[Idées lecture] Le top de l’exofiction : la vie romancée

Posté le 12 avril 2024, par letournepage, dans Le coin cadeau

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Exofiction : voilà un néologisme très récent (2013) qui a conquis le monde de la littérature contemporaine en quelques années. Une exofiction, c’est un livre bâti autour d’une personne qui a réellement existé.

Mais ce n’est pas une biographie, car il s’agit d’un roman. Et ce n’est pas non plus une biographie romancée car, contrairement à cette dernière, le roman ne cherche pas à retracer la vie de la personne avec exactitude.

Dans une exofiction, le romancier s’empare d’un personne célèbre, et il en fait un personnage de roman qu’il se permet de traiter comme il le ferait de n’importe quel personnage de fiction. L’objectif n’est pas de raconter la vraie vie de la vraie personne, mais de l’utiliser comme un matériau romanesque.

On a vu sortir dernièrement – surtout en France – une multitude de romans avec des femmes ou des hommes célèbres dans le titre, ou dans le scénario. La plupart de ces exofictions n’ont aucun intérêt : il est tellement plus simple, pour un romancier paresseux, de ne pas inventer un personnage, mais de réécrire une personnalité !

Pour vous aider à découvrir le genre, voici une quinzaine de romans de qualité. Certains sont même tout à fait remarquables. Quand le roman s’empare de la réalité, cela peut devenir vite fascinant !

Exofiction : quand le roman s’empare de la réalité

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Les cygnes de la cinquième avenue

Les cygnes de la cinquième avenue – Mélanie Benjamin

Le livre de poche – 480 pages – 8.20 €

Le pitch : Babe Paley est la plus en vue des  Cygnes de la Cinquième Avenue, ces femmes de la haute société new-yorkaise des années 1950. Son atout indéfinissable : son style. Elle incarne l’élégance, fait souvent la une de Vogue, mais ce que personne ne voit, c’est le sentiment de solitude qu’elle laisse dans son sillage, en dépit de sa fortune, de ses enfants, de son mari riche et puissant.

Jusqu’au jour où Truman Capote surgit dans sa vie. Leur amitié est instantanée et fulgurante. Babe trouve chez l’écrivain prodige, aussi génial qu’extravagant, la passion qui manquait à son existence. Grâce à elle, Truman accède à cette élite qui le fascine tant. Et à ses secrets, ses rumeurs, ses scandales, y puisant son inspiration, au risque de trahir Babe.*

Mon avis : Au cours de ces trois dernières années, combien de « romans » écrits à partir d’une célébrité ? Des dizaines, tous moins intéressants les uns que les autres (ce commentaire n’engage que moi, bien entendu). Un mouvement révélateur, à mon avis, de la pauvreté d’inspiration des auteurs contemporains…

En découvrant le pitch des Cygnes de la cinquième avenue, je me suis dis que Mélanie Benjamin avait sacrifié à cette nouvelle mode. Mais la jolie couverture vintage, et le sujet de ce biobook (Truman Capote ? un des plus grands auteurs américains du siècle dernier, à n’en pas douter !), si je puis utiliser ce néologisme, m’ont convaincu d’y jeter un œil.

Bien m’en a pris, car c’est sur un véritable roman coup de cœur que je suis tombé, incapable que j’ai été de lâcher le livre avant d’en avoir parcouru les presque 500 pages !

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L'allée du roi

L’allée du roi – Françoise Chandernagor 

Folio – 850 pages – 9.40 €

Le pitch :  » Je ne mets point de borne à mes désirs « , disait celle qui fut presque reine de France…

De sa naissance dans la prison de Niort à sa mort dans la douce retraite de Saint-Cyr, de l’obscure pauvreté de son enfance antillaise à la magnificence de la Cour, de la couche d’un poète infirme à celle du Roi-Soleil, de la compagnie joyeuse de Ninon de Lenclos et de ses amants au parti pris de dévotion de l’âge mûr, quel roman que cette vie !

À partir d’une documentation considérable et en recourant aux écrits, souvent inédits, de la marquise de Maintenon, Françoise Chandernagor a su restituer, à travers des  » mémoires apocryphes  » qui ont la séduction de la langue du XVIIe siècle, le vrai visage d’une femme méconnue, témoin sans pareil d’une époque fascinante.

