Prix Hugo et Nebula : les meilleurs romans et nouvelles

Posté le 18 septembre 2025, par letournepage, dans Le coin cadeau

Prix Hugo

Et pourquoi, me direz-vous, seules les oeuvres de littérature générale auraient-elles droit à des prix prestigieux ?

C’est la question qu’ont dû se poser, à un moment ou à un autre, les lecteurs et les auteurs de Science Fiction, ce genre prospectif créé à la fin du XIX° siècle par des auteurs audacieux comme Jules Verne ou H.G. Wells.

C’est pour cela que, dès 1953, aux USA, le prix Hugo fut créé, pour couronner, durant la convention mondiale de SF (la worlcon), le meilleur roman de l’année (on y ajoutera, plus tard, les « rétro Hugo » qui couronneront rétrospectivement des romans sortis depuis 1939).

En 1966, la SF writers of America crée le prix Nébula qui s’impose rapidement comme l’autre prix majeur de la SF. Plus tard, d’autres récompenses seront créés (dont le prix Locus) sans jamais atteindre le niveau de notoriété des deux précédents.

Des prix Hugo et Nébula, il y en a plusieurs chaque année, dont les deux principaux couronnent le meilleur roman et la meilleure nouvelle. Et quand on jette un regard sur le palmarès, on tombe sur une sacré poignée de chefs-d’œuvre (mais aussi des oublis flagrants !).

Ce sont ces quelques titre indispensables que j’ai sélectionnés et que vous trouverez ci-dessous. Une trentaine d’ouvrages dont la lecture vous plongera la tête dans les étoiles…

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Prix Hugo et Nébula : le top des romans et nouvelles de SF

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Kallocaïne

Prix Hugo 1942 (nominé)

Kallocaïne – Karin Boye

Editions Hélios – 237 pages – 7,90 €*

Le pitch : Dans une société où la surveillance de tous, sous l’œil vigilant de la police, est l’affaire de chacun, le chimiste Leo Kall met au point un sérum de vérité qui offre à l’État Mondial l’outil de contrôle total qui lui manquait.

En privant l’ individu de son dernier jardin secret, la kallocaïne permet de débusquer les rêves de liberté que continuent d’entretenir de rares citoyens. Elle permettra également à son inventeur de surmonter, au prix d un viol psychique, une crise personnelle qui lui fera remettre en cause nombre de ses certitudes. Et si la mystérieuse cité fondée sur la confiance à laquelle aspirent les derniers résistants n était pas qu un rêve ?

Mon avis : Bizarre, les hasards du destin… Qu’est-ce qui permet de passer, ou pas, à la postérité ?

Regardez : Huxley et Le meilleur des mondes ? Au panthéon de la littérature ! Orwell et 1984 ? Un des sommets du roman du XX° siècle. Enseignés dans les écoles, adaptés mille et mille fois. Et Karin Boye et son Kallocaïne ? Passés à la trappe, inconnus au bataillon, même pour un grand lecteur comme votre serviteur !

Alors qu’après ma lecture tardive de cette oeuvre majeure, je pense sans le moindre doute que le roman de cette auteure dont la courte vie s’est terminée par un suicide durant la seconde guerre mondiale est une dystopie à la portée aussi importante que les deux romans cités plus haut. Comme quoi, à quoi ça tiens, la gloire… Une vie trop tôt interrompue, une origine scandinave plutôt que britannique… Allez savoir…

Sur ce, trêve de considération philosophique : courrez lire cette petite merveille désespérée rééditée grâce à la ténacité de l’éditeur Les moutons électriques, dans sa collection Hélios !

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Prix Hugo 1946

Cycle de Fondation – Isaac Asimov 

Folio SF – 832 pages – 14.90 €

Le pitch : En ce début de treizième millénaire, l’Empire n’a jamais été aussi puissant, aussi étendu à travers toute la Galaxie. C’est dans sa capitale, Trantor, que l’éminent savant Hari Seldon invente la psychohistoire, une science nouvelle permettant de prédire l’avenir.

Grâce à elle, Seldon prévoit l’effondrement de l’Empire d’ici cinq siècles, suivi d’une ère de ténèbres de trente mille ans. Réduire cette période à mille ans est peut-être possible, à condition de mener à terme son projet: la Fondation, chargée de rassembler toutes les connaissances humaines. Une entreprise visionnaire qui rencontre de nombreux et puissants détracteurs…

Mon avis : Le cycle de Fondation est un des dix chefs-d’oeuvre de la science-fiction, écrit par Isaac Asimov, l’homme à la plume prolifique qui fut, pendant une trentaine d’année, le patriarche absolu du genre, respecté par tous pour, au moins, deux inventions majeures : les trois règles de la robotique, dans sa série de nouvelles sur les robots, et la psychohistoire, dans Fondation .

Cette intégrale éditée par Folio SF (qu’il faut remercier de ses efforts actuels pour remettre « en ligne » dans les meilleurs conditions les œuvres fondamentales du genre), regroupe la trilogie originelle du cycle, composée des romans  Fondation, Fondation et empire et Seconde fondation (vous pouvez vous arrêter là, les romans écrits beaucoup plus tard par Asimov, sous la pression du succès commercial, sont dispensables).

Cette trilogie, qui a remporté en 1966 le prix Hugo spécial de la meilleure série de science-fiction/fantasy de tous les temps, stupéfie le lecteur par son ambition, son ampleur et son intelligence. Constituée, en fait, d’une dizaine de nouvelles qui couvrent le futur de l’histoire humaine, l’oeuvre est un sommet de la science fiction intelligente des années 60, époque où les meilleurs auteurs du genre utilisaient le futur pour réfléchir sur l’histoire et l’humanité.

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Farenheit 451

Prix Hugo 1954

Fahrenheit 451 – Ray Bradbury 

Folio SF – 256 pages – 8.20 €

Le pitch : Montag est un pompier du futur d’un genre particulier : il brûle les livres.

