Auteures, autrices : les grands romans écrits par des femmes

Posté le 8 juin 2023, par letournepage, dans Le coin cadeau

Margareth Mitchell

Margareth Mitchell

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Pendant des décennies – que dis-je : des siècles ! – la littérature, mot féminin par exemple, s’est conjuguée au masculin.

Car, pour quelques géniales exceptions comme Jane Austen – la première et la plus grande – Madame de la Fayette ou Mary Shelley, combien de talents demeurés inconnus, voire étouffés ? Pendant trop longtemps, seule la poésie est restée le secteur autorisé aux femmes de plume.

Ce n’est qu’avec la révolution artistique et sociale postérieure à la première mondiale que l’on a vu émerger, libres, des femmes capables de porter les idées, les audaces, les revendications de leur sexe que les hommes ont qualifié si longtemps de faible.

Auteures, autrices, peu importe la forme de la féminisation du mot auteur, même si la seconde est sans doute plus juste grammaticalement, j’emploie toujours la première, que je trouve tellement plus jolie à l’oreille !

Voici une sélection – toute subjective, comme d’habitude – de grands romans écrits par des femmes. Romans contemporains ou grands classiques, c’est une bonne soixantaine de livres que je vous propose de (re)découvrir. Littérature générale, polars, SF ou fantasy, il y en a absolument pour tous les goûts, dont le vôtre !

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Les grands romans au féminin*

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Les grands classiques


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Pavillons lointains – M.M. Kaye

Le livre de poche – 1 056 pages – 10.20 €*

Le pitch : Des cimes enneigées de l’Himalaya aux palais des maharadjas, de la Kyber Pass à Kaboul, ce roman retrace les années les plus tumultueuses du rattachement de l’Inde à l’empire britannique au XIXe siècle. C’est aussi une émouvante histoire d’amour, au-delà des tourments et de la fureur de son époque, celle d’Ash, un jeune Anglais élevé comme un Indien, et de Juli, une princesse indienne déchirée entre raisons du coeur et raison d’État. Et tandis que familles et castes, alliés et ennemis se combattent aveuglément, une civilisation millénaire se précipite vers son destin…

Introuvable depuis de nombreuses années, cette formidable fresque du Raj, dans la lignée d’un Kipling, se devait d’être rééditée.

Mon avis : Disons-le tout net : Pavillons lointains est un de mes plus grands coups de cœur de ces dernières années, dans une catégorie littéraire pourtant largement exploitée (surexploitée !) : le roman d’aventure historique. Je ne vois guère, en effet, que les romans de Wilbur Smith à être parvenu à m’emporter de la sorte, dans un maelström de péripéties, de détails historiques, politiques, géographiques, dans un contexte aussi exotique, avec de tels personnages symboliques de leur situation, et sur de telles distances !

Mais qu’est-ce qui distingue cet énorme roman (800 pages en broché, plus de 1 000 pages en poche) de ces innombrables concurrents ? En fait, à peu près tout.

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Raison et sentiments

Raison et sentiments – Jane Austen

Le livre de poche – 288 pages – 6.60 €

Le pitch : Marianne Dashwood, ardente et romanesque, qui croit passionnément pouvoir s’affranchir des convenances, s’affiche avec le séduisant Willoughby dont elle est tombée amoureuse, tandis que sa sœur aînée, la raisonnable Elinor, cache le tendre sentiment que lui inspire son beau-frère, Edward Ferrars.

Marianne devra apprendre à surmonter la trahison des sentiments, dans la douleur et avec l’aide de sa sœur, qui, de son côté, refuse stoïquement de rêver et se dévoue à sa famille.

Mon avis : Je ne vais pas passer des heures à vous vendre Raison et sentiments, un des deux romans les plus connus (et les plus réussis) de Jane Austen : ce livre est un chef-d’oeuvre de la littérature, point barre ! Il serait simplement dommage de ne pas relever, à nouveau, la modernité du style de Jane Austen : bon dieu, ce bouquin a été écrit il y a deux siècles ! Impossible également de ne pas souligner sa science de la narration; si ce roman n’est pas un Tourne Page, que je sois bien pendu !

Il serait également stupide de ne pas vous rappeler à quel point la jeune auteure avait une profonde connaissance des ressorts du cœur féminin, ainsi que de la duplicité, de la stupidité, de l’inconstance et de la légèreté des hommes en amour. Jane Austen, la première des grandes féministes britanniques !

Enfin, il serait criminel de ne pas mentionner, pour ceux que la lecture d’un roman de la fin du XVIII° pourrait a priori effrayer, l’humour et la causticité de la romancière, qui parvient toujours à relativiser les choses amères de la destinée humaine et à moquer les petits et les grands travers de la bourgeoisie étriquée au sein de laquelle elle vivait.

Amour, humour : vive Jane Austen ! Un des livres que j’emmènerais à coup sur sur une île déserte, pour peut que je n’ai que deux valises pour loger mon choix…


Dix petits nègres

Dix petits nègres – Agatha Christie

Le livre de poche – 320 pages – 5.50 €

Le pitch : Dix personnes apparemment sans point commun se retrouvent sur l’île du Nègre, invités par un mystérieux M. Owen, malheureusement absent. Un couple de domestiques, récemment engagé, veille au confort des invités. Sur une table du salon, dix statuettes de nègres. Dans les chambres, une comptine racontant l’élimination minutieuse de dix petits nègres.

Après le premier repas, une voix mystérieuse s’élève dans la maison, reprochant à chacun un ou plusieurs crimes. Un des convives s’étrangle et meurt, comme la première victime de la comptine. Une statuette disparaît. Et les morts se succèdent, suivant le texte à la lettre. La psychose monte. Le coupable se cache-t-il dans l’île, parmi les convives ?

Mon avis : Dix petits nègres est tout simplement la quintessence du talent et du savoir-faire d’Agatha Christie. Ici, pas d’Hercule Poirot ou de Miss Marple, pas d’enquête classique pour résoudre un meurtre, pas de whodunit à sens unique.

Juste un huis clôt fracassant dans la simplicité de sa mécanique et de sa mise en scène, et d’une effroyable complexité dans la minutie de la mise en place du récit.

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Frankenstein, livre de cauchemars pour Halloween

Frankenstein – Marie Shelley

Folio SF – 336 pages – 4.80 €

Le pitch : A la suite d’une manipulation scientifique hasardeuse, Victor Frankenstein parvient à « animer la matière inerte » et crée un nouvel homme. Mais, horrifié par sa créature, il l’abandonne. Livré à lui-même, rejeté par tous ceux qu’il croise, le monstre, plein de haine, se révolte contre celui qui lui a donné la vie.

Dans ce terrifiant roman qui mêle le gothique, le fantastique et la science-fiction, Mary Shelley peint un être aussi effrayant que touchant, qui aspire désespérément à se rapprocher des hommes…

Mon avis : Le Frankenstein de Mary Shelley fait certainement partie des romans qui, dans l’histoire littéraire, ont véhiculé le plus d’images, de fantasmes, nourri le plus l’imagination des lecteurs et inspiré celle des auteurs. Pourtant, aujourd’hui, ce livre fondamental, dans le sens propre du terme, est très peu lu.

Raison la plus souvent invoquée ? C’est un bouquin d’horreur désuet, au style démodé. Rien n’est plus faux. Sans Frankenstein de Shelley, sans Dracula de Bram Stoker, et sans les Nouvelles d’Edgar Poe, la littérature contemporaine ne serait pas la même. Ces auteurs ont, à eux trois, créé des mythes, inventé un genre, défini des règles. Frankenstein, c’est l’invention de la créature qui échappe à son démiurge et c’est le déni de la mort, qui devient réversible.

A la (re, re, re) lecture de ce roman, j’ai été frappé par la complexité et la modernité de sa construction, agencement subtil de roman épistolaire et de récit à plusieurs voix qui en inspirera plus d’un par la suite. Tout le monde oublie que Mary Shelley l’a écrit en 1818, vingt ans après Dracula, alors que le roman moderne commençait à peine à prendre son essor !

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Mémoires d'Hadrien

Mémoires d’Hadrien – Marguerite Yourcenar

Folio – 364 pages – 8.70 €

Le pitch : « J’ai formé le projet de te raconter ma vie. » Sur son lit de mort, l’empereur romain Hadrien (117-138) adresse une lettre au jeune Marc Aurèle dans laquelle il commence par donner « audience à ses souvenirs ».

Très vite, le vagabondage d’esprit se structure, se met à suivre une chronologie, ainsi qu’une rigueur de pensée propre au grand personnage.

Derrière l’esthète cultivé et fin stratège qu’était Hadrien, Marguerite Yourcenar aborde les thèmes qui lui sont chers : la mort, la dualité déroutante du corps et de l’esprit, le sacré, l’amour, l’art et le temps.

Mon avis : Mémoires d’Hadrien, sans doute l’oeuvre la plus connue de Marguerite Yourcenar avec L’oeuvre au noir, est un petit miracle.

Rarement, dans l’histoire de la littérature française, un roman a présenté un tel équilibre entre le travail historique et le plaisir de la phrase, sans que le résultat pâtisse jamais, soit d’un excès d’érudition, soit d’une lourdeur de lecture.

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La maison sur le rivage – Daphné du Maurier 

Le livre de poche – 440 pages – 7.10 €*

Le pitch : En Cornouailles, dans une très ancienne demeure, un homme cède à la tentation de vérifier les effets d’une nouvelle drogue mise au point par un savant réputé. C’est le début d’un long voyage, au cours duquel il va se retrouver plongé dans un passé vieux de plus de six siècles. Mais les troublantes scènes dont il va être le témoin invisible sont-elles pure illusion ? Les personnages qu’il croise ne sont-ils que des fantômes nés de son imagination ?

Maniant avec une habileté diabolique la tension psychologique et le suspense, Daphné du Maurier trame une incroyable histoire hantée où hallucination et réalité, passé et présent finissent par se recouper étrangement.

Mon avis : Daphné du Maurier est connue et reconnue. OK. Mais l’auteur de Rebecca vaut beaucoup mieux que cette reconnaissance limitée souvent à ce best-seller, tant littéraire que cinématographique.

C’est une auteure anglo-saxonne majeure, malgré le fait que ses romans relèvent de ce que j’appellerai le genre « thriller à connotation fantastique », un genre qui n’a pas forcément les faveurs de la critique littéraire mais qui, pourtant. elle a indubitablement apporté ses lettres de noblesse.

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Outsiders

Outsiders – S.E. Hinton 

Le livre de poche – 220 pages – 7.60 €

Le pitch : 1966. Tucsa, Oklahoma. Deux bandes rivales, les Socs, la jeunesse dorée de la ville,  et les Greasers, sortes de blousons noirs aux cheveux gominés, se livrent une guerre sans merci.

Ponyboy Curtis, quatorze ans, est un Greaser. Il traîne dans les rues avec ses copains qui, comme lui, sont des loubards. Mais le meurtre d’un Soc bouleverse brutalement sa vie insouciante, le mettant hors la loi.