Mon avis : Si L’allée du roi est considéré aujourd’hui comme un classique de la littérature historique, on a tendance à oublier à quel point, au début des années 80, l’ouvrage fut un énorme événement littéraire.

Cette autobiographie apocryphe de Madame de Maintenon – pas forcement le sujet le plus porteur – écrite par une auteure (major de l’ENA) alors parfaitement inconnue, demeura plusieurs années en tête des ventes et s’écoula à plus d’un million d’exemplaires, portée par la critique professionnelle et par le bouche à oreille des lecteurs.

Plus de trente ans plus tard, à ma troisième lecture, il n’y a pour moi aucun doute : ce « roman » est un tour de force littéraire et historique, l’exemple parfait d’un récit de vulgarisation transformé en « livre pour tous », doublé (par moment) d’un Tourne Page !

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La mort est mon métier

La mort est mon métier – Robert Merle

Folio – 384 pages – 8.50 €

Le pitch : «Le Reichsführer Himmler bougea la tête, et le bas de son visage s’éclaira…

– Le Führer, dit-il d’une voix nette, a ordonné la solution définitive du problème juif en Europe. Il fit une pause et ajouta :

– Vous avez été choisi pour exécuter cette tâche.

Je le regardai. Il dit sèchement :

– Vous avez l’air effaré. Pourtant, l’idée d’en finir avec les Juifs n’est pas neuve.

Nein, Herr Reichsführer. Je suis seulement étonné que ce soit moi qu’on ait choisi…»

Mon avis : La mort est mon métier est le deuxième roman de Robert Merle consacré à la seconde guerre mondiale.

Trois ans après Week-end à Zuydcott, prix Goncourt 1949, qui racontait de manière très factuelle la vie au quotidien (si ce terme à un sens dans ce contexte) des combattants, ce nouveau roman est rédigé dans une intention totalement différente.

Les pseudo-mémoires d’un allemand, devenu SS, pour finir commandant du camp d’Auschwitz, forment un récit glaçant, sidérant le lecteur car l’auteur ne cherche pas à condamner, il cherche à comprendre.

Comprendre comment un homme comme les autres, a pu devenir ce monstre absolu qui applique des instructions aberrantes et n’en conçoit pour autant aucun remord.

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Le mage du Kremlin

Le mage du Kremlin – Giulino da Empoli

Gallimard – 288 pages – 20.00 €

Le pitch : On l’appelait le « mage du Kremlin ». L’énigmatique Vadim Baranov fut metteur en scène puis producteur d’émissions de télé-réalité avant de devenir l’éminence grise de Poutine, dit le Tsar. Après sa démission du poste de conseiller politique, les légendes sur son compte se multiplient, sans que nul puisse démêler le faux du vrai. Jusqu’à ce que, une nuit, il confie son histoire au narrateur de ce livre…

Ce récit nous plonge au coeur du pouvoir russe, où courtisans et oligarques se livrent une guerre de tous les instants. Et où Vadim, devenu le principal spin doctor du régime, transforme un pays entier en un théâtre politique, où il n’est d’autre réalité que l’accomplissement des souhaits du Tsar. Mais Vadim n’est pas un ambitieux comme les autres : entraîné dans les arcanes de plus en plus sombres du système qu’il a contribué à construire, ce poète égaré parmi les loups fera tout pour s’en sortir.

De la guerre en Tchétchénie à la crise ukrainienne, en passant par les Jeux olympiques de Sotchi, Le mage du Kremlin est le grand roman de la Russie contemporaine. Dévoilant les dessous de l’ère Poutine, il offre une sublime méditation sur le pouvoir.

Mon avis : Il n’est pas toujours facile de s’attaquer à un best seller, plusieurs mois après sa sortie. Un roman si lu, si commenté, si contesté ou porté aux nues. C’est ce que je viens de faire avec Le mage du kremlin, plus d’un an après sa sortie, Grand prix du roman de l’Académie française et près d’un demi-million d’exemplaires vendus.

Un résultat ahurissant pour le premier roman d’un essayiste et conseiller politique italo-suisse (qui écrit en français), parfaitement inconnu du grand public jusque là, un triomphe probablement en grande partie porté par l’actualité de la guerre en Ukraine.