Jusqu’au jour où il se met à en lire, refuse le bonheur obligatoire et rêve d’un monde perdu où la littérature et l’imaginaire ne seraient pas bannis. Devenant du coup un dangereux criminel…

Mon avis : Comme j’ai pu l’écrire par ailleurs, Ray Bradbury est sans conteste un des auteurs majeurs de toute l’histoire de la science-fiction.

Fahrenheit 451 est son roman le plus célèbre, son talent s’étant épanoui surtout dans le format des nouvelles (y compris Chroniques martiennes, qui est un recueil de nouvelles).

Ce roman est d’une beauté et d’une tristesse sidérante, dont François Truffaut sut saisir l’essentiel dans son adaptation qui date déjà de cinquante ans (comme le temps passe…).

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Les Croisés du Cosmos

Prix Hugo 1961 (2ème)

Les croisés du cosmos – Poul Anderson (1960)

272 pages – Folio SF – 7.50 €

Le pitch : Messire de Tourneville s’apprêtoit à rejoindre le bon roi Édouard guerroyant en France quand un fantastique engin volant atterrit près de son château, libérant de drôles de petits hommes bleus aux longues oreilles. Le bon Roger les fait illico trucider.

Grâce au merveilleux char volant pris à l’ennemi, il ira libérer la Terre sainte. Mais trahison ! Un otage détourne à travers les espaces intersidéraux nos preux chevaliers qui, s’ils ne comprennent pas grand-chose, n’en démontreront pas moins ce qu’un loyal sujet de la Couronne d’Angleterre peut faire avec une simple arbalète, un peu de ruse et beaucoup de vaillance !

Mon avis : Un roman de science-fiction drôle au point de faire rire, ce n’est pas courant. Je pense à H2G2 (Le guide du voyageur galactique), bien entendu, mais à part cela… Il faut sans doute se diriger vers la SF contemporaine pour trouver des exemples de récits capables de prendre du recul avec ce genre qui, il faut bien l’admettre, se prend parfois un peu trop au sérieux…

Les croisées du cosmos est, dans ce créneau étroit, particulièrement réussi, car Poul Anderson, un des auteurs majeurs de l’âge d’or de la SF américaine était un petit rigolo, tout comme pouvait l’être Ray Bradbury, les deux ayant par ailleurs une sacrée plume…

Attention, pas d’ambiguïté : ne craignez pas tomber sur de la grosse farce, ce roman assez subtile est juste l’occasion de jeter un regard ironique sur les décalages de civilisation, avec une idée de départ particulièrement astucieuse.

Imaginez quelque chose comme une tribu sortie de la jungle amazonienne empruntant un avion pour envahir les Etats-Unis de Trump (tiens, en voilà une bonne idée !)…

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Un cantique pour Leibowitz

Prix Hugo 1961

Un cantique pour Leibowitz -Walter M. Miller Jr 

Folio SF – 464 pages – 8.60 €

Le pitch : Dans le désert de l’Utah, parmi les vestiges d’une civilisation disparue, frère Francis de l’ordre albertien de Leibowitz a fait une miraculeuse découverte : d’inestimables reliques du martyr Isaac Leibowitz lui-même, qui jadis avait organisé la sauvegarde des dernières miettes du savoir balayé par le Grand Déluge de Flammes. C’est une lueur d’espoir en cet âge de ténèbres et d’ignorance, le signe tant attendu d’une nouvelle Renaissance. Mais l’humanité a-t-elle tiré les leçons d’un cataclysme qui l’a laissée exsangue, défigurée par le feu nucléaire ? Saura-t-elle enfin se préserver des apprentis sorciers ? Car l’Histoire, bientôt, menace de se répéter…

Mon avis : un roman en trois parties distinctes, éloignées de plusieurs siècles chacune.

Et une des plus fameuses uchronies de l’histoire de la SF, bien que cela n’en soit pas une au sens littéral du terme, car ce n’est pas le passé de cet univers qui ne s’est pas déroulé comme le nôtre, mais plutôt le passé que semble revivre l’humanité dans le futur, en une sorte de reboot effrayant (Je ne suis pas certain que ma phrase soit d’une clarté parfaite, mais il vous suffira de lire le livre pour mieux comprendre, ha ! ha !)

L’histoire serait-elle destinée à devenir un éternel recommencement ? C’est une des (nombreuses) questions qu’abordent ce roman passionnant. L’ensemble est très intelligent et, à mon avis, proprement fascinant.


En terre étrangère

Prix Hugo 1962

En terre étrangère – Robert Heinlein 

Le livre de poche – 768 pages – 8.90 €

Le pitch : Né sur Mars, Valentine Michaël Smith est retrouvé par une expédition de secours venue de la Terre : tous les membres de l’expédition ont péri et Valentine a été recueilli et élevé par les Martiens, ces curieux êtres qui peuplent la planète rouge.

Smith est ramené sur Terre mais il rencontre les pires difficultés à s’intégrer dans notre société. Son apparence est humaine mais son esprit est martien. Protégé par un écrivain célèbre et pittoresque, Jubal Harshaw, Smith réussira enfin à comprendre la place qu’il occupera sur la Terre, celle du nouveau Messie, rien de moins…

Mon avis : Comme j’ai pu l’écrire par ailleurs sur ce site, pour les vrais amateurs de SF, ceux qui bourlinguent depuis des années entre les romans du genre inventé il y a désormais plus d’un siècle par H.G. Wells et Jules VerneRobert A. Heinlein est une référence.

Sans doute un des trois piliers du mouvement hard science, en compagnie d’Isaac Asimov et d’Arthur C. Clarke. Avec 4 prix Hugo en onze ans, entre 1956 et 1967. Rien que ça. Et, parmi tous ses romans, tous ses succès, c’est sans conteste En terre étrangère, publié en 1961, qui est à ce jour considéré comme son chef-d’oeuvre, l’acmé de sa carrière.