Au fil d’événements dramatiques, le jeune garçon va devenir adulte et faire l’apprentissage de l’amour et de la mort. Devenu un best-seller, Outsiders a été adapté au cinéma par Francis Ford Coppola, avec Matt Dillon dans le rôle principal.

Mon avis : Quel plaisir ! Aujourd’hui, j’ai la chance de m’adonner à nouveau à mon activité favorite : mettre (ou remettre) sous les feux des projecteurs un merveilleux livre un peu oublié, pour en faire profiter le plus grand nombre ! Rien que pour ce plaisir, cela valait le coup de créer ce site, je vous l’assure !

Je suis arrivé à ce court roman, il y a bien des années, comme souvent, par le chemin détourné de ma passion cinéphile. Outsiders a en effet adapté au cinéma par le grand Francis Ford Coppola au début des années soixante, à l’époque où sa réussite commerciale lui permettait de monter à peu près n’importe quel projet (et avant que l’échec de ses studios American Zoetrope ne crashent sa carrière). Coppola adaptera d’ailleurs la même année un autre court roman de l’auteur (Rumble fish).

S.E. Hinton avait tout juste seize ans quand elle a écrit ce court récit qui met en scène deux bandes d’adolescents rivales, au fin fond de l’Amérique profonde. Comme dans West Side Story, l’affrontement des deux bandes va dégénérer et tourner au drame.

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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur – Harper Lee

Le livre de poche – 320 pages – 6.60 €

Le pitch : Dans une petite ville d’Alabama, à l’époque de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout.

Avocat intègre et rigoureux, il est commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche.

Mon avis : Tous les Américains ont lu le chef-d’oeuvre qu’est Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur à l’école. De nombreux jeunes lecteurs en ont fait de même en France, surtout au cours de ces dernières années, qui correspondent à une nécessaire période de réhabilitation d’Harper Lee. Jusqu’à il y  a peu, notre beau pays n’avait pas su saluer ce chef d’oeuvre à la mesure de sa qualité.

Mais je croise encore parfois certaines personnes qui n’ont pas eu le plaisir de lire ce classique instantané.Paradoxalement, je trouve cela formidable : tant d’innocents à convertir ! Tant d’heures de plaisir à venir pour eux !

Alors, si vous en êtes (de ces innocents !), précipitez-vous sur ce chef-d’oeuvre d’humanisme, qui traite avec tant de subtilité le sujet de la ségrégation des noirs (blacks,afro-américains, le terme que vous préférez) aux États-Unis, tout en développant ce que je considère comme parmi les plus belles pages écrites sur l’enfance au cours du siècle dernier.

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Le temps de l'innocence

Le temps de l’innocence – Edith Wharton

Garnier Flammarion – 320 pages – 7.00 €

Le pitch : Dans la haute société new-yorkaise de la fin du XIXe siècle, Newland Archer est tiraillé entre deux femmes, deux vies : sa fiancée, la jeune et pure May Welland, et la comtesse Olenska, une divorcée fraîchement revenue d’Europe, auréolée de mystère et d’une réputation sulfureuse.

Le clan familial et son confort pèsent sur Newland Archer, qui ne sait s’il doit céder à la passion et renoncer pour toujours à la vie qu’il a connue jusqu’alors, ou s’il doit s’en remettre à la prudence et protéger son statut pour rester dans ce monde, au risque de vivre la vie d’un autre, brillante en apparence mais creusée par le regret.

Mon avis : Sans le moindre doute, le sommet de l’œuvre de la grande auteure américaine.

Sous une plume éminemment élégante, classique et modern à la fois (si, si, c’est possible !), on y trouve tous les thèmes qui lui sont chers. Edith Wharton y développe le portrait de l’Amérique de la Nouvelle Angleterre, alors en pleine transformation, ainsi qu’une critique acide – mais subtile ! – de l’aristocratie puritaine. Elle y dépeint avec lucidité le poids de l’argent tout puissant, mais aussi la difficulté des femmes de son époque à s’affranchir de siècles de domination masculine.

L’adaptation cinématographique, avec Scorsese à la réalisation, Daniel Day-Lewis et Michel Pfeiffer dans les principaux rôles, est une pure merveille.

Enfin, il est essentiel d’ajouter que ce bijou est un des plus jolis romans d’amour que j’ai eu l’occasion de lire au cours de ma riche vie de lecteur !


Peyton place

Peyton place – Grace Metalious

10/18 – 696 pages – 9.60 €

Le pitch : Etats-Unis, années 40. Peyton Place est une petite ville aux apparences tranquilles. Mais derrière les façades proprettes des demeures victoriennes ou celles plus vétustes des maisons des faubourgs, des drames se jouent.

Dans les beaux quartiers, Allison ignore tout du secret qui entoure sa naissance et du passé sulfureux de sa mère. Tout ce qui lui importe pour le moment est l’amitié de la jolie Selena Cross, issue des taudis de la ville, qui subit les violences d’un beau-père alcoolique…

Chronique au vitriol d’une petite ville américaine, où la condition des femmes est sans cesse bafouée, Peyton Place fit scandale lorsqu’il parut en 1956. Il est aujourd’hui devenu un best-seller international.

Mon avis : Peyton Place, c’est peut être un nom qui résonne faiblement dans votre mémoire, et encore…

Avant de me plonger dans la sortie en poche de cette réédition (merci aux Presses de la Cité d’avoir pris la peine de remettre ce petit bijou à la disposition des français) d’un roman de 1956, je n’avais que vaguement entendu parlé d’un feuilleton des années 50 qui avait eu un succès fou aux Etats-Unis.

Mais après avoir refermé le très épais volume (près de 700 pages en édition poche), j’étais bien mieux informé grâce à la remarquable postface d’Ardis Cameon (35 pages passionnantes). J’ai pu alors remettre les choses en perspective et reconstituer l’étonnante histoire ce livre remarquable.

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Mr Ripley

Mr Ripley – Patricia Highsmith

Le livre de poche – 318 pages – 7.90 €

Le pitch : Italie, fin des années cinquante. Le jeune Dickie Greenleaf mène la dolce vita grâce à la fortune de son père, en compagnie de Marge Sherwood. Plutôt irrité par son comportement irresponsable, Herbert Greenleaf, riche armateur, demande à Tom Ripley de ramener son fils en Amérique.

Tom découvre un monde éblouissant, qu’il ne soupçonnait pas, et ira jusqu’au meurtre pour conserver cette vie de rêve.

Mon avis : On ne parle plus assez de Patricia Highsmith. Depuis sa mort, en 1988, elle survit dans les mémoires essentiellement grâce aux innombrables adaptations cinématographiques de ses romans (l’adaptation du présent roman est un film magnifique).

Pourtant, Patricia Highsmith était, avant tout, une auteure au style formidable. Pour moi, sans aucun doute, la reine du polar psychologique… mais aussi une championne de la nouvelle.

Mr Ripley est le roman fondateur de sa carrière et il n’a pas pris une ride (pour autant qu’un roman puisse avoir besoin un jour d’un lifting !).

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L'inconnu du Nord-Express

L’inconnu du Nord-Express – Patricia Highsmith

Le livre de poche : 350 pages – 7.40 €

Le pitch : La suite me plut encore davantage : « Une idée formidable ! Supposez que chacun de nous tue pour le compte de l’autre ? Nous nous sommes rencontrés dans le train et personne ne sait que nous nous connaissons. Nous avons chacun un alibi parfait. Un alibi sans la moindre fissure ! »

Cette fois, je sentis que je tenais un beau sujet, car chacun n’a-t-il pas, au moins une fois dans sa vie, souhaité tuer quelqu’un, à condition bien entendu d’être sûr de l’impunité. Le crime parfait ! Tout le monde s’y intéresse !  Alfred Hitchcock

Mon avis : Qui n’a pas lu ce roman ou visionné l’adaptation cinématographique, formidable, du grand Alfred Hitchcock, ne sais pas vraiment ce qu’est un roman noir à concept (ou alors, c’est un amateur d’Agatha Christie, la reine absolue du roman policier à concept !).

Roman noir à concept, cela ne vous dit rien ? Mais si, vous savez bien : ce bouquin qui repose sur une idée de départ, brillantissime, qui parait après coup, pourtant, d’une simplicité évidente (mais comment n’y ai-je pas pensé moi-même ! s’exclame intérieurement le lecteur qui oublie qu’il n’a pas le quart du huitième du talent de l’auteure).

Mais au delà de l’idée, universellement  connue, qui prélude à ce thriller serré comme un café italien, c’est bien le talent naissant de Patricia Highsmith (c’est son premier roman !) qui donne toute sa valeur à ce chef-d’œuvre du thriller psychologique.

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L’amour, toujours l’amour – Nancy Mitford

Omnibus – 928 pages – 27 €

Le pitch : Spirituelle, drôle, pleine de fantaisie et de gaieté, cette fresque romanesque de l’aristocratie britannique des années 1930 et 1940 connut un immense succès et valut à Nancy Mitford l’admiration d’écrivains tel Evelyn Waugh. Il y est question d’amour : celui dont rêvent les fillettes exaltées, celui que plus tard elles espèrent et recherchent, celui qu’elles manigancent, celui qu’elles croient trouver dans le mariage.

On retrouvera avec délice dans ce bijou d’humour le mélange de tradition et d’excentricité de la haute société qui fait le charme indémodable de l’Angleterre éternelle.

Mon avis : Une fois de plus, Omnibus fait dans l’excellence.

Quelle merveilleuse idée que de regrouper en un seul volume quatre romans de Nancy Witford !

Outre les deux immenses succès A la poursuite de l’amour et L’amour dans un climat froid, le recueil, sous son élégante couverture dont l’illustration art déco est en parfaite adéquation avec le contenu, présente deux œuvres moins connus, Pas un mot à l’ambassadeur, qui est une sorte de suite de A la poursuite de l’amour, et Le cher ange (que je n’ai pas lu).

Une occasion parfaite pour découvrir (ou redécouvrir) une des plus brillante auteure anglaise du XX° siècle, avec son style vif, piquant, son incroyable humour et son sens des dialogues qui rabotent de manière impitoyable (mais toujours avec une réelle affection) les travers de ses semblables.

La grande bourgeoisie  et la noblesse anglaise n’en sortent pas indemne, mais quel plaisir de plonger dans ses scènes de genre qui font, parfois, penser à Oscar Wilde.

Un plus : une bonne partie de ses pages se passent en France, où l’auteure vivra la seconde moitié de sa vie.


Suite française

Suite française – Irène Némirovsky

Folio – 576 pages – 10.50 €

Le pitch : Ecrit dans le feu de l’Histoire, Suite française dépeint presque en direct l’Exode de juin 1940, qui brassa dans un désordre tragique des familles françaises de toute sorte, des plus huppées aux plus modestes. Avec bonheur, Irène Némirovsky traque les innombrables petites lâchetés et les fragiles élans de solidarité d’une population en déroute. Cocottes larguées par leur amant, grands bourgeois dégoûtés par la populace, blessés abandonnés dans des fermes engorgent les routes de France bombardées au hasard…

Peu à peu l’ennemi prend possession d’un pays inerte et apeuré. Comme tant d’autres, le village de Bussy est alors contraint d’accueillir des troupes allemandes. Exacerbées par la présence de l’occupant, les tensions sociales et frustrations des habitants se réveillent…

Roman bouleversant, intimiste, implacable, dévoilant avec une extraordinaire lucidité l’âme de chaque Français pendant l’Occupation (enrichi de notes et de la correspondance d’Irène Némirovsky), Suite française ressuscite d’une plume brillante et intuitive un pan à vif de notre mémoire

Mon avis : L’histoire de Suite française est celle d’un miracle littéraire, et d’un miracle tout court.