Près de 300 pages denses plus loin, je n’ai plus le moindre doute : pour une fois, le roman qui a rencontré cet énorme succès le méritait largement !

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La malédiction d’Edgar – Marc Dugain

Folio – 512 pages – 9.70 €

Le pitch : «Edgar aimait le pouvoir mais il en détestait les aléas. Il aurait trouvé humiliant de devoir le remettre enjeu à intervalles réguliers devant des électeurs qui n’avaient pas le millième de sa capacité à raisonner. Et il n’admettait pas non plus que les hommes élus par ce troupeau sans éducation ni classe puissent menacer sa position qui devait être stable dans l’intérêt même du pays. Il était devenu à sa façon consul à vie.»

John Edgar Hoover, à la tête du FBI pendant près d’un demi-siècle, a imposé son ombre à tous les dirigeants américains. De 1924 à 1972, les plus grands personnages de l’histoire des États-Unis seront traqués jusque dans leur intimité par celui qui s’est érigé en garant de la morale.

Ce roman les fait revivre à travers les dialogues, les comptes rendus d’écoute et les fiches de renseignement que dévoilent sans réserve des Mémoires attribués à Clyde Toison, adjoint mais surtout amant d’Edgar. À croire que si tous sont morts aujourd’hui, aucun ne s’appartenait vraiment de son vivant.

Mon avis : Disons le tout net : si vous êtes un admirateur de Marc Dugain, un des meilleurs auteurs français contemporains (La chambre des officiersAvenue des géants…), vous devez absolument plonger dans ce roman qui est, selon moi, son meilleur, car le plus complexe et le plus achevé.

Avec son style simple, fluide, sans afféterie (certains le trouvent fade, je ne partage pas du tout leur avis), Dugain vous prend par la main et vous emmène loin, très loin dans la découverte d’un homme d’une complexité inouïe, dépeint par son compagnon et principal collaborateur.

Si vous êtes un passionné des Etats-Unis, de la politique et de l’histoire américaine du XX° siècle, vous devez tout autant vous jeter sur ce récit qui parvient à romancer, sans jamais tomber dans les travers de l’étude biographique, un demi-siècle de la trajectoire d’un pays complexe.

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D.

D. – Robert Harris 

Plon / Pocket – 496 pages – 6.50 €

Le pitch : Paris, janvier 1895. Par un matin glacial, un officier de l’armée, Georges Picquart, assiste devant vingt-mille personnes hurlant  » À mort le juif !  » à l’humiliation publique d’un capitaine accusé d’espionnage : Alfred Dreyfus.P icquart est promu : il devient le plus jeune colonel de l’armée française et prend la tête de la section de statistique – le service de renseignements qui a traqué Dreyfus. Dreyfus, lui, est condamné au bagne à perpétuité sur l’île du Diable, il n’a le droit de parler à personne, pas même à ses gardiens, et son affaire semble classée pour toujours.

Mais, peu à peu, Picquart commence à relever des éléments troublants dans l’enquête, tout en lisant les lettres de Dreyfus à sa femme dans lesquelles celui-ci ne cesse de clamer son innocence. Et quand le colonel découvre un espion allemand opérant sur le sol français, ses supérieurs refusent de l’écouter. En dépit des avertissements officiels, Picquart persiste et va se retrouver lui aussi dans une situation délicate.

Mon avis : D. comme Dreyfus. « Encore un essai sur Dreyfus ? », allez-vous me dire avec un brin d’exaspération. Eh bien non ! Ceci n’est pas un essai, ni même une pomme, mais bien un roman; et pas n’importe lequel.

Robert Harris est un auteur de thriller (à prédilection historique) absolument remarquable. Quand il est un en forme, certainement un des trois meilleurs au monde.

Et il possède, de surcroît, une très jolie plume. Jetez vous sur The ghostwriterEnigmaFatherland : vous n’en dormirez pas de la nuit.

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La part de l'autre

La part de l’autre – Eric-Emmanuel Schmitt 

Le livre de poche – 512 pages – 8..70 €

Le pitch : 8 octobre 1908 : Adolf Hitler recalé. Que se serait-il passé si l’École des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d’artiste ?