Lu alors que j’avais une quinzaine d’années, le roman m’avait laissé une impression très favorable et, bien qu’assez confuse avec le recul, assez troublante.

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Le maître du haut-château

Prix Hugo 1963

Le maître du haut-château – Philip K. Dick

J’ai lu – 384 pages – 7.90 €

Le pitch : 1948, fin de la Seconde Guerre mondiale et capitulation des Alliés , le Reich et l’Empire du Soleil levant se partagent le monde. Vingt ans plus tard, dans les Etats-Pacifiques d’Amérique sous domination nippone, la vie a repris son cours. L’occupant a apporté avec lui sa philosophie et son art de vivre.

À San Francisco, le Yi King, ou Livre des mutations, est devenu un guide spirituel pour de nombreux Américains, tel Robert Chidan, ce petit négociant en objets de collection made in USA. Certains Japonais, comme M. Tagomi, grand amateur de culture américaine d’avant-guerre, dénichent chez lui d’authentiques merveilles. D’ailleurs, que pourrait-il offrir à M. Baynes, venu spécialement de Suède pour conclure un contrat commercial avec lui ? Seul le Yi King le sait. Tandis qu’un autre livre, qu’on s’échange sous le manteau, fait également beaucoup parler de lui : Le poids de la sauterelle raconte un monde où les Alliés, en 1945, auraient gagné la Seconde Guerre mondiale…

Mon avis : Prix Hugo 1963, Le maître du haut château est important pour au moins trois raisons.

La première, c’est que c’est ce livre qui rendit célèbre Philip K. Dick aux yeux du monde.

La seconde est qu’il ouvre la période majeure de l’auteur pour la littérature de SF (juste après viendra Ubick).

La dernière, c’est qu’il s’agit d’une des uchronies les plus célèbres et les plus réussies de l’histoire de la SF.

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Dune

Prix Hugo 1966, Prix Nebula 1965

Dune – Frank Herbert 

Pocket – 928 pages – 11.50 €

Le pitch : Il n’y a pas, dans tout l’Empire, de planète plus inhospitalière que Dune. Partout des sables à perte de vue. Une seule richesse : l’épice de longue vie, née du désert, et que tout l’univers convoite.

Quand Leto Atréides reçoit Dune en fief, il flaire le piège. Il aura besoin des guerriers Fremen qui, réfugiés au fond du désert, se sont adaptés à une vie très dure en préservant leur liberté, leurs coutumes et leur foi. Ils rêvent du prophète qui proclamera la guerre sainte et changera le cours de l’histoire.

Cependant les Révérendes Mères du Bene Gesserit poursuivent leur programme millénaire de sélection génétique , elles veulent créer un homme qui concrétisera tous les dons latents de l’espèce. Le Messie des Fremen est-il déjà né dans l’Empire ?

Mon avis : Vous connaissez Dune. Tout le monde connaît Dune, surtout depuis que Denis Villeneuve l’a brillament porté à l’écran. Mais l’avez-vous lu ?

Mouais, c’est bien ce que je pensais : il y a beaucoup moins de lecteurs de Dune que l’on ne le pense généralement, car ce n’est pas un roman si accessible que cela.

Les 900 pages serrées de ce livre-monde (j’inclus ici Le messie de Dune, qui se trouve dans le même volume dans l’édition brochée Ailleurs et Demain de ma bibliothèque) demandent un peu d’exigence, car l’univers imaginé par Franck Herbert est d’une complexité inouïe.

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Prix Nébula 1966

Des fleurs pour Algernon – Daniel Keyes

J’ai lu – 542 pages – 6.90 €

Le pitch :  » Si l’opération réussi bien je montrerai a cète souris d’Algernon que je peux être ossi un télijen quelle et même plus. Et je pourrai mieux lire et ne pas faire de fotes en écrivan et apprendre des tas de choses et être comme les otres. « 

Charlie Gordon a 33 ans et l’âge mental d’un enfant de 6 ans. Il voit sa vie bouleversée le jour où, comme la souris Algernon, il subit une opération qui multipliera son Q.I. par 3. Charles va enfin pouvoir réaliser son rêve : devenir intelligent. Au jour le jour, il fait le compte rendu de ses progrès. Mais jusqu’où cette ascension va-t-elle le mener ?

Mon avis : Ce roman est considéré comme un classique de la science-fiction. Mais la part de science-fiction n’est qu’extrêmement réduite dans l’histoire, elle n’a même en fait aucune importance.

Certes, c’est grâce à une avancée scientifique que nous ne maîtrisons pas encore de nos jours que le « héros » du roman, ce pauvre Charlie qui a les capacités cognitives d’un tout petit enfant, se voit offrir la possibilité de devenir intelligent, très intelligent, suprêmement intelligent.

Mais tout l’intérêt du récit est de suivre comment il évolue, jour après jour, grâce au carnet de bord qu’il tient lui-même. D’une plume plus que malhabile au départ, bourrée de fôtes d’orthographe, dans un style d’une naïveté enfantine extrêmement touchante. Puis, au fur et à mesure que son Q.I. grimpe à la vitesse de la lumière, dans une langue châtiée qui dévoile lentement la profondeur stupéfiante de son intelligence et l’éclosion de son moi et de son surmoi.

Précipitez-vous sur ce roman qui, j’en suis persuadé, vous marquera pour le reste de votre existence.