Irène Némirovsky, immigrée russe parvenue sur le sol français avec sa famille à la fin de la première guerre mondiale, surdouée devenue une immense auteure de l’entre-deux guerres, admirée de tous, est déportée et tuée à Auschwitz en 1942. Le manuscrit inachevé de Suite française, sauvé par miracle de la destruction par ses deux filles, Denise et Élisabeth, dort, inconnu, pendant 70 ans…

Jusqu’à ce que, grâce au travail de décryptage de Denise et la volonté des Editions Denoël, il soit publié en 2004 et rencontre un phénoménal succès en France et à travers le monde, redonnant par la même toute la place que l’on doit à l’oeuvre d’Irène Némirowsky. Incroyable histoire…

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Kallocaïne

Kallocaïne – Karin Boye

Editions Hélios – 237 pages – 7,90 €*

Le pitch : Dans une société où la surveillance de tous, sous l’œil vigilant de la police, est l’affaire de chacun, le chimiste Leo Kall met au point un sérum de vérité qui offre à l’État Mondial l’outil de contrôle total qui lui manquait.

En privant l’ individu de son dernier jardin secret, la kallocaïne permet de débusquer les rêves de liberté que continuent d’entretenir de rares citoyens. Elle permettra également à son inventeur de surmonter, au prix d un viol psychique, une crise personnelle qui lui fera remettre en cause nombre de ses certitudes. Et si la mystérieuse cité fondée sur la confiance à laquelle aspirent les derniers résistants n était pas qu un rêve ?

Mon avis : Bizarre, les hasards du destin… Qu’est-ce qui permet de passer, ou pas, à la postérité ?

Regardez : Huxley et Le meilleur des mondes ? Au panthéon de la littérature ! Orwell et 1984 ? Un des sommets du roman du XX° siècle. Enseignés dans les écoles, adaptés mille et mille fois. Et Karin Boye et son Kallocaïne ? Passés à la trappe, inconnus au bataillon, même pour un grand lecteur comme votre serviteur !

Alors qu’après ma lecture tardive de cette oeuvre majeure, je pense sans le moindre doute que le roman de cette auteure dont la courte vie s’est terminée par un suicide durant la seconde guerre mondiale est une dystopie à la portée aussi importante que les deux romans cités plus haut. Comme quoi, à quoi ça tiens, la gloire… Une vie trop tôt interrompue, une origine scandinave plutôt que britannique… Allez savoir…

Sur ce, trêve de considération philosophique : courrez lire cette petite merveille désespérée rééditée grâce à la ténacité de l’éditeur Les moutons électriques, dans sa collection Hélios !

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Les boucanières

Les boucanières – Edith Wharton

Points – 528 pages – 10.80 €

Le pitch :  » Elles incarnaient « la jeune fille américaine’, ce que le monde avait réussi de plus parfait  » : pour Mrs St. George, ces cinq jeunes filles fraîchement débarquées à Londres sont un ravissement… Mais pour le petit monde étroit de l’aristocratie anglaise, leur pedigree laisse à désirer, et leurs ambitions paraissent bien vulgaires – et puis quelle idée de fumer et de s’exhiber ainsi sans vergogne ?

Les  » boucanières  » n’en ont cure : à elles la belle vie, les bons plaisirs et les beaux partis !

Mon avis : J’ai découvert sur le tard ce long et riche roman d’Edith Wharton, une des auteures majeures du XX° siècle.

Ecrit  à la fin de la vie d’Edith Wharton, il resta inachevé à sa mort, jusqu’à ce que qu’il fut achevé par Marin Mainwaring, qui suivit scrupuleusement le synopsis détaillé de l’auteure. Il ne fut publié en France pour la première fois qu’un demi-siècle plus tard, en 1990.

La première partie du roman se déroule sur la côte est américaine, et elle n’est pas tendre pour la high society américaine, dominée par le fric et l’ambition.

Mais c’est lorsque l’histoire bascule de l’autre côté de l’Atlantique que l’on rentre dans le dur : Edith Wharton moque et fustige avec une précision implacable et un humour ravageur l’aristocratie anglaise post-victorienne, en pleine perdition économique.

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Inconnu à cette adresse

Inconnu à cette adresse – Kathrine Kressmann Taylor 

Flammarion jeunesse – 128 pages – 3.90 €

Le pitch : Martin Schulse, Allemand et Max Eisenstein, juif Américain, sont deux galeristes associés, aux Etats-Unis. Ils sont surtout deux amis fervents, deux frères. Malgré l’installation de Martin à Munich, ils poursuivent leur amitié à travers des lettres chaleureuses, passionnées.

En juillet 1933 pourtant, les doutes et le malaise de Martin face aux remous du gouvernement allemand font vite place à un antisémitisme que ne tempère plus la moindre trace d’affection. D’une cruauté imparable, sa décision tombe comme une sentence : « Ici en Allemagne, un de ces hommes d’action énergiques, essentiels, est sorti du rang. Et je me rallie à lui. »

Max ne peut se résoudre à une telle révolution, sentimentale et politique.

Mon avis : Inconnu à cette adresse est un des livres les plus conseillés au monde, la plupart des cycles d’enseignement l’ont inscrit dans leur liste de lecture pour les jeunes entre dix et quinze ans.

Pffff…!!! Encore un livre « classique » que des millions d’ados ont aimé détester durant leurs études, allez-vous me dire ? Erreur fatale ! Ce livre n’est pas un roman, c’est une nouvelle, une toute petite heure de lecture en prenant son temps.

Sous une forme purement épistolaire, l’échange de lettres entre deux frères d’âme, Kressmann Taylor (l’auteur est une auteure) synthétise de manière incroyablement habile et puissante le drame de la montée du nazisme au début des années trente en Allemagne.

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Rebecca

Rebecca – Daphné du Maurier

Le livre de poche – 640 pages – 8.40 €

Le pitch : Un manoir majestueux : Manderley. Un an après sa mort, le charme noir de l’ancienne propriétaire, Rebecca de Winter, hante encore le domaine et ses habitants. La nouvelle épouse, jeune et timide,   de Maxim de Winter pourra-t-elle échapper à cette ombre, à son souvenir ?

Immortalisé au cinéma par Hitchcock en 1940, le chef-d’œuvre de Daphné du Maurier a fasciné plus de trente millions de lecteurs à travers le monde. Il fait aujourd’hui l’objet d’une traduction inédite qui a su restituer toute la puissance d’évocation du texte originel et en révéler la noirceur.

Mon avis : Lorsque sort Rebecca, en 1938, Daphné du Maurier est une jeune auteure de 31 ans, presque inconnue (même si L’auberge de la Jamaïque est sorti deux ans plus tôt).

C’est tout de suite un énorme succès, avec des ventes considérables et, deux ans plus tard, l’adaptation du roman au cinéma par Alfred Hitchcock avec la plus grande star anglaise, Laurence Olivier, remporte l’oscar du meilleur film à Hollywood. La gloire mondiale instantanée. Difficile de faire mieux, n’est ce pas ?!

Avec un recul de 3/4 de siècle, il faut bien admettre que ce succès phénoménal est parfaitement justifié.

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La ferme africaine

La ferme africaine – Karen Blixen

Folio – 508 pages – 9.10 €

Le pitch : «Quand le souffle passait en sifflant au-dessus de ma tête, c’était le vent dans les grands arbres de la forêt, et non la pluie. Quand il rasait le sol, c’était le vent dans les buissons et les hautes herbes, mais ce n’était pas la pluie. Quand il bruissait et chuintait à hauteur d’homme, c’était le vent dans les champs de maïs.

Il possédait si bien les sonorités de la pluie que l’on se faisait abuser sans cesse, cependant, on l’écoutait avec un plaisir certain, comme si un spectacle tant attendu apparaissait enfin sur la scène. Et ce n’était toujours pas la pluie. Mais lorsque la terre répondait à l’unisson d’un rugissement profond, luxuriant et croissant, lorsque le monde entier chantait autour de moi dans toutes les directions, au-dessus et au-dessous de moi, alors c’était bien la pluie. C’était comme de retrouver la mer après en avoir été longtemps privé, comme l’étreinte d’un amant.»


Mort sur le Nil

Mort sur le Nil – Agatha Christie

Le livre de poche – 352 pages – 5.50 €

Le pitch : Une croisière sur le Nil ? Voilà qui séduit les Ridgeway. Mais le séjour perd de son romantisme lorsqu’ils retrouvent sur le bateau l’ex-fiancée du jeune homme ! Et que d’inquiétants personnages les observent…

Un pistolet, une grosse pierre, des crimes mystérieux… Heureusement, Hercule Poirot fait lui aussi partie du voyage

Mon avis : S’il y a une adaptation de roman d’Agatha Christie que vous avez probablement vue, c’est bien celle de Mort sur le Nil.

Si c’est le cas, vous connaissez déjà l’histoire, et je me contenterais de vous conseiller le livre, plus complet que le film (forcément), avec des personnages plus étoffés. Si ce n’est pas le cas, ami lecteur, quelle chance vous avez !

Précipitez vous sur ce superbe roman policier exotique, certainement un des indispensables de la reine du suspens.

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Autant en emport le vent – Margaret Mitchell

Gallimard – 1 222 pages – 30.50 €

Le pitch : Le roman et le film les plus populaires de tous les temps. Plus de dix millions d’exemplaires vendus dans le monde. Traduit dans 18 langues.Autant en emporte le vent est une fresque historique, jamais surpassée, sur la société des États sudistes et les tragédies de la guerre de Sécession.

C’est aussi un roman d’amour dont les héros, Scarlett O’Hara et Rhett Butler, sont entrés à jamais dans la galerie des amants légendaires.

Mon avis : Un des plus grands romans d’aventure et d’amour de tous les temps.

La fresque historique est fabuleuse et la narration… à lire et à relire toute sa vie, un des dix livres que j’emmènerais sur une île déserte.

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La vallée des poupées – Jacqueline Susann

10/18 – 480 pages – 8.80 €

Le pitch : 1945. Anne Welles quitte sa famille et son fiancé de Nouvelle-Angleterre pour débarquer à New York, la tête pleine de rêves et de gloire. Elle y devient secrétaire d’un avocat spécialisé dans le théâtre et fait la connaissance de deux autres jeunes femmes qui prévoient de faire carrière dans le monde du spectacle: l’ambitieuse et prometteuse Neelly O’Hara et la très belle mais peu talentueuse Jennifer North.