Cette minute-là aurait changé le cours d’une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde… «

Mon avis : Non, ne fuyez pas, ne vous laissez pas intimider par le pitch ! Non, ce n’est pas une fausse bonne idée d’imaginer, dans une forme d’uchronie, ce que serait devenu Hitler (et le monde l’entourant) si sa vie s’était déroulée autrement et que ses ambitions artistiques avaient été exaucées.

Non, ce n’est pas risqué de jouer avec un sujet aussi dangereux, pour autant qu’on maitrise l’art du roman !

Eric-Emmanuel Schmitt alterne deux récits, le premier suivant l’homme « réel » et le second « l’autre »; cet homme différend qui, grâce à l’intervention psychanalytique de Freud, a été libéré, jeune, de ses névroses, et qui peut donc vivre « autrement ».

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Deux messieurs sur la plage

Deux messieurs sur la plage – Michael Köhlmeier

Actes sud – 330 pages – 9.20 €

Le pitch : Un jour, s’étant échappés d’une fête hollywoodienne, Charlie Chaplin et Winston Churchill se promènent ensemble sur une plage de Californie et se confessent mutuellement un secret bien gardé : leurs crises de mélancolie et leurs tendances suicidaires. À cette occasion, ils décident que, chaque fois que l’un d’eux sera la proie de ce qu’ils nomment leur “chien noir”, il appellera l’autre au secours.

À travers les rendez-vous réguliers, tout au long de leur vie, de ces deux monstres sacrés, Michael Köhlmeier fait se rencontrer des univers à première vue incompatibles : Hollywood et l’Angleterre avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Touchant ces hommes exceptionnels au plus intime, il retranscrit les interrogations qui ont été les leurs, qu’elles concernent l’art du mime et du cinéma pour Chaplin, ou la peinture et l’écriture pour Churchill.

Mon avis : Sur la couverture, il y a une photo en noir et blanc. Et sur la photo, il y a deux hommes. Pas très grands tous les deux, mais sinon si dissemblables. Deux anglais, certainement les plus connus du XX° siècle.

L’un, Churchill, est considéré comme une des figures majeures du dernier siècle. Homme politique, militaire, écrivain, peintre, un homme de tous les talents. Un homme fascinant (lisez la biographie que lui consacre François Kersaudy, c’est une merveille).

L’autre, Chaplin, a quitté l’Angleterre dès sa plus tendre enfance pour devenir aux Etats-Unis, la star du cinéma du siècle.

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Scarlett

Scarlett – François-Guillaume Lorrain

J’ai lu – 330 pages – 9.20 €

Le pitch : Publier le roman-fleuve de Margaret Mitchell était déjà une gageure, mais faire d’Autant en emporte le vent un film était une pure folie. Des centaines de décors, de costumes et d’acteurs pour un film d’une longueur invraisemblable : un défi qui aurait pu ruiner David O. Selznick, son producteur mégalomane, bien décidé à réussir « le plus grand film de tous les temps ».

Par-delà les tractations cocasses et les imprévus en tous genres, une question centrale s’invite au coeur des débats qui agitent les États-Unis : qui pour incarner Scarlett ?

Mon avis : Pour les amateurs d’exofiction, Scarlett, c’est un petit plaisir coupable. En 300 pages (très) aérées, François-Guillaume Lorrain réécrit de manière réaliste l’histoire de la naissance d’Autant en emporte le vent, le film adapté du roman de Margareth Mitchell et produit par David O. Selznick.

Si vous aimez le roman, mais aussi le film (difficile de ne pas être fascinés par les deux !), et que vous n’avez jamais rien lu sur la création et la réalisation du film, je vous conseille de découvrir le bouquin de F.G. Lorrain.

Avec une certaine virtuosité, il fait revivre dans une multitude de chapitres ultra courts (en général, de deux à quatre pages) les différentes étapes qui conduiront au choix des acteurs, des réalisateurs (il y en aura deux), puis à la réalisation du film.

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Mrs Hemingway

Mrs Hemingway – Naomi Wood

Folio – 352 pages – 8.00 €

Le pitch : Ernest Hemingway était un homme à femmes. Mais il ne se contentait pas d’enchaîner les histoires. Ses maîtresses, il en a fait des Mrs Hemingway. Ainsi la généreuse Hadley Richardson a-t-elle été remplacée par la très mondaine Pauline Pfeiffer, et l’intrépide Martha Gellhorn par la dévouée Mary Welsh, au fil d’un scénario qui ne variait que de quelques lignes : la passion initiale, les fêtes, l’orgueil de hisser son couple sur le devant de la scène, puis les démons, les noires pensées dont chacune de ses femmes espérait le sauver.