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Le monde du fleuve

Prix Hugo roman 1972

Le monde du fleuve – Philip José Farmer 

Mnemos – 1 280 pages – 30 €

Le pitch : Mark Twain, Hermann Goering, Jésus, Richard Burton. Voilà quatre des quarante milliards de protagonistes de cette fabuleuse saga. Lorsque tous les morts de l’histoire de la Terre se réveillent au bord d’un fleuve long de plusieurs millions de kilomètres, c’est une nouvelle vie qui commence. Mais au lieu de prendre cet événement comme une nouvelle chance, les ressuscités vont poursuivre ou répéter leur première existence. Et dans ce paradis où nul souci matériel n’existe, de petits états totalitaires, esclavagistes, racistes fleurissent.

Seule une infime partie de cette population décide de partir en quête : spirituelle pour certain avec la recherche d’une perfection de l’âme, plus existentielle pour ceux qui se demandent ce qu’ils font là et surtout qui les y a mis. Ils n’auront alors de cesse de remonter le fleuve pour voir ce qui se trouve à sa source.

Mon avis : L’édition en 2016 de l’ intégrale de cette saga comportant cinq volumes* est un bonheur qu’attendaient de nombreux amateurs depuis longtemps. Rien que ça, merci Mnemos !

1 280 pages serrées pour une des œuvres phare de l’histoire de la science-fiction qui, lorsque j’ai lue pour la première fois, quand j’étais encore adolescent, a marqué profondément mon imagination. Vous avez lu le pitch :  Philip José Farmer lançait en 1970 une des plus fabuleuses idées de la SF.

40 milliards d’êtres humains reprenant conscience (ressuscitant ?) au pied de champignons géants, générateurs formidables. Des hommes qui se réveillent les uns à côté des autres, toutes époques et toutes ethnies confondues. Au milieu : un fleuve géant, apparemment sans fin.

Où sont-ils ? Au paradis ? En enfer ? Sur une autre planète ? A quelle époque ? Qui les a « ressuscités » ? Un ou des dieux ? Des extra-terrestres ?

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Les Dieux eux-mêmes

Prix Hugo 1973 & Prix Nébula 1972

Les Dieux eux-mêmes – Isaac Asimov (1972)

Folio SF – 438 pages – 9.20 €

Le pitch : En 2070, la Terre vit dans la prospérité et le bonheur grâce à la Pompe à Electrons, qui fournit une énergie illimitée et gratuite. Une découverte extraordinaire, à moins que… A moins que cette invention miraculeuse ne constitue à plus ou moins longue échéance une menace imparable pour notre Univers ; un piège tendu par une civilisation parallèle pour annihiler notre réalité.

Seules quelques personnes ont pressenti la terrible vérité : un jeune physicien marginal, une Lunarite intuitionniste, un extraterrestre rebelle vivant sur une planète qui se meurt. Mais qui les écoutera ? Qui les croira ? Contre la stupidité, les Dieux eux-mêmes luttent en vain.

Mon avis : Une fois mis de côté la série géniale Fondation et les nouvelles (non moins géniales) sur Les robots, Les dieux eux-même (quel beau titre !) probablement le meilleur roman d’Isaac Asimov.

Composé de trois parties distinctes, le roman prend toute sa dimension dans une seconde partie absolument fabuleuse qui se déroule… ailleurs. Un univers où tous les repères du nôtre n’existent pas, peuplé d’êtres… différents.

Asimov se lance alors dans un exercice périlleux mais parfaitement réussi, faisant preuve d’une créativité que n’auraient pas renié les grands artistes du début du XX° siècle, entre cubistes, surréalistes et dadaïstes. Inoubliable.


Rendez-vous avec Rama

Prix Hugo 1974 & Prix Nébula 1973

Rendez-vous avec Rama – Arthur C. Clarke 

J’ai lu – 253 pages – 5.50 €

Le pitch : En l’an 2130… un « objet » pénètre dans le système solaire et aussitôt les ordinateurs répondent : un cylindre, longueur : 30 km, vitesse : 100 000 km/h… Il sera baptisé Rama. Le vaisseau spatial Endeavour part à sa rencontre, réussit à se poser dessus et pour le commandant Norton et ses hommes l’accès de Rama se révèle étonnamment facile.

Un étonnement qui se change en stupeur, en effroi, quand ils pénètrent dans ses flancs : il y a là quatre mille km à explorer, un monde de structures, d’escaliers vertigineux, de routes. Un monde de silence et de non-vie… Où tout semble d’une haute technologie, intact, et pourtant vieux de millions d’années ! Rama continue de fendre l’espace… Qui est aux commandes : un robot ? un esprit ?

Mon avisClarke était un génie.

Rendez-vous avec Rama n’est pas considéré comme une de ses œuvres majeures, mais pourtant… j’ai une affection particulière pour ce roman, car c’est une histoire d’exploration, et j’adore les histoires d’exploration !

Imaginez Richard Burton (l’explorateur, pas l’acteur !) remontant, non pas les sources du Nil, mais l’intérieur d’un vaisseau-monde… Vous imaginez ? Alors, ici, vous êtes servi : un vaisseau gigantesque, aussi grand qu’un petit pays, à explorer avec, à chaque coin de rue (si je puis me permettre l’expression !) des mystères, des découvertes.

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La guerre éternelle

Prix Hugo 1976 & Prix Nébula 1975

La guerre éternelle – Joe Haldeman

J’ai lu – 384 pages – 8.00 €

Le pitch : Imaginez une guerre si vaste que l’écho des batailles peut mettre plusieurs siècles à parvenir aux oreilles de ceux qui les ont ordonnées… enfin, de leurs descendants, en tout cas. Pour le soldat Mandella, membre de l’une des unités d’élite chargées de combattre les Taurans, le problème est inverse : lorsqu’il revient sur Terre après plusieurs mois de campagne, des décennies se sont écoulées.

Comment continuer à vivre, quand tout ce pour quoi on s’est battu n’existe plus ?