Des bureaux d’agents d’artistes aux coulisses de Broadway, des plateaux d’Hollywood aux premières émissions TV, le roman suit leur ascension (et chute) respective, au rythme de leurs rencontres plus ou moins heureuses, carrière, amitié, amours bien sûr et autres trahisons et désillusions…

Mon avis : Avec La vallée des poupées, 10 /18 continue à explorer le passé récent de la littérature américaine dite populaire, en exhumant de grands romans, best-sellers à leur époque, souvent adaptés au cinéma, comme Peyton Place. Merci 10 /18 pour cette initiative !

Si Peyton Place était le reflet d’une certaine Amérique des années 50, celle des petites villes rétives à l’évolution des mœurs, La vallée des poupées en est celui d’une autre Amérique, celle des grandes villes des années 60.

Les poupées, dans ce long roman qui se lit d’une traite, comme on avalerait en binge watching les trois saisons d’une série, ce ne sont pas les filles, mais bien les petites pilules que les actrices, chanteuses et modèles, héroïnes de cette histoire, finissent toutes par avaler. Pour maigrir, pour dormir, pour supporter les rythmes de travail, le harcèlement des hommes…

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Mrs Dalloway

Mrs Dalloway – Virginia Woolf 

Folio – 358 pages – 7.40 €

Le pitch : Mrs Dalloway : ce grand monologue intérieur exprime la difficulté de relier soi et les autres, le présent et le passé, le langage et le silence, le mouvement et l’immobilité.

La qualité la plus importante du livre est d’être un roman poétique, porté par la musique d’une phrase chantante et comme ailée. Les impressions y deviennent des aventures. C’est pourquoi c’est peut-être le chef-d’œuvre de l’auteur — la plus grande romancière anglaise du XXe siècle.

Mon avis : Mrs Dalloway est , tout en haut de l’œuvre de Virginia Woolf, le sommet qui, toujours, émerge, et fait l’objet de tous les commentaires, pour la plupart, admiratifs.

La lecture d’un roman aussi connu doit donc être tenté, il serait trop dommage, comme disait ma grand-mère (qui a bon dos,je l’admets, car je lui prête depuis des années toutes sortes de proverbes et de phrases plus ou moins absurdes…) de mourir idiot… Mais si j’utilise cette expression un peu étrange (doit être tentée), c’est parce que cette lecture ne plaira pas à tout le monde et, plus bizarre, elle ne plaira pas toujours, à chaque fois, autant au même lecteur.

Je m’explique : je viens de terminer ce livre pour la troisième fois de ma longue vie de lecteur compulsif et, je dois l’avouer, je n’y ai pas pris le même plaisir que la deuxième fois, il y a quinze ans, mais tout de même plus que lors de ma première, lorsque j’étais adolescent.

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Avril enchanté

Avril enchanté – Elizabeth Von Arnim

10/18 – 366 pages – 8.10 €

Le pitch : Deux jeunes Londoniennes, Mrs. Wilkins et Mrs. Arbuthnot, décident, un jour de pluie trop sale et d’autobus trop bondés, de répondre à une petite annonce du Times proposant un château à louer pour le mois d’avril sur la Riviera.

En cachette de leurs maris, elles cassent leurs tirelires et trouvent deux autres partenaires pour partager les frais du séjour : l’aristocratique et très belle Lady Caroline Dester, qui veut fuir ses trop nombreux soupirants, et la vieille Mrs. Fisher, à la recherche d’un lieu paisible.

Mon avis : Avril enchanté : joli titre, non ? Un poil trop mièvre, au premier abord, mais un titre qui, comme le roman lui-même, cache bien son jeu !

Un fell good book venu du fond des âges, cela vous dit ? En tout cas, je ne pensais pas qu’un récit publié en 1922 pouvait correspondre si bien à cette typologie de roman, inventé trois quart de siècles plus tard.

Merci une nouvelle fois à la collection 10/18 de remettre en lumière des romans anglo-saxons qui ont eu, en leur temps, énormément de succès, avant de passer un peu à la trappe du temps qui passe.

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Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède

Le merveilleux voyage de Nils Holgersson

à travers la Suède –  Selma Lagerlöff 

Le livre de poche – 635 pages – 8.40 €

Le pitch : Pour avoir joué un mauvais tour à un nain, Nils se retrouve à la taille d’un lutin. Il ne peut alors rien faire pour retenir Martin, le jars de la basse-cour familiale, qui veut s’envoler avec les oies sauvages.

Tentant le tout pour le tout, Nils s’accroche à son cou… et s’envole pour le plus merveilleux des voyages à travers la Suède.

Mon avis : Pour ceux qui, enfants, n’auraient pas eu la chance d’avoir ce livre entre les mains, je conseille de combler cette énorme lacune en l’achetant pour le lire séance tenante.

Car si c’est un livre avant tout pour enfants (qui, comme pour des millions d’autres, a bercé mon enfance), c’est aussi un passionnant roman d’aventure pour tous écrit par Selma Lagerlöf, prix Nobel de littérature en 1909.

Bien sûr, le style et le ton un brin moralisateur sont ceux du début du XX° siècle. Bien sûr, la vocation pédagogique de l’ouvrage n’est pas toujours bien dissimulée. Mais c’est avant tout un merveilleux conte, universel, que tout honnête homme (ou femme !) se doit d’avoir dans sa bibliothèque idéale !

À offrir à vos enfants, vos neveux. À tous les gosses, quoi !


Les quatre filles du docteur March

Les quatre filles du docteur March – Louisa May Alcott

Gallmeister – 640 pages – 13.00 €

Le pitch : Dans une petite ville du Massachusetts, durant la guerre de Sécession, une famille modeste, quatre jeunes soeurs et leur mère, guette avec inquiétude chaque lettre du père parti au front. Mais rien ne peut arrêter la jeunesse, et la vie continue à façonner les destinées de Meg, l’aînée pragmatique, Jo, la romancière en herbe féministe avant l’heure, la douce Beth à la santé fragile et la frivole Amy.

De l’enfance à l’âge adulte, confrontées à la découverte de soi, elles partagent une joie de vivre débordante et apprennent l’amour, l’amitié, mais aussi le sacrifice. Ensemble, ces quatre jeunes filles impétueuses sauront réclamer au monde bien plus qu’il ne semble pouvoir leur offrir.

Mon avis : Qui n’a jamais eu envie de relire un grand roman de son enfance ? C’est ce que j’ai fait grâce à la nouvelle traduction des éditions Gallmeister du célèbre roman de Louisa May Alcott, un des récits les plus célèbres du XIX° siècle.

Je ne suis pas certain que je me serais lancé dans une pareille entreprise si je n’avais gardé en mémoire le charme fou de l’adaptation cinématographique des années 90. Mais malgré les handicaps apparents (plus de 600 pages serrées, pour un roman a priori plus destiné aux jeunes filles), j’y suis allé avec un réel brin d’enthousiasme

Dès les premiers chapitres, une confirmation : le best seller de L.M. Alcott, au style fluide et vraiment agréable, est réellement destiné à la jeunesse.

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Orgueil et préjugés

Orgueil et préjugés – Jane Austen

Le livre de poche – 288 pages – 6.60 €

Le pitch : Orgueil et préjugés est le plus connu des six romans achevés de Jane Austen.

Son histoire, sa question, est en apparence celle d’un mariage : l’héroïne, la vive et ironique Elizabeth Bennett qui n’est pas riche, aimera-t-elle le héros, le riche et orgueilleux Darcy ? Si oui, en sera-t-elle aimée ? Si oui, encore, l’épousera-t-elle ? Mais il apparaît clairement qu’il n’y a en fait qu’un héros qui est l’héroïne, et que c’est par elle, en elle et pour elle que tout se passe.

Mon avisJane Austen est morte il y a deux siècles, et son génie (il n’y a pas d’autres mots) éclaire plus que jamais le monde de la littérature. Son écriture est d’une modernité stupéfiante, ce roman aurait pu être écrit par une romancière contemporaine.

Orgueil et préjugés est son roman le plus célèbre, car il est, de par sa construction, ses thèmes et la qualité de ses personnages principaux, universel. Ce n’est pas hasard si les adaptations et les « produits dérivés » (dont, depuis quelque temps, un nombre incroyable de romans de chick lit, genre dont Jane Austen est, en quelque sorte, l’inventeur à son corps défendant !) n’ont jamais été aussi nombreux.

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La Princesse de Clèves

La Princesse de Clèves – Madame de Lafayette

Folio – 288 pages – 3.50 €

Le pitch : La Princesse de Clèves montre l’effet ravageur de la passion dans une âme qui se veut maîtresse d’elle-même. De la première rencontre avec le duc de Nemours jusqu’à la fuite finale dans le « repos », en passant par un aveu qui cause la mort de son mari, Mme de Clèves assiste lucidement à une déroute contre laquelle ses raisonnements restent impuissants. Mme de Lafayette combat ainsi une grande partie de la littérature amoureuse avec cette arme qui s’appelle l' »analyse ».

Mme de Lafayette ne l’a pas inventée. Mais jusque-là, elle ne servait qu’à expliquer le comportement des personnages. Ici, pour la première fois, l’analyse devient un moyen de progression et la substance même du récit.


Les grands romans contemporains


Là où chantent les écrevisses

Là où chantent les écrevisses – Delia Owens

Points – 480 pages – 8.50 €

Le pitch : Les rumeurs les plus folles courent sur  » la Fille des marais  » de Barkley Cove, en Caroline du Nord. Pourtant Kya n’est pas cette créature sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent. Abandonnée à l’âge de dix ans par sa famille, c’est grâce au jeune Tate qu’elle apprend à lire et à écrire, découvre la science et la poésie.

Mais Tate, appelé par ses études, doit partir à son tour. Et lorsque l’irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même…

Mon avis : Là où chantent les écrevisses : avec un aussi joli titre, le roman de Delia Owens ne pouvait pas passer inaperçu. Mais de là à ce qu’il devienne un des livres les plus vendus dans le monde au cours de ces dernières années, il y a un précipice que les amateurs ont pourtant franchi avec allégresse !

Le miracle du bouche-à-oreille, en matière de littérature, m’a toujours fasciné : pas de doute les lecteurs forment une immense communauté, hétérogène certes, mais réelle !

Pourtant, rien ne laissait entrevoir la reconnaissance quasi unanime des critiques professionnelles et amateures à l’égard de ce premier roman. Oui, un premier roman pour une jeune auteure qui venait de franchir les 70 balais avec un dynamisme indéniable.

Avant tout biologiste et zoologiste, ayant vécu un quart de siècle au Botswana, c’est une véritable spécialiste des animaux qui, après quelques essais « sérieux », a décidé de transcrire son amour de la nature sauvage au fil de sa plume, dans un magnifique roman que vous n’êtes pas près d’oublier.

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Le pianiste de Hartgrove Hall

Le pianiste de Hartgrove Hall – Natasha Solomons

Le livre de poche – 552 pages – 8.70 €

Le pitch : Fox, célèbre compositeur à la carrière magistrale, ne peut plus écrire la moindre note et s’isole dans sa superbe demeure de Hartgrove Hall. Sa femme bien-aimée vient de mourir et la vie a perdu toute sa saveur. Un jour, il découvre que son insupportable petit-fils de quatre ans, Robin, est un prodige du piano. La musique revient alors dans la vie de Fox, qui se voit forcé de renouer avec sa famille au passé douloureux.