Naomi Wood se penche sur la figure d’un colosse aux pieds d’argile, et redonne la voix à celles qui ont sacrifié un peu d’elles-mêmes pour en ériger le mythe.

Mon avis : Haldley, Fife, Martha. Mary. Quatre prénoms féminins. Ceux des quatre femmes qu’Ernest Hemingway épousera, au fil de sa vie aventureuse, des Etats-Unis à la France, l’Espagne, les îles… celles des quatre parties du très beau roman de Naomi Wood, une jeune auteure a qui je prédis une bien belle carrière, pour autant qu’elle maintienne le cap sur l’exigence thématique et stylistique dont elle a su faire preuve ici.

Mrs Hemingway est un roman d’exofiction, genre éminemment à la mode. Il faut dire que broder un texte d’imagination autour d’un ou plusieurs personnages célèbres ayant réellement existé est séduisant. Après tout, la trame scénaristique est déjà là : il suffit de broder autour, pensent nombre d’auteurs.

Et pourtant, il n’y a rien de plus casse-gueule que de réinventer le réel, et la très large majorité des romans d’autofiction sont totalement décevants. Ce n’est pas le cas pour Mrs Hemingway. Au contraire : Naomi Wood m’a totalement convaincu, et même séduit.

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Hollywood Boulevard

Hollywood Boulevard – Mélanie Benjamin

Le livre de poche – 600 pages – 8.90 €

Le pitch : Frances Marion a tout quitté pour suivre sa vocation : écrire des histoires pour un nouvel art, qui consiste à projeter des images en mouvement sur un écran. Mary Pickord est une actrice dont les boucles blondes et la grâce juvénile lui valent déjà le surnom de « La petite fiancée de l’Amérique ». Toutes deux vont nouer une amitié hors norme et participer à cette révolution qu’est la naissance du cinéma. Mais, dans un monde dominé par les hommes, on voit d’un mauvais oeil l’ambition et l’indépendance de ces deux femmes…

Plongée au coeur de l’industrie naissante du septième art, Hollywood Boulevard retrace le destin de deux grandes figures oubliées du cinéma.

Mon avis : Hollywood Boulevard est le troisième roman de Mélanie Benjamin publié en France, moins de deux ans après son premier grand succès (justifié), Les cygnes de la 5ème avenue.

Impossible de ne pas établir un parallèle entre ces deux dernières œuvres. A chaque fois, un récit avec une toile de fond bien précise : le New York des happy few des années 60 pour Les cygnes, le Hollywood du cinéma balbutiant des années 10 et 20 pour le second.

A chaque fois, des acteurs principaux plus qu’inspirés par des personnages célèbres : Truman Capote et Babe Paley pour le premier, Mary Pickford – « la petite fiancée de l’Amérique » et Frances Marion – la star féminine des scénaristes, inconnue en France- pour Hollywood Boulevard.

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Mary Pickford et Frances Marion

*

Mélanie Benjamin reproduit donc l’exercice incroyablement difficile d’écrire une oeuvre de fiction sur les décombres de faits et personnages réels et, pour la seconde fois, c’est une parfaite réussite !

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Le complot contre l'Amérique

Le complot contre l’Amérique – Philip Roth

Folio – 576 pages – 10.20 €

Le pitch : Lorsque le célèbre aviateur Charles Lindbergh battit le président Roosevelt aux élections présidentielles de 1940, la peur s’empara des Juifs américains. Non seulement Lindbergh avait, clans son discours radiophonique à la nation, reproché aux juifs de pousser l’Amérique à entreprendre une guerre inutile avec l’Allemagne nazie, mais, en devenant trente-troisième président des Etats-Unis, il s’empressa de signer un pacte de non-agression avec Hitler.

Alors la terreur pénétra dans les foyers juifs, notamment dans celui de la famille Roth.

Mon avis : Comment aborder l’œuvre du célèbre auteur Philip Roth, lorsqu’on craint de se perdre dans un des grands romans introspectifs qui ont fait sa célébrité ? Sans doute, par ce récit très original qui fait la part belle à la fiction historique, sans pour autant laisser de côté les thèmes récurrents de son œuvre.