Mon avis : La guerre éternelle a été publié en 1974, après 18 refus d’éditeurs (chose courante pour les grands manuscrits, rassurez-vous !). C’est ce que raconte l’auteur dans une introduction qui explique comment il s’est battu pour publier, puis pour conserver le texte original du roman, qui finira par obtenir en 1976 tous les grands prix littéraires de la SF (Hugo, Nebula, Locus)

Un demi-siècle plus tard, il est fascinant de découvrir à quel point le thème de l’œuvre est universel et intemporel.

Ce que raconte Haldeman, c’est la nature de l’homme, agressive avant tout. La guerre éternelle ne fait pas mentir son titre, c’est vraiment un roman de guerre.*

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Les fontaines du paradis

Prix Hugo 1980 & Prix Nébula 1979

Les fontaines du paradis – Arthur C. Clarke

Folio SF – 480 pages – 9.70 €

Le pitch : Imaginez une station orbitale reliée à la Terre par un réseau de câbles, le long desquels un Transporteur spatial permettrait, tel un ascenseur, d’envoyer sans risque et à moindre coût hommes et matériel dans l’espace. Une telle invention serait à coup sûr le véritable départ de la civilisation spatiale.

En 2142, Vannevar Morgan, un ingénieur de génie à qui l’on doit déjà le pont reliant l’Europe à l’Afrique, s’attelle au projet. Mais bien vite il se heurte à un épineux problème : le seul lieu d’implantation possible pour le Transporteur se trouve au sommet d’une montagne sacrée où des moines prient depuis des millénaires. Qui de la science conquérante ou de la foi inébranlable l’emportera ?

Mon avis : Les grands amateurs de littérature de S.F. connaissent Arthur C. Clarke pour au moins deux (bonnes) raisons.

La première, grâce – ou à cause – de 2001, l’odyssée de l’espace.

La seconde, pour son statut de scientifique internationalement reconnu (c’est lui l’inventeur du concept de satellite géostationnaire) et sa capacité à introduire un débat ou des notions éminemment scientifiques dans ses prospectives romanesques. D’où son titre informel de leader historique du mouvement hard science, cette « branche » de la SF où les auteurs imaginent l’avenir sous un angle essentiellement scientifique (d’où le nom, si vous suivez bien !).

C’est sur ce dernier point que Les fontaines du paradis ravira les amateurs du genre car rarement, un roman aura autant travaillé sur un défi scientifique (voir le pitch) avec autant de conviction et… de compétence !

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Titan (La trilogie de Gaïa T1)

Prix Hugo 1980 & Prix Nébula 1979

Titan (La trilogie de Gaïa T1) – John Varley 

Folio SF – 418 pages – 8.80 €

Le pitch : Une gigantesque roue en orbite autour de Saturne est repérée par l’équipage du vaisseau spatial américain, le Seigneur des Anneaux.

Son caractère artificiel ne fait guère de doute lorsque… création ou créature, l’entité extraterrestre avale littéralement le vaisseau et ses astronautes.À l’intérieur de l’artefact, le capitaine Cirocco Jones et son équipage vont découvrir un monde démentiel peuplé d’anges et de centaures bavards, de baleines-zeppelins et de vers de sable ; avant de découvrir Gaïa, la divine créatrice de cet univers…

Mon avis : lisez le pitch : tout est dit. Titan est le premier tome d’une saga hallucinante, certainement la plus imaginative et spectaculaire de l’histoire de la SF.

Le roman a raflé tous les grands prix internationaux à sa sortie (Hugo, Locus, Nebula), et c’est mérité, car John Varley, aujourd’hui un peu tombé – injustement- dans les oubliettes, est un des plus merveilleux raconteurs d’histoire des 70’s et 80’s, un scientifique doublé d’un poète, avec une imagination et un humour hors catégorie.

Dans la catégorie « Découverte d’un écosystème artificiel extraterrestre », Titan se situe tout en haut du podium, partageant la première marche avec Rendez-vous avec Rama, du grand Arthur C. Clarke. Préparez-vous, avec ce premier volume, à voler de surprises en surprises, la bouche bée d’étonnement devant le pouvoir de création et l’imagination quasi sans limite de l’auteur.

Du tout et n’importe quoi, à première vue, et pourtant l’ensemble présente une cohérence scientifique assez admirable, et si vous avez un esprit cartésien, rationnel, vous vous étonnerez à valider les délires de John Varley.

Attention : Varley a été trop ambitieux et les tomes 2 et 3 (Sorcière et Démon), bien que tout à fait lisibles, sont un peu redondants, dans le genre « gros délire ». Moralité : lisez Titan, le roman se suffit à lui-même !


L'oiseau d'Amérique

Prix Nébula 1980 (nominé)

L’oiseau d’Amérique – Walter Tevis (1960)

Folio SF – 400 pages – 6.50 €

Le pitch : Au XXVe siècle, l’humanité s’éteint doucement, abreuvée de tranquillisants prescrits en masse par les robots qu’elle a elle-même programmés à cette fin. Le monde repose désormais sur les épaules de Robert Spofforth, l’androïde le plus perfectionné jamais conçu, qui possède des facultés inouïes… sauf, à son grand regret, celle de se suicider. Mais l’humanité moribonde se fend d’un dernier sursaut.

Paul Bentley, petit fonctionnaire sans importance, découvre dans les vestiges d’une bibliothèque l’émerveillement de la lecture, depuis longtemps bannie, dont il partagera les joies avec Mary Lou, la jolie rebelle qui refuse ce monde mécanisé. Un robot capable de souffrir, un couple qui redécouvre l’amour à travers les mots, est-ce là que réside l’ultime espoir de l’homme ?

Mon avis : Dans la lignée des grandes dystopies, L’oiseau d’Amérique est sans doute un des romans du genre parmi les plus récents et les moins connus. Pourtant, ce texte est un véritable petit bijou littéraire par la grâce du style de Walter Tevis, dont l’écriture nostalgique et d’une grande poésie m’a vraiment touché.