Un demi-siècle plus tôt, Fox et ses deux frères, Jack et George, s’installaient à Hartgrove Hall, bien décidés à sauver des ruines le splendide domaine familial. Mais l’arrivée de la chanteuse vedette des années de guerre, la ravissante Edie Rose, au bras de Jack emmêle les fils de l’amour et du devoir et sème un chaos qui s’achève par une terrible trahison.

Avec lyrisme et tendresse, Natasha Solomons nous livre un roman enchanteur sur la transmission et la réconciliation.*

Mon avis : Quel plaisir infiniment renouvelé que d’assister, de loin en loin, à l’éclosion d’un(e) grand(e) auteur(e) ! J’avais déjà eu le plaisir de découvrir Natasha Solomons – londonienne trentenaire au visage toujours souriant – en 2012 avec Le manoir de Tyneford, un délicieux roman au style et à la facture éminemment classiques. Présence de l’histoire (avec un grand H), romantisme, nostalgie, l’ensemble formait une nourriture pour l’esprit tout à fait délicieuse.

Avec Le pianiste de Hartgrove Hall, écrit quatre ans plus tard, on passe à la vitesse supérieure : ce long roman est sans conteste un grand roman. J’y ai retrouvé, sans surprise, les qualités décelées dans son livre précédent et les ambiances qui m’avaient tant séduit.

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Harry Potter à l'école des sorciers

Harry Potter à l’école des sorciers – J.K. Rowling

Folio junior – 320 pages – 8.70 €

Le pitch : Le jour de ses onze ans, Harry Potter, un orphelin élevé par un oncle et une tante qui le détestent, voit son existence bouleversée. Un géant vient le chercher pour l’emmener à Poudlard, la célèbre école de sorcellerie où une place l’attend depuis toujours.

Voler sur des balais, jeter des sorts, combattre les Trolls : Harry Potter se révèle un sorcier vraiment doué. Mais quel mystère entoure donc sa naissance et qui est l’effroyable V…, le mage dont personne n’ose prononcer le nom ?

Mon avis : 1er tome de la saga Harry Potter. Ce petit roman (beaucoup plus court que les suivants) pose le décor de ce qui va devenir l’univers Harry Potter. Univers : il n’y a pas d’autres mots, tant le génie créatif de J.K. Rowling est parvenu, au fil des années, à faire surgir de nulle part un monde incroyablement complexe et cohérent !

Le lecteur découvre dans ce premier volet le héros et sa « famille » (si on peut qualifier de famille les infâmes personnages qui la compose !).Il le suit lors de son entrée à Poudlar, avec la découverte des très nombreux personnages qui vont faire le succès universel (totalement justifié) de la série.

Harry Potter sera, a n’en pas douter, considéré dans un avenir lointain comme un des meilleurs livres jamais écrits pour les enfants, notamment grâce à la quasi-intemporalité de son univers.

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Des nouvelles du monde

Des nouvelles du monde – Paulette Jiles

Folio – 288 pages – 7.50 €

Le pitch : Hiver 1870. Le capitaine Kyle Kidd parcourt le Texas et lit à voix haute des articles de journaux devant un public avide de nouvelles du monde. Un soir, à Wichita Falls, on lui propose de ramener une petite fille chez elle près de San Antonio. Ses parents ont été tués quatre ans plus tôt par les Kiowas, qui ont épargné et élevé Johanna comme une des leurs. Le vieil homme, veuf, accepte en échange d’une pièce d’or, mais sait qu’il lui faudra apprivoiser cette enfant sauvage qui guette la première occasion de s’échapper.

Ainsi commence un voyage splendide et périlleux, aux allures de western. Dans ces terres vierges où la loi n’engage que ceux qui la respectent, ces deux solitaires en marge du monde vont tisser un lien précieux qui fera leur force.

Mon avis : Des nouvelles du monde est le premier roman de Paulette Jiles traduit en France en 2018, grâce aux éditions Quai Voltaire. Pourtant, Paulette Jiles, née en 1943, a publié de très nombreux romans aux Etats-Unis; mais c’est sans doute le fait que ce dernier récit ait obtenu une place de finaliste au National book award en 2016 qui a attiré l’attention de l’éditeur français.

Et qu’il soit remercié de son initiative, car Des nouvelles du monde est un très grand et très beau récit western, dans la grande tradition américaine !

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Le pouvoir

Le pouvoir – Naomi Alderman 

Calmann Levy/Le livre de poche – 512 pages – 6.70 €

Le pitch : ET SI LES FEMMES PRENAIENT ENFIN LE POUVOIR DANS LE MONDE ENTIER ?

Aux quatre coins du monde, les femmes découvrent qu’elles détiennent le « pouvoir ». Du bout des doigts, elles peuvent infliger une douleur fulgurante – et même la mort.

Soudain, les hommes comprennent qu’ils deviennent le « sexe faible ». Mais jusqu’où iront les femmes pour imposer ce nouvel ordre ?

Mon avis : Difficile de passer à côté de la couverture au graphique et au lettrage Art Déco/Bauhaus de ce roman de Naomi Alderman. Rouge vif ! Difficile également de passer à côté du court pitch. Et une fois que vous aurez ouvert le livre et entamé la lecture, difficile d’en sortir avant la fin des 500 pages !

Avec cette dystopie décoiffante (qui constitue le négatif absolu de La servante écarlate de Margaret Atwood), Naomi Alderman a obtenu le Baileys women’s prize for fiction 2017, un prix prestigieux couronnant le meilleur livre de l’année écrit en anglais par une femme.

Un prix attribué pour la première fois à une oeuvre de SF. Et c’est parfaitement mérité, car Le pouvoir est un livre dérangeant, puissant, parfois profondément choquant !

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L'allée du roi

L’allée du roi – Françoise Chandernagor 

Folio – 850 pages – 9.40 €

Le pitch :  » Je ne mets point de borne à mes désirs « , disait celle qui fut presque reine de France…

De sa naissance dans la prison de Niort à sa mort dans la douce retraite de Saint-Cyr, de l’obscure pauvreté de son enfance antillaise à la magnificence de la Cour, de la couche d’un poète infirme à celle du Roi-Soleil, de la compagnie joyeuse de Ninon de Lenclos et de ses amants au parti pris de dévotion de l’âge mûr, quel roman que cette vie !

À partir d’une documentation considérable et en recourant aux écrits, souvent inédits, de la marquise de Maintenon, Françoise Chandernagor a su restituer, à travers des  » mémoires apocryphes  » qui ont la séduction de la langue du XVIIe siècle, le vrai visage d’une femme méconnue, témoin sans pareil d’une époque fascinante.

Mon avis : Si L’allée du roi est considéré aujourd’hui comme un classique de la littérature historique, on a tendance à oublier à quel point, au début des années 80, l’ouvrage fut un énorme événement littéraire.

Cette autobiographie apocryphe de Madame de Maintenon – pas forcement le sujet le plus porteur – écrite par une auteure (major de l’ENA) alors parfaitement inconnue, demeura plusieurs années en tête des ventes et s’écoula à plus d’un million d’exemplaires, portée par la critique professionnelle et par le bouche à oreille des lecteurs.

Plus de trente ans plus tard, à ma troisième lecture, il n’y a pour moi aucun doute : ce « roman » est un tour de force littéraire et historique, l’exemple parfait d’un récit de vulgarisation transformé en « livre pour tous », doublé (par moment) d’un Tourne Page !

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Les cygnes de la cinquième avenue

Les cygnes de la cinquième avenue – Mélanie Benjamin

Le livre de poche – 480 pages – 8.20 €

Le pitch : Babe Paley est la plus en vue des  Cygnes de la Cinquième Avenue, ces femmes de la haute société new-yorkaise des années 1950. Son atout indéfinissable : son style. Elle incarne l’élégance, fait souvent la une de Vogue, mais ce que personne ne voit, c’est le sentiment de solitude qu’elle laisse dans son sillage, en dépit de sa fortune, de ses enfants, de son mari riche et puissant.

Jusqu’au jour où Truman Capote surgit dans sa vie. Leur amitié est instantanée et fulgurante. Babe trouve chez l’écrivain prodige, aussi génial qu’extravagant, la passion qui manquait à son existence. Grâce à elle, Truman accède à cette élite qui le fascine tant. Et à ses secrets, ses rumeurs, ses scandales, y puisant son inspiration, au risque de trahir Babe.*

Mon avis : Au cours de ces trois dernières années, combien de « romans » écrits à partir d’une célébrité ? Des dizaines, tous moins intéressants les uns que les autres (ce commentaire n’engage que moi, bien entendu). Un mouvement révélateur, à mon avis, de la pauvreté d’inspiration des auteurs contemporains…

En découvrant le pitch des Cygnes de la cinquième avenue, je me suis dis que Mélanie Benjamin avait sacrifié à cette nouvelle mode. Mais la jolie couverture vintage, et le sujet de ce biobook (Truman Capote ? un des plus grands auteurs américains du siècle dernier, à n’en pas douter !), si je puis utiliser ce néologisme, m’ont convaincu d’y jeter un œil.

Bien m’en a pris, car c’est sur un véritable roman coup de cœur que je suis tombé, incapable que j’ai été de lâcher le livre avant d’en avoir parcouru les presque 500 pages !

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Vernon Subutex (3 tomes) – Virginie Despentes

Le livre de poche –  1 262 pages – 23.70 € (coffret)

Le pitch : Vernon Subutex fut un des disquaires les plus célèbres de Paris dans les années 1980, mais, à la suite de la crise du disque, il doit fermer son magasin. Dès lors, il vit des aides sociales en évitant au maximum de sortir de chez lui, passant ses journées sur internet.

Un de ses amis, Alex Bleach, célèbre chanteur de rock, l’aide de temps en temps financièrement pour payer son loyer jusqu’à ce qu’il décède brutalement. Avant de mourir, le chanteur confie à Vernon un enregistrement sonore enregistré sous l’influence de la drogue à Vernon. Vernon sera activement recherché par plusieurs personnages pour cet enregistrement.

Vernon se retrouve sans aucune source de revenu et se fait expulser de son appartement. Il décide alors de solliciter l’aide de ses anciens amis qu’il n’a pour la plupart pas vu depuis plusieurs années, prétextant n’être à Paris que « de passage » et d’avoir construit sa vie au Canada.

Mon avis : Virginie Despentes, c’est la rebelle de la littérature française, l’auteur de romans aussi sulfureux que Baise moiTeen SpiritKing Kong théorie. Celle qui n’est pas clean, entre son passé sulfureux touchant au porno, au rock, à l’identité sexuelle et aux drogues, celle qui affiche sa différence avec un sens de la provoc’ qui, je l’avoue, ne manque pas de panache.

Avec Vernon Subutex, elle s’est lancée dans un projet extrêmement ambitieux, un roman que je croyais en deux tomes, mais qui en fera finalement trois.