Le complot contre l’Amérique est une uchronie. Un roman what if. Que serait devenu le monde si… le fleuve de notre Histoire (avec un grand H) s’était, à un moment crucial, détourné du cours que nous connaissons ?

Ici, le détour, c’est l’élection de Lindbergh en 1940, en lieu et place d’une réélection de Roosevelt à la présidence des Etats-Unis. Et si Lindbergh, fasciste notoire (dans notre histoire réelle) avait pris le pouvoir et détouré les US de la guerre contre les puissances de l’Axe ?

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Les derniers jours de Stefan Zweig

Scarlett – François-Guillaume Lorrain

J’ai lu – 330 pages – 9.20 €

Le pitch : Le 22 février 1942, exilé à Petropolis au Brésil, l’écrivain autrichien Stefan Zweig se suicide avec son épouse, Lotte. Le désespoir a eu raison du grand humaniste, acteur essentiel de la littérature européenne et témoin majeur de la première partie du XXe siècle.

Passés successivement par l’Angleterre et les États-Unis après avoir fui l’Autriche, Stefan et Lotte avaient cru fouler au Brésil une terre porteuse d’avenir. Mais c’était sans compter avec l’épouvante de la guerre.

L’évocation romanesque de l’exil brésilien des Zweig, de septembre 1941 à février 1942, devient une bande dessinée, magnifiée par le dessin intense de Guillaume Sorel. Laurent Seksik en a personnellement réalisé l’adaptation.

Mon avis : Tout ceux qui se sont intéressés un jour à Stephan Zweig – et dieu sait s’ils sont nombreux, comme moi, à vouer un véritable culte au grand auteur autrichien ! – connaissent la triste fin de vie de l’écrivain. Le suicide de Zweig, en exil au brésil, en compagnie de sa jeune seconde épouse, fait partie des grands traumatismes de la littérature du XX° siècle.

Après avoir remporté en 2010 un grand succès d’édition avec le roman des derniers mois de sa vie, Laurent Seksik en a réalisé une transcription théâtrale, avant de l’adapter en BD.

C’est avec Guillaume Sorel à la plume et au pinceau que Seksik s’est attaché à la lourde tâche de raconter une période difficile, sans événement marquant et d’une terrible tristesse, de la vie du grand auteur. Pari difficile… et pourtant parfaitement gagné !

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Le loup des plaines

L’épopée de Gengis Khan (3 tomes) – Conn Iggulden

Pocket – 1 600 pages – 3.950 €

Le pitch : XIIe siècle, entre le lac Baïkal et la Mandchourie, au cœur de l’ Asie centrale. A la mort de Yesugei, khan de la tribu mongole des Loups, l’un de ses guerriers s’empare du pouvoir et abandonne dans l’immensité de la steppe la veuve et ses enfants. Temüdjin, le fils cadet du vieux khan, n’a alors que douze ans mais parvient à survivre avec sa mère et ses frères en se nourrissant du peu que leur concède une terre aride et rude. En compagnie d’une poignée d’hommes bannis comme lui, il multiplie les razzias. Temüdjin ne serait peut-être resté que le chef d’une bande de pillards si une détermination farouche ne l’habitait : venger la mort de son père et, à cette fin, unir toutes les tribus mongoles face aux Tatars.

Dans ce premier volet d’une épopée grandiose, Conn Iggulden relate les jeunes années du futur Gengis Khan, un homme à l’incroyable destin, qui bâtira un empire plus vaste et plus puissant que ceux d’Alexandre et de Jules César.

Mon avis : 1er tome de la trilogie consacrée par Conn Iggulden (qui, contrairement aux apparences, n’est pas scandinave, mais britannique !) à Genghis Khan.

J’avoue m’être lancé dans cette aventure (1 600 pages au total, tout de même !) un peu par hasard, sur la foi d’excellentes critiques, car je ne suis vraiment pas un fan des bio historiques romancées. Bien m’en a pris, car cette saga est peut-être (sans doute) ma meilleure expérience en la matière !

Le plus grand plaisir que l’on ressent, en plongeant dans ce maelström d’aventures narrées avec une intelligence et un sens du détail historique absolument exceptionnels, c’est de découvrir une époque et une civilisation totalement inconnues.

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