Le concept de départ est terriblement troublant : imaginer une dystopie où l’être humain vivrait sous l’oppression de robots dotés d’une intelligence artificielle extraordinaire. Des humains dégénérés, incapables de se reproduire par la faute d’êtres artificiels pourtant conçus, au départ, pour les protéger…

Ici, on ne parle pas des trois lois de la robotique inventées par le maître Isaac Asimov. Et même si elles existaient dans ce monde en fin de course à l’ambiance crépusculaire, elles n’auraient guère d’utilité…

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La stratégie Ender

Prix Hugo 1986 & Prix Nébula 1985

La stratégie Ender – Orson Scott Card 

J’ai lu – 380 pages – 6.90 €

Le pitch : Andrew Wiggin, dit Ender, n’est pas un garçon comme les autres. Depuis sa naissance, ses faits et gestes sont observés par l’intermédiaire d’un moniteur greffé dans son cerveau. Car ceux qui l’ont conçu ambitionnent de faire de lui rien de moins que le plus grand général de tous les temps, le seul capable de sauver ses semblables de l’invasion des doryphores.

Et alors qu’Ender suit pas à pas le dur chemin de son apprentissage de guerrier, ses créateurs mesurent la gravité de leur choix : en donnant naissance à un monstre, n’ont-ils pas damné l’humanité elle-même ?

Mon avisOrson Scott Card est un des écrivains majeurs de la SF et de la Fantaisy contemporaines, mais il est avant tout connu pour ce roman (Prix Hugo et Prix Nebula lors de sa sortie) et pour le fait qu’il est mormon.

N’hésitons pas à la dire : La stratégie Ender est un chef d’oeuvre. Il s’agit d’un des meilleurs romans initiatiques que j’ai pu lire et relire (il est très rare que je relise) au fil du temps.

Qui a t-il de plus fascinant que de suivre un enfant franchir, peu à peu, toutes les étapes qui le mèneront à l’âge adulte ?

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La servante écarlate

Prix Nébula 1986 (nominé)

La servante écarlate – Margaret Atwood 

Pavillon poche – 544 pages – 11.50 €

Le pitch : Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d’esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred,  » servante écarlate  » parmi d’autres, à qui l’on a ôté jusqu’à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l’austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler…

En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.

Mon avis : Avant qu’une com’ démente ne submerge en cette année 2017 les amateurs de littérature américaine, à propos de La servante écarlate, j’avoue n’avoir jamais entendu parlé de ce roman vendu par millions outre-Atlantique…

Étrange, étrange, lorsqu’un livre est publié par un éditeur français en format poche… trente ans après qu’il l’ait sorti en format broché (la publication de Robert Laffont date de 1987) ! Mais sans doute, est-ce dû à la sortie et à la diffusion récente de son adaptation en série télévisée. Terrible pouvoir que celui des séries, dont celui, bénéfique finalement, que de placer sous les feux des projecteurs une oeuvre qui, jusqu’à maintenant, n’avait pas reçu en France l’accueil qu’il méritait !

Car La servante écarlate, s’il est loin d’être l’immense chef-d’oeuvre que certains veulent bien y voir, est une excellente dystopie, au thème intéressant, qui présente le mérite insigne (et malheureusement assez rare) de faire réfléchir le lecteur.

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Les chroniques d'Alvin le faiseur - Le septième fils

Prix Nébula 1989 (nominé)

Les chroniques d’Alvin le faiseur – Orson Scott Card

L’Atalante – 284 pages – 20.50 €

Le pitch : Au bord de la rivière Hatrack, près des forêts profondes où règne encore l’homme rouge, un enfant va naître en des circonstances tragiques. Un enfant au destin exceptionnel. Septième fils d’un septième fils, il détiendra, dit-on, les immenses pouvoirs d’un « Faiseur ». Si les forces du mal ne parviennent pas à le détruire. Car il existe un autre pouvoir, obscur, prêt à tout pour l’empêcher de vivre et de grandir.

Nous sommes dans les années 1800, sur la terre des pionniers américains. Mais dans ce monde parallèle opèrent charmes et sortilèges, on y possède des talents à la dimension magique, et les ombres de présence bienveillante ou maléfique rôdent dans la nature.

Mon avis : Orson Scott Card restera sans doute dans l’histoire de la littérature comme le créateur du célébrissime La stratégie Ender. Mais cela ne serait pas lui rendre justice que d’oublier ce qui est, à mon avis, son œuvre la plus accomplie, Les chroniques d’Alvin le faiseur.

Les six volumes de cette saga de fantasy forment un ensemble magique. Magique est vraiment le terme approprié, car Orson Scott Card a tout simplement développé au long des 2 500 pages une uchronie contemporaine de la constitution des Etats-Unis.

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Hypérion

Prix Hugo 1990

Hypérion – Dan Simmons

Pocket – 640 pages – 9.50 €

Le pitch :  Sur Hypérion, planète située aux confins de l’Hégémonie, erre une terrifiante créature, à la fois adulée et crainte par les hommes : le Gritche. Dans la mystérieuse vallée des Tombeaux du Temps, il attend son heure…

À la veille d’une guerre apocalyptique, sept pèlerins sont envoyés sur Hypérion. Leur mission : empêcher la réouverture des Tombeaux. Ils ne se connaissent pas, mais cachent tous un terrible secret – et un espoir démesuré. Et l’un d’entre eux pourrait même tenir le destin de l’humanité entre ses mains.

Mon avis : Prix Hugo et prix Locus 1990, Hypérion est le premier volume du cycle des Cantos d’Hypérion, un chef-d’œuvre (un des chef-d’oeuvres, en fait !) de Dan Simmons.

Il faut absolument enchainer ce fort volume sur La chute d’Hypérion, tout aussi épais et tout aussi génial.