Un pari difficile à tenir : mettre en scène la nébuleuse d’une série de destins, sur la scène parisienne (Paris joue un rôle essentiel dans le déroulement du roman), gravitant autour d’un personnage principal a priori peu charismatique, le fameux Vernon Subutex. Subutex ? Un patronyme qui n’est pas là par hasard, bien entendu, puisqu’il s’agit du fameux médicament destiné au sevrage des drogues dures.

Je me suis lancé dans la lecture de ce roman avec beaucoup de curiosité, attiré par son impressionnant succès, tant critique que commercial. Et je ne l’ai pas regretté, car il s’agit d’une des plus belles réussites du roman français de ces dernières années

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Les dieux du tango – Carolina de Robertis

Le Cherche Midi – 504 pages – 22 €

Le pitch : Février 1913. Leda a dix-sept ans. Elle quitte son petit village italien pour rejoindre en Argentine son cousin Dante, qu’elle vient d’épouser. Dans ses maigres bagages, le précieux violon de son père.

Mais à son arrivée, Dante est mort. Buenos Aires n’est pas un lieu pour une jeune femme seule, de surcroît veuve et sans ressources : elle doit rentrer en Italie. Pourtant, quelque chose la retient… Leda brûle d’envie de découvrir ce nouveau monde et la musique qui fait bouillonner les quartiers chauds de la ville, le tango, l’envoûte.

Passionnée par ce violon interdit aux femmes, Leda décide de prendre son destin en main. Un soir, vêtue du costume de son mari, elle part, invisible, à travers la ville.

Elle s’immerge dans le monde de la nuit, le monde du tango. Elle s’engage tout entière dans un voyage qui la mènera au bout de sa condition de femme, de son art, de la passion sous toutes ses formes, de son histoire meurtrie. Un voyage au bout d’elle-même.

Mon avis :  Une (très jolie) couverture avec rabat rouge écarlate sur fond de fleurs en impression relief violette, prolongée par des gardes sur lesquelles les fleurs rouges ressortent sur un fond violet;  un papier crème au grammage épais : Le cherche midi  a particulièrement soigné l’édition des Dieux du tango qui est, dès le premier abord un plaisir pour l’amateur de beaux livres.

Mais une jolie édition n’est rien si le texte qu’elle renferme ne présent pas d’intérêt. J’avoue avoir été, dans un premier temps, modérément attiré par le pitch, qui laissait entrevoir une forte probabilité de tomber sur un de ces très nombreux romans « romantico-historique » qui peuplent (encombrent) les tables physiques et les pages numériques des libraires.

Mais tout de même, cette histoire de tango, cette promesse d’ailleurs, avait quelque chose d’intrigant… alors je me suis lancé… et bien m’en a pris car le roman de Carolina de Robertis m’a peu à peu conquis, investi, pour me « recracher », 550 pages plus loin, l’esprit résonnant de sensations accumulées au fil des chapitres.

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L’invention des ailes – Sue Monk Kidd 

10/18 – 552 pages – 9.10 €

Le pitch : Caroline du Sud, 1803. Fille d’une riche famille de Charleston, Sarah Grimké sait dès le plus jeune âge qu’elle veut faire de grandes choses dans sa vie. Lorsque pour ses onze ans sa mère lui offre la petite Handful comme esclave personnelle, Sarah se dresse contre les horribles pratiques de telles servilité et inégalité, convictions qu’elle va nourrir tout au long de sa vie. Mais les limites imposées aux femmes écrasent ses ambitions.

Une belle amitié nait entre les deux fillettes, Sarah et Handful, qui aspirent toutes deux à s’échapper de l’enceinte étouffante de la maison Grimké. À travers les années, à travers de nombreux obstacles, elles deviennent des jeunes femmes avides de liberté et d’indépendance, qui se battent pour affirmer leur droit de vivre et se faire une place dans le monde.

Une superbe ode à l’espoir et à l’audace, les destins entrecroisés de deux personnages inoubliables !

Mon avis : « Joie ! Joie ! Noël !  Noël ! » aurais-je pu crier en tournant la dernière page de cet épais roman dans lequel je me suis immergé, plusieurs soirs de suite.

Quel plaisir de déguster un roman aussi bien écrit (le style de Sue Monk Kidd est d’une fluidité et d’une richesse remarquable), dont la lecture est génératrice de tant d’émotions mais aussi de découvertes historiques !

Je ne peux donc que vous recommander chaudement ce remarquable récit « sudiste » racontant (vous avez lu le pitch ci-dessus) le destin parallèle de deux petites filles, devenues femmes, Sarah la blanche, la maîtresse et Handful la noire, l’esclave, de 1805 à 1838.

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Station eleven

Station Eleven – Emily St. John Mandel

Editions Rivages – 476 pages – 9.00 €

Le pitch : Dans un monde où la civilisation s’est effondrée, une troupe itinérante d’acteurs et de musiciens parcourt la région du lac Michigan et tente de préserver l’espoir en jouant du Shakespeare et du Beethoven.

Ceux qui ont connu l’ancien monde l’évoquent avec nostalgie, alors que la nouvelle génération peine à se le représenter. De l’humanité ne subsistent plus que l’art et le souvenir. Peut-être l’essentiel.

Mon avis : Si vous parvenez à prononcer le nom de la jeune auteure, n’hésitez pas à en parler autour de vous car, indubitablement, Emily St. John Mandel, fait partie des plumes à surveiller pour l’avenir.

Il n’y a qu’à voir comment, dans ce roman de « science-fiction » (on devrait plutôt utiliser le terme d’ « anticipation », comme on le faisait il y a un demi-siècle pour caractériser les romans qui parlent du futur), elle transcende complètement le thème classique, post-apocalyptique (que se passerait-il si tout le monde – ou presque – mourrait subitement) pour en faire une oeuvre littéraire à part entière, puissante, dérangeante…

Au départ pourtant, une idée cent fois rebattue : un virus, détruit 99.9999 % de la population mondiale. Quid des survivants ?

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Nos premiers jours

Nos premiers jours – Jane Smiley

Rivages – 592 pages – 9.80 €

Le pitch : Walter et Rosanna Langdon caressent un rêve : posséder une ferme à eux, un giron protecteur où fonder une famille. C’est sur les terres sublimes de l’Iowa que se bâtit la légende des Langdon et de leurs enfants, qui vont connaître, de près ou de loin, les bouleversements de la première moitié du XXe siècle.

Cette traversée commence en 1920, à l’aube de la Dépression, et s’achève en 1953. Le temps pour une génération d’éclore ; pour une autre de voir le monde changer.

Dans cette puissante saga familiale, Jane Smiley épouse le rythme de la vie-même, les caprices du temps, du hasard, de l’Histoire.

Mon avis : Attention : derrière la jolie couverture toute en douceur de cet épais roman au titre un peu fade, se cache une entreprise tout à fait originale !

Jane Smiley (quel patronyme superbe !), prix Pulitzer 1992, s’est lancé en 2014 dans un pari a priori difficile à tenir : raconter le dernier siècle américain au travers de la vie d’une famille.

Nos premiers jours est donc le premier tome d’une trilogie aujourd’hui (promptement) achevée. Plus de 600 pages denses par tome, près de 2 000 pages au total, et le pari fou d’une narration au ton aussi neutre que possible où l’auteure, comme une historienne, déroule la vie de ses nombreux personnages avec une précision d’entomologiste.

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La couleur du lait

La couleur du lait – Nell Leyshon

10/18 – 192 pages – 6.60 €

Le pitch : 1831. Mary une jeune fille de 15 ans mène une vie de misère dans la campagne anglaise du Dorset. Simple et franche, mais lucide et entêtée, elle raconte comment, un été, sa vie a basculé lorsqu’on l’a envoyée chez le pasteur Graham, pour servir et tenir compagnie à son épouse, une femme fragile et pleine de douceur.Avec elle, elle apprend la bienveillance. Avec lui, elle découvre les richesses de la lecture et de l’écriture… mais aussi obéissance, avilissement et humiliation. Un apprentissage qui lui servira à coucher noir sur blanc le récit tragique de sa destinée. Et son implacable confession. Nell Leyshon réalise un travail d’orfèvre avec ce portrait inoubliable, où vibre la voix lucide et magnifique de son héroïne.

Mon avis : La couleur du lait, c’est la couleur des cheveux de Mary, une paysanne sortant de l’adolescence, au fin fond de la campagne anglaise du début du XIX° siècle. Autant dire, une pauvre fille, vivant dans la crasse et la misère, illettrée, et de surcroît martyrisée par son père, comme ses trois sœurs, pour travailler plus vite, plus longtemps, plus fort; comme un garçon.

Dès la première page de ce court roman qui évolue au rythme des saisons d’un passé récent, le lecteur plonge dans le carnet, confession actuelle d’une Mary qui a appris à lire et à écrire. Plongée profonde, car le style de Mary est la transcription littérale du langage parlé, presque sans ponctuation. Elle raconte ce qu’il lui est arrivé. Sans fard, sans artifice, comme un constat d’huissier. Avec la spontanéité d’une bonne personne qui n’a rien à cacher.

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L'amie prodigieuse

L’amie prodigieuse – Elena Ferrante

Folio – 448 pages – 8.90 €

Le pitch : «Je ne suis pas nostalgique de notre enfance : elle était pleine de violence. C’était la vie, un point c’est tout : et nous grandissions avec l’obligation de la rendre difficile aux autres avant que les autres ne nous la rendent difficile.»

Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila abandonne l’école pour travailler dans l’échoppe de cordonnier de son père. Elena, soutenue par son institutrice, ira au collège puis au lycée. Les chemins des deux amies se croisent et s’éloignent, avec pour toile de fond une Naples sombre, en ébullition.

Formidable voyage dans l’Italie du boom économique, L’amie prodigieuse est le portrait de deux héroïnes inoubliables qu’Elena Ferrante traque avec passion et tendresse

Mon avis : Comment échapper à la déferlante Elena Ferrante ? C’est la question paradoxale que l’amateur de livres peut se poser à propose de la tétralogie romanesque autobiographique de l’auteure… qui publie sous un pseudonyme et a toujours refusé de dévoiler son identité !

Après avoir balayé l’Italie et les Etats-Unis, le succès de la romancière d’origine napolitaine (enfin… c’est ce que semble révéler ses écrits !) a squatté la liste des plus grands succès en France, au point qu’en janvier 2017 la sortie du troisième tome de la saga a permis aux trois premiers volumes d’occuper les trois premières marches des meilleures ventes simultanément !

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La couleur des sentiments

La couleur des sentiments – Kathryn Stockett

Babel – 624 pages – 9.70 €

Le pitch : Jackson, Mississippi, 1962. Dans quelques mois, Martin Luther King marchera sur Washington pour défendre les droits civiques. Mais dans le Sud, toutes les familles blanches ont encore une bonne noire, qui a le droit de s’occuper des enfants, mais pas d’utiliser les toilettes de la maison.

Quand deux domestiques, aidées par une journaliste, décident de raconter leur vie au service des Blancs dans un livre, elles ne se doutent pas que la petite histoire s’apprête à rejoindre la grande, et que leur vie ne sera plus jamais la même.

