant de de vignettes peintes à l’aquarelle, de la simple case à la pleine planche, dans une mise en page déstructurée, mais extrêmement lisible

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Le dernier pharaon

Le dernier pharaon – François Schuiten & Laurent Durieux

Dargaud – 92 pages – 17.95 €

Le pitch : « Par Horus, demeure ! » Le souvenir de la Grande Pyramide hante à nouveau Mortimer. Ses cauchemars commencent le jour où il étudie d’étranges radiations qui s’échappent du Palais de Justice de Bruxelles : un puissant champ magnétique provoque des aurores boréales, des pannes dans les circuits électroniques et d’épouvantables hallucinations chez ceux qui y sont exposés. La ville est aussitôt évacuée et enceinte d’un haut mur.

Pour venir à bout du rayonnement, l’armée a conçu un plan qui met en péril l’avenir du monde. Pour Blake et Mortimer, malgré leurs vieilles querelles, malgré leur âge, il va s’agir de repartir à l’aventure, vers une Bruxelles abandonnée pour tenter encore une fois de sauver le monde. Et s’apercevoir que la zone interdite n’est pas si abandonnée que cela.

Ce qu’ils trouveront là est en lien avec leur aventure passée, celle qui les avait menés au temps de leur jeunesse, vers les mystères de la Grande Pyramide.

Mon avis :  Pour beaucoup, un album de Blake et Mortimer scénarisé (en partie) et dessiné par François Schuiten relevait du pur fantasme. Et pourtant, il l’a fait !

Vous imaginez avec quelle curiosité – mais aussi quelle appréhension – j’ai ouvert le volume dont la magnifique – splendide ! – couverture me narguait depuis au moins… deux minutes (oui, impossible d’attendre, j’ai craqué !).

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Le dernier pharaon

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♠ Les autres sélections du Tourne Page consacrées à la BD ♠


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Votre commentaire

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  1. Altay dit :

    Une liste incroyable, qui m’a fait découvrir bien des merveilles, aucune déception, juste plus d’émerveillement sur l’univers des BD!
    Bravo!