Folle inventivité, arborescence invraisemblable d’un univers d’une richesse qui n’a quasiment aucun équivalent dans l’histoire de la SF. Rien que ça.


La Trilogie martienne

Prix Hugo 1993, 1994 et 1997, Prix Nébula 1993

La Trilogie martienne – Kim Stanley Robinson

Omnibus – 1 664 pages – 32.00 €

Le pitch : Demain. Cent pionniers s’envolent pour Mars. Ils devront l’explorer, survivre sur cette planète usée et hostile.

Si l’homme ne peut s’y adapter, il faudra adapter Mars à l’homme :: créer l’atmosphère, bâtir les cités, transformer les déserts en prairies, la glace en océans. Par-delà les difficultés ou les conflits idéologiques, c’est un monde nouveau que l’on invente. Jusqu’à l’émancipation de la tutelle d’une Terre de moins en moins souveraine.

Kim Stanley Robinson a consacré presque deux décennies à ses recherches sur Mars, en abordant des domaines aussi variés que l’astrophysique, l’économie, la sociologie, la physique des matériaux ou la botanique. Cette Trilogie martienne, saluée dès sa parution comme une œuvre visionnaire, couronnée par les plus prestigieux prix littéraires (Hugo, Nebula, British SF Award, Locus, etc.) est ici réunie pour la première fois en un seul volume.

Mon avis : Trois romans (Mars la rouge, Mars la verte et Mars la bleue), 1 600 pages serrées (mais plus de 2 500 pages en format poche), pour raconter l’épopée de la conquête de Mars par les humains, leur installation, leur adaptation…

Exemple parfait du courant Hard science moderne dont elle est une des œuvres majeures, la trilogie est une performance littéraire et scientifique étonnante, où l’auteur – en digne fils spirituel d’Artur C. Clarke) explore longuement (certains disons trop longuement) tous les aspects du sujet.

Pour ma part, j’ai trouvé cela passionnant, même si la lecture de ce léviathan est clairement réservée à des lecteurs confirmés.


Le trône de fer - L'intégrale T1

Prix Nébula 1997 et 1999 (nominé)

Le trône de fer – George R.R. Martin 

Editions Pygmalion – 1 044 pages (T1) 23.00 €

Le pitch : Il était une fois, perdu dans un lointain passé, le royaume des Sept Couronnes…

En ces temps nimbés de brume, où la belle saison pouvait durer des années, la mauvaise toute une vie d’homme, se multiplièrent un jour des présages alarmants. Au nord du Mur colossal qui protégeait le royaume, se massèrent soudain des forces obscures; au sud, l’ordre établi chancela, la luxure et l’inceste, le meurtre et la corruption, la lâcheté et le mensonge enserrèrent inexorablement le trône convoité.

Dans la lignée des Rois maudits et d’Excalibur, Le Trône de fer plonge le lecteur, sans lui laisser reprendre souffle, dans un univers de délices et de feu.

Mon avis : Lorsque j’ai entamé la lecture de Le trône de fer, au tout début du millénaire, seuls neuf des quinze (ou plutôt trois des cinq volumes, voir plus bas) de la saga étaient parus, et les romans et le titre original, A Song of Ice and Fire (Un chant de glace et de feu) connus des seuls initiés. Quant au projet d’une adaptation (intitulé Game of thrones), il était encore dans les limbes.

Ce roman de fantasy m’avait été conseillé par un de mes amis, grand lecteur, alors que je sortais de la lecture enthousiaste d’une autre saga fantasy, L’assassin royal. Il m’avait alors dit : tu verras, Le trône de fer, c’est autre chose, c’est du costaud !

Aujourd’hui, avec le recul, je pense qu’il était en dessous de la vérité : par l’ampleur de son récit et de son imagination, la multitude de thèmes et de personnages abordés, mais aussi par la qualité de son écriture, je pense que l’on doit placer cette série au niveau, si ce n’est devant la référence absolue en ce domaine : Le seigneur des anneaux.

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Harry Potter et la Coupe de Feu

Prix Hugo 2001

Harry Potter et la coupe de feu – J.K. Rowling

Folio – 774 pages – 12.00 €

Le pitch : Après un horrible été chez les Dursley, Harry Potter entre en quatrième année au collège de Poudlard. À quatorze ans, il voudrait simplement être un jeune sorcier comme les autres, retrouver ses amis Ron et Hermione, assister avec eux à la Coupe du Monde de quidditch, apprendre de nouveaux sortilèges et essayer des potions inconnues.

Une grande nouvelle l’attend à son arrivée : la tenue à Poudlard d’un tournoi de magie entre les plus célèbres écoles de sorcellerie. Déjà les spectaculaires délégations étrangères font leur entrée….

Harry se réjouit. Trop vite. Il va se trouver plongé au cœur des événements les plus dramatiques qu’il ait jamais eu à affronter.

Mon avis : 4e tome de la saga Harry Potter et sommet de la série, indubitablement. Nous sommes au milieu de l’histoire, et soudain, durant ces 800 pages passionnantes, nous voyons les héros de l’histoire basculer de l’enfance dans l’âge adulte (le final est, à ce titre, un élément dramatique déclencheur).

Rowling joue dans ce tome sur la corde scénaristique la plus susceptible de passionner ses jeunes (et moins jeunes !) lecteurs : la compétition.

La coupe du monde Quidditsch est le cadre de la très longue introduction, avec un final à couper le souffle, d’un efficacité sidérante.

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Ilium

Prix Hugo 2004 (nominé)

Ilium – Dan Simmons

Pocket – 8966 pages – 14.50 €

Le pitch : Imaginez que les dieux de l’Olympe vivent sur Mars. Ils se déplacent librement dans le temps et l’espace grâce à leurs pouvoirs quantiques.