Mon avisLa couleur des sentiments : qui n’a pas ce roman en mémoire ? Vous ? Eh bien il est temps de rattraper le temps perdu !

Un méga succès de librairie dans le monde entier en 2010 (des millions d’exemplaires), un giga succès dans les salles pour l’adaptation cinématographique (impeccable) en 2013. Et en prime, contrairement à d’autres best sellers au succès identique, il s’agit vraiment d’une très grande réussite littéraire!

Parvenir à faire rire et émouvoir, rires et larmes mélangés, sur un sujet aussi casse-gueule que la ségrégation raciale aux États-Unis, ce n’est pas facile et pourtant, Kathryn Stockett y est parfaitement parvenu.

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Prodigieuses créatures

Prodigieuses créatures – Tracy Chevalier

Folio – 432 pages – 9.40 €

Le pitch : « La foudre m’a frappée toute ma vie. Mais une seule fois pour de vrai « . Dans les années 1810, à Lyme Regis, sur la côte du Dorset battue par les vents, Mary Anning découvre ses premiers fossiles et se passionne pour ces « prodigieuses créatures » dont l’existence remet en question toutes les théories sur la création du monde.

Très vite, la jeune fille issue d’un milieu modeste se heurte aux préjugés de la communauté scientifique, exclusivement composée d’hommes, qui la cantonne dans un rôle de figuration.

Mary Anning trouve heureusement en Elizabeth Philpot une alliée inattendue. Celte vieille fille intelligente et acerbe, fascinée par les fossiles, l’accompagne dans ses explorations. Si leur amitié se double peu à peu d’une rivalité, elle reste, face à l’hostilité générale, leur meilleure arme.

Mon avis : J’aime beaucoup Tracy Chevalier, car elle parvient – presque toujours – à concilier le plaisir de la lecture – son style est particulièrement agréable et sa technique narrative impressionnante – avec la richesse de sujets souvent très sérieux. Son succès international est donc parfaitement mérité.

D’abord, parce qu’elle n’est jamais plus à l’aise que lorsqu’elle plonge dans le XIX° siècle, où le lecteur est immergé à son tour grâce à une très sérieuse documentation (notamment sur la toile de fond scientifique, relativement méconnue).

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Spellman & Associés  – Lisa Lutz

Le livre de poche – 444 pages – 7.10 €*

Le pitch : Qui pourrait résister aux Spellman, la famille la plus sérieusement fêlée de la côte Ouest ? Certainement pas leur fille, Izzy, associée et néanmoins suspecte. Car, pour ces détectives-nés, rien n’est plus excitant que d’espionner, filer, faire chanter… les autres Spellman de préférence.

Mélange détonant d’humour et de suspense, ce best-seller international (et son héroïne) a fait craquer Hollywood : vous n’êtes pas près d’oublier les Spellman !

Mon avis : Il y a quelques années, ce livre s’est retrouvé entre mes mains par hasard. Imaginez la scène : moi, allongé sur une plage, en plein été, en train de me laisser bronzer tout en feuilletant un roman que je viens de piquer par le plus grand des hasards sur la serviette d’à côté. La raison ? Je venais de terminer le roman que j’avais emmené à la plage et j’avais une flemme… estivale de me lever pour aller en chercher un autre dans mon stock, dans ma chambre d’hôtel (toujours costaud, le stock, quand je pars en vacances).

Au bout de deux, trois chapitres un peu déstabilisants où la narratrice, apparemment un peu frappadingue, expliquait qu’elle s’appelait Isabel Spellman, dîtes Izzy, et qu’elle travaillait pour une agence de détectives privés constituée… de (presque) toute sa famille, dont tous les membres (tous) étaient encore plus frappadingue qu’elle, j’ai commencé à rire.

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Les yeux jaunes des crocodiles

Les yeux jaunes des crocodiles – Katherine Pancol

Le livre de poche – 672 pages – 9.40 €

Le pitch : Grand prix des maisons de la presse 2006.

Ce roman se passe à Paris. Et pourtant on y croise des crocodiles. Ce roman parle des hommes. Et des femmes. Celles que nous sommes, celles que nous voudrions être, celles que nous ne serons jamais, celles que nous deviendrons peut-être.

Ce roman est l’histoire d’un mensonge. Mais aussi une histoire d’amours, d’amitiés, de trahisons, d’argent, de rêves. Ce roman est plein de rires et de larmes. Ce roman, c’est la vie.

Mon avis : Je me souviens avoir découvert Katherine Pancol au début de sa carrière, il y a une trentaine d’années (ok, cela ne me rajeunit pas… ni elle, d’ailleurs, à la réflexion !), alors que j’étais étudiant.

Une poignée de romans publiés en une demi-douzaine d’années avait alors rencontré un véritable succès public, avec des tirages très conséquents. C’était très mérité, car la plume de Pancol était impertinente, drôle, et sa façon de traiter les sujets très anglo-saxonne (elle partira d’ailleurs s’installer peu après aux États-Unis).

Aussi, quand en 2006 Les yeux jaunes des crocodiles a explosé les compteurs (on aurait dépassé les deux millions d’exemplaires vendus ?!!), j’ai jeté un œil a priori conquis… et je n’ai pas été déçu.

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Bye Bye Blondie

Bye Bye Blondie – Virginie Despentes

Le livre de poche – 256 pages – 7.40 €

Le pitch : « Une fille qu’on rencontre en HP n’est pas une fille qui rend heureux. Il voulait jouer contre le reste du monde, avoir raison contre toutes les évidences, il pensait que c’était ça l’amour. Il voulait prendre ce risque, avec elle, et qu’ils arrivent sur l’autre rive, sains et saufs. Mais ils réussissent juste à s’entraîner au fond. Il est temps de renoncer… »

Gloria a été internée en hôpital psychiatrique. Contre toute attente, la punkette « prolo » y a rencontré Éric, un fils de bourgeois aussi infréquentable qu’elle ; ils se sont aimés comme on s’aime à seize ans. Puis la vie, autant que les contraintes sociales, les a séparés. Vingt ans après, à nouveau, leurs chemins se croisent.

Portrait d’une femme blessée aux prises avec ses démons, traversée des années punk, chronique d’un amour naufragé, Bye Bye Blondie est sans doute le livre le plus émouvant de Virginie Despentes.

Mon avis : Virginie Despentes fait partie de la liste – oh combien limitée ! – qu’un lecteur découvre par un bout – un titre – puis, conquis, séduit ou simplement intrigué, ne peut s’empêcher de revisiter toute sa bibliographie, peu à peu.

Donc, cette semaine, après Teen spirit et King Kong Théorie, j’en étais à Bye bye Blondie.

Je suis ressorti de la lecture de ce court roman assez bluffé. Un peu assommé, secoué sans doute, comme après un bref passage dans un shaker. Trois ou quatre heures sous électrochoc, cela secoue, indubitablement.

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Le récital des anges – Tracy Chevalier

Folio – 448 pages – 9.70 €

Le pitch : Londres, janvier 1901 : la reine Victoria vient de mourir. Comme la coutume l’impose, les familles se rendent au cimetière. Leurs tombes étant mitoyennes, les Waterhouse et les Coleman font connaissance et leurs petites filles se lient immédiatement d’amitié. Pourtant, les familles n’ont pas grand-chose en commun. L’une incarne les valeurs traditionnelles de l’ère victorienne et l’autre aspire à plus de liberté.

Dans le cimetière, véritable coeur du roman, Lavinia et Maude se retrouvent souvent et partagent leurs jeux et leurs secrets avec Simon, le fils du fossoyeur, au grand dam de leurs parents. Lavinia est élevée dans le respect des principes alors que Maude est livrée à elle-même : sa mère, Kitty Coleman, vit dans ses propres chimères. Ni la lecture, ni le jardinage, ni même une liaison ne suffisent à lui donner goût à la vie.

Jusqu’au jour où elle découvre la cause des suffragettes. La vie des deux familles en sera bouleversée à jamais.

Mon avis : Le récital des anges est, pour moi, peut-être le meilleur roman de Tracy Chevalier. Une histoire familiale subtile, touchante, avec des personnages auxquels on s’attache (les histoires enfantines sont toujours porteur ses d’émotions, pour peux qu’on prenne le soin d’éviter la facilité), doublé d’une analyse sociologique intéressante.

Et une toile de fond historique absolument passionnante. J’avoue avoir découvert, au détour des pages de ce roman, des détails absolument étonnants sur un sujet que je pensais pourtant connaître un peu.

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Le pavillon des combattantes

Le pavillon des combattantes – Emma Donghue

Pocket – 400 pages – 7.95 €

Le pitch : 1918. Dublin est ravagé par la guerre et un nouveau mal s’abat sur l’Irlande. On l’appelle  » la grande grippe « , pas encore  » espagnole « , mais l’épidémie fait rage, ajoutant la confusion au chaos. Placée à la tête d’une maternité de fortune, l’infirmière Julia Power l’affronte chaque jour en première ligne

À l’aube de ses 30 ans, alors qu’à l’hôpital on manque de tout, Julia se retrouve seule pour gérer ses patientes en quarantaine. Elle ne dispose que de l’aide d’une jeune orpheline bénévole, Bridie Sweeney, et des rares mais précieux conseils du Dr Kathleen Lynn – farouche indépendantiste.

Dans une salle exiguë où les âmes comme les corps sont mis à nu, toutes les trois s’escrimeront, là où la mort règne, à donner la vie envers et contre tout…

Mon avis : Il y a une paire d’années, j’avais découvert avec admiration et effroi Pas si calme, le terrible récit d’Helen Zenna Smith, journaliste racontant (comme un roman) les souvenirs d’une infirmière anglaise sur le front de l’est, en 1917.

Des mémoires terrifiantes qui rendaient un hommage saisissant à ces femmes dont on ne parle jamais, celles qui, durant les terribles conflits armés du XX° siècle, se sont battues au péril de leur vie – non pas avec des armes mais avec leur courage et leurs outils de survie – au côté des militaires pour sauver leurs compatriotes blessés au combat.

Avec Le pavillon des combattantes, j’ai eu l’impression de découvrir, en quelque sorte, une autre facette de la période; toute aussi terrible, et tout aussi réconfortante dans son humanité.

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Les Impatientes

Les impatientes – Djaïli Amadou Amal

Emmanuelle Colas – 252 pages – 17.00 €

Le pitch : Trois femmes, trois histoires, trois destins liés. Ce roman polyphonique retrace le destin de la jeune Ramla, arrachée à son amour pour être mariée à l’époux de Safira, tandis que Hindou, sa sœur, est contrainte d’épouser son cousin. Patience ! C’est le seul et unique conseil qui leur est donné par leur entourage, puisqu’il est impensable d’aller contre la volonté d’Allah. Comme le dit le proverbe peul : « Au bout de la patience, il y a le ciel. » Mais le ciel peut devenir un enfer. Comment ces trois femmes impatientes parviendront-elles à se libérer ?

Mariage forcé, viol conjugal, consensus et polygamie : ce roman de Djaïli Amadou Amal brise les tabous en dénonçant la condition féminine au Sahel et nous livre un roman bouleversant sur la question universelle des violences faites aux femmes.

Prix Goncourt des lycéens 2020

Mon avis : Prix Goncourt des lycéens 2020, ce roman d’une camerounaise francophone a rencontré un grand succès d’estime, porté par l’actualité des thèmes traités.

Les impatientes évoquent à peu près tous les sujets sociétaux qui, jour après jour, squattent la une de nos quotidiens : la condition de la femme dans l’islam, la polygamie, le viol, la violence dans le couple, les droits des femmes.

Dans ce tout petit récit de 240 pages extrêmement aéré, Djaïli Amadou Amal dresse un portrait absolument terrifiant de la condition féminine au Sahel.

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Lecture pour les vacances

Chocolat – Joanne Harris

Folio – 416 pages – 8.20 €*

Le pitch : Séduites par Lansquenet, Vianne Rocher et sa fille Anouk décident d’y établir leur chocolaterie. Mais dans ce petit village du sud-ouest de la France, le père Reynaud veille sur ses ouailles comme la cuisinière surveille le lait sur le feu. Aussi voit-il en l’ouverture de La céleste Praline l’oeuvre d’une sorcière. Et s’il avait raison ?

Joanne Harris nous offre une ode gourmande à la tolérance et au plaisir. Adapté au cinéma avec Juliette Binoche et Johnny Depp dans les rôles-titres, Chocolat s’est vendu à plus de douze millions d’exemplaires dans cinquante-cinq pays

Mon avisChocolat n’est pas qu’un titre appétissant, même si les éditions Folio n’ont pu s’empêcher de mettre un affolant gâteau sur la couverture de sa dernière édition. Chocolat n’est pas non plus qu’un film plutôt bien fait, où Juliette Binoche est impeccable (comme d’habitude), au succès international.

Non : Chocolat est avant tout un excellent roman, supérieur à son adaptation au cinéma, qui donne toutes leurs lettres de noblesse au genre du feel good book.

Ce n’est pas un hasard si, lors de sa sortie, cette oeuvre a rencontré un vaste succès de part le monde : Joanne Harris réussit, dans un récit malin, à divertir le lecteur tout en posant (et en répondant) à toute une série de questions sur des sujets aussi grave (et d’une brûlante actualité ! ) que la tolérance et le rapport à l’autre, différent.

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Le journal de Bridget Jones

Le journal de Bridget Jones – Helen Fielding

J’ai lu – 338 pages – 6.90 €

Le pitch : Bridget a presque trente ans et n’est toujours pas mariée. Entre une mère égoïste et des amis plus ou moins en couple, elle cherche le prince charmant qui changera sa vie, son regard sur elle-même et sur le monde.

Comment s’y prendre avec les hommes ? Par où commencer ? Avec humour décapant, Helen Fielding trace le portrait d’une génération femmes socialement responsables, financièrement autonomes, affectivement… frustrées !

Une comédie sentimentale, ironique et tendre.

Mon avis : Ce roman paru en 1998 est certainement la mère (le père ?) de la chick lit, la « littérature pour poulette » (désolé, c’est vraiment la traduction littérale !). Vous voyez ? Cette littérature censée être destinée, et même réservée aux jeunes femmes ? Get it ?

Cette appellation constitue d’ailleurs un cas de ségrégation sexiste manifeste vis à vis du genre masculin, au nom duquel je proteste ici officiellement… Rien que pour cette innovation littéraire, le domaine de l’édition doit une fière chandelle à Hélène Fielding, car ce sont des millions de volumes qui se sont vendus de ce roman, de ces suites et de ses imitations ! Beaucoup d’entre-elles ne valent absolument rien, alors que celui-ci…

Il faut bien avouer qu’il y a un ton, beaucoup d’idées, et un sacré paquet d’humour  – britannique, l’humour, je précise – qui m’ont rendu la lecture facile et agréable, et pourtant je suis un homme !

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Téméraire – Naomi Novik 

Pocket – 448 pages – 7.80 €*

Le pitch : Alors que les guerres napoléoniennes font rage, le jeune capitaine Will Laurence fait une découverte qui va changer le cours de sa vie. Son vaisseau vient en effet de capturer une frégate française et sa cargaison : un oeuf de dragon très rare.

Les dragons sont utilisés dans les combats aériens par la plupart des nations. Mais celui que va découvrir Will n’est pas tout à fait comme les autres…

Ainsi commence l’histoire d’une amitié indéfectible entre le fabuleux dragon Téméraire et son jeune pilote. Ensemble, ils vont devoir apprendre les tactiques périlleuses de la guerre aérienne. Car la France, dirigée par un Bonaparte plus audacieux que jamais, rassemble ses propres créatures pour transporter ses troupes sur le sol britannique. Laurence et Téméraire se préparent à subir leur baptême du feu !

Mon avis : C’est toujours un plaisir particulier de tomber sur un roman dont on n’attendait rien, ou pas grand-chose, et qui vous procure un plaisir d’autant plus agréable qu’il n’est pas prévu.

C’est ce qui m’est arrivé avec le premier tome de la saga Téméraire, que j’ai découverte alors qu’elle venait de s’achever (8 tomes en tout).

Ce qui ressemblait à première vue à une série d’Héroïc Fantsay pour adolescents s’est révélé être en fait une uchronie pour tout public. Le pitch, particulièrement ingénieux (que ce serait-il passé si les guerres napoléoniennes s’étaient déroulées dans un monde où les dragons existent ?), m’a intrigué : je n’ai pas été déçu.

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L'assassin royal - Premier cycle

L’assassin royal – Robin Hobb (1995 à 1997)

J’ai lu – 1 118 pages – 18.90 €

Le pitch : Au royaume des six Duchés, le prince Chevalerie, de la famille régnante des Loinvoyant – par tradition, le nom des seigneurs doit modeler leur caractère- décide de renoncer à son ambition de devenir roi-servant en apprenant l’existence de Fitz, son fils illégitime. Le jeune bâtard grandit à Castelcerf, sous l’égide du maître d’écurie Burrich.

Mais le roi Subtil impose bientôt que Fitz reçoive, malgré sa condition, une éducation princière. L’ enfant découvrira vite que le véritable dessein du monarque est autre : faire de lui un assassin royal. Et tandis que les attaques des pirates rouges mettent en péril la contrée, Fitz va constater à chaque instant que sa vie ne tient qu’à un fil : celui de sa lame…

Mon avis : Cet énorme volume dont la lecture va vous emmener, non pas au bout de la nuit, mais de plusieurs nuits, est paru à l’origine, en France, en six tomes. Il constitue le roman, finalisé, de L’Assassin royal, imaginé par Robin Hobb entre 1995 et 1997, qui le considérait comme clôt, définitif.

Ce premier cycle, qui se suffit à lui-même et constitue un chef-d’oeuvre absolu de la littérature d’héroïc fantasy. A placer sur le podium, au côté du Seigneur des anneaux et du Trône de fer; rien moins que ça.

De ces trois monuments, L’assassin royal est, de loin, le plus facile à lire et, d’une certaine manière, le plus soft, le moins noir, probablement parce que dans la tête de Robin Hobb, le roman était au départ avant tout destiné aux adolescents.

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Polars pour les vacances

La fille du train – Paula Hawkins

Pocket – 456 pages – 7.80 €

Le pitch : Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller et revenir de Londres. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe une jolie maison. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle aperçoit derrière la vitre : Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte.

Mais un matin, elle découvre un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…

Mon avis : Formidable succès commercial depuis sa parution en Angleterre en 2015, tsunami littéraire grâce à l’adhésion progressive du grand public, La fille du train a tout renversé sur son passage, y compris les réserves des critiques professionnelles.

Très bien. Je n’ai donc rien à rajouter ? Le match est joué ?

Eh bien non, j’ai tout de même envie d’ajouter mon grain de sel au tas impressionnant de critiques déposées, un peu partout, par les fourmis navigant sur la toile (humm… pardonnez-moi je ne suis pas certain de toujours bien maîtriser toutes ces métaphores…). Un grain de sel en forme d’hommage…

Disons le tout net : La fille du train est un formidable polar psychologique, comme je n’ai – malheureusement – pas eu l’occasion d’en lire très souvent ces dernières années. Pour un premier roman, Paula Hawkins maîtrise avec une rigueur et une subtilité stupéfiante tous les codes  de ce type de roman… qui sont pourtant parmi les plus difficiles à acquérir.

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Le maître des illusions

Le maître des illusions – Donna Tartt

Pocket – 720 pages – 8.20 €

Le pitch : En décrochant une bourse à l’université de Hampden, dans le Vermont, Richard Papen ne laisse pas grand-chose derrière lui : la Californie, qui lui déplaît , son adolescence, faite de souvenirs incolores , et ses parents, avec qui il ne s’entend pas.

Hampden est une porte de sortie inespérée, l’opportunité de vivre une nouvelle vie. Passées quelques semaines, il est bientôt attiré par un professeur atypique, Julian Morrow, esthète capricieux qui enseigne les lettres classiques à cinq étudiants apparemment très liés. Contre l’avis de ses professeurs, il tente de s’introduire dans le groupe de ces jeunes gens marginaux sur qui courent les plus folles rumeurs. Et il est loin d’imaginer ce que lui coûtera sa curiosité.

Mon avis : J’ai été un des premiers français à lire Le maître des illusions, il y a vingt ans, et depuis je n’ai pas arrêté d’en faire la promotion autour de moi.

Comme pour tous les livres qui m’ont un jour fasciné, je n’ai cessé de l’offrir à mes amis en insistant sur le fait qu’il devrait les toucher, d’une manière ou d’une autre, car ce merveilleux roman est un roman d’initiation.

J’adore les romans d’initiation quand ils sont réussis, car il touche à l’essence même de la vie : le passage de l’enfance à l’âge adulte. Le maître des illusions (quel beau titre, beaucoup plus beau, pour une fois, que le titre orignal : The secret history) est, sur ce point, une réussite absolue.

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Hygiène de l'assassin

Hygiène de l’assassin – Amélie Nothomb

Le livre de poche – 224 pages – 5.70 €

Le pitch : Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n’a plus que deux mois à vivre. Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l’écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années.

Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent.

La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu.

Mon avis : « Amélie Nothomb : quel dommage ! » aurais-je tendance à dire en relisant ce roman, son premier, et son meilleur.

Publié alors qu’elle n’avait que 25 ans, il étale toute l’intelligence fulgurante de l’auteure qui s’est, par la suite, laissé aller peu à peu à la facilité pour en arriver à… quelque chose de bien triste.

Ici, c’est un feu d’artifice de dialogues brillants, saupoudrés d’une culture générale impressionnante, un vrai plaisir intellectuel.

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Beignets de tomates vertes

Beignets de tomates vertes – Fannie Flag

J’ai lu – 473 pages – 7.80 €

Le pitch : Evelyn Couch, une femme entre deux âges (« Je suis trop jeune pour être vieille et trop vieille pour être jeune » dit-elle), dépressive, rend visite à une