Leur plus grand plaisir, c’est la Guerre de Troie qui se joue sous leurs yeux. Pour y mettre un peu plus de piment, ils envoient des érudits terriens modifier les événements à leur gré, en gardant toutefois le récit d’Homère comme référence.

Mais en orbite autour de Mars, de petits observateurs surveillent les jeux divins…

Mon avis : Avec Dan Simmons, c’est souvent synonyme de montagnes russes : production très importante, avec des très bas, mais heureusement, surtout des sommets, parfois vertigineux.

Ilium est tout en haut, à côté de L’échiquier du mal ou Hypérion. Impossible de faire un résumé de l’intrigue en moins de deux pages, ni d’expliquer les raisons pour lesquelles ce roman au scénario et à l’imagination diabolique est un sommet sans revenir sur le détail de l’histoire.

Juste trois choses :

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Prix Hugo 2005

Jonathan Strange et Mister Norrell

Le livre de poche – 1152 pages – 14.50 €

Le pitch : 1806 : dans une Angleterre usée par les guerres napoléoniennes, un magicien à la mode ancienne, un certain Mr Norrell, offre ses services pour empêcher l’avance de la flotte française.

En quelques tours, il redonne l’avantage aux Anglais. Norrell devient la coqueluche du pays. Voguant sur sa gloire, il fait la connaissance d’un jeune et brillant magicien qu’il prend sous son aile, Jonathan Strange. Ensemble, les deux hommes vont éblouir l’Angleterre par leurs prouesses.

Jusqu’à ce que l’audacieux Strange, attiré par les aspects les plus sombres de la magie, provoque la colère de Mr Norrell. L’association tourne à la rivalité, causant bientôt des ravages insoupçonnables…

Mon avis : J’avoue que j’ai acheté ce roman, il y a quelques années, pour une raison peu commune : en version brochée grand format, Robert Laffont s’est donné la peine de créer une édition tout à fait extraordinaire.

Ce très gros roman (850 pages) présente une reliure entièrement noire : première et quatrième de couverture, mais aussi (c’est la première fois que je vois cela) la tranche du livre. Sur la couverture ne ressort que le titre, en style gothique, en noir et blanc. Pour rendre l’ensemble plus précieux, c’est un épais papier bouffant qui est utilisé.

Ilne faut cependant pas s’arrêter à l’apparence (comme disait le sage…), cette forme est tout à fait en ligne avec le fond, puisque ce roman très ambitieux semble baigné dans le jus du roman classique anglais du XIX° siècle, entre le Frankenstein de Mary Shelley et L’étrange cas… de Stevenson.

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L’étrange vie de Nobody Owens

Prix Hugo 2009

L’étrange vie de Nobody Owens – Neil Gaiman

Le pitch : Nobody Owens est un petit garçon parfaitement normal. Ou plutôt, il serait parfaitement normal s’il n’avait pas grandi dans un cimetière, élevé par un couple de fantômes, protégé par Silas, un être étrange ni vivant ni mort, et ami intime d’une sorcière brulée vive autrefois.

Mais quelqu’un va attirer Nobody au-delà de l’enceinte protectrice du cimetière : le meurtrier qui cherche à l’éliminer depuis qu’il est bébé.  Si tu savais, Nobody, comme le monde des vivants est dangereux…

Mon avis : Je n’ai pas classé ce roman, un des sommets de l’oeuvre de Neil Gaiman, parmi la littérature Jeunesse, car il est véritablement destiné à tous les lecteurs, quel que soit leur âge.

C’est une des qualités de cet auteur majeur de la littérature fantaisy/fantastique : cette capacité à revisiter les thèmes de ce genre un peu marginalisé, réservé aux « amateurs », en leur apportant une fraîcheur nouvelle, tout en les rendant accessibles, grâce à la qualité de son style, au plus grand nombre.

Ce récit fantastique est merveilleux. Grâce à une écriture d’une finesse étonnante, un sens de l’image formidable, Gaiman vous emmène dans la brume, au milieu de ce cimetière où l’étrange et l’horreur ne sont que des éléments récurrents du quotidien. Après la mort, qu’y a-t-il ?

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Vers les étoiles

Prix Hugo 2019 & Prix Nébula 2018

Vers les étoiles – Mary Robinette Kowal

Folio SF – 576 pages – 9.70 €

Le pitch : 1952. Une météorite s’écrase au large de Washington, dévastant une grande partie de la côte Est des États-Unis et tuant la plupart des habitants dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres. Par chance, Elma York et son mari, Nathaniel, en congé dans les Poconos, échappent au cataclysme et parviennent à rejoindre une base militaire.

Elma, génie mathématique et pilote pendant la Seconde Guerre mondiale, et Nathaniel, ingénieur spatial, tentent de convaincre les militaires que la météorite n’a pu être dirigée par les Russes. Mais, ce faisant, ils découvrent que la catastrophe va dérégler le climat de manière irréversible et entraîner, à terme, l’extinction de l’humanité. Seule issue : l’espace. Une coalition internationale lance un programme spatial de grande envergure… inaccessible aux femmes. Elma compte pourtant bien y prendre part et devenir la première Lady Astronaute.

Mon avis : Vers les étoiles a recueilli en 2019 la totalité des grands prix internationaux de la SF dont les prix Locus, Nebula, Hugo.

Il s’agit d’une uchronie rétrotemporelle. Vous savez, le genre d’histoire où l’on vous dit : mais que ce serait devenue l’humanité si, dans le passé, un évènement avait modifié le cours du temps ?

C’est ce qui se passe avec cet épais roman (560 pages) qui se déroule de 1952 à 1958 aux Etats-Unis, dans un pays touché par un cataclysme, une météorite géante qui s’abime au large de la côte est du pays et va, sur la durée, modifier profondément le climat de la Terre au point de la rendre inhabitable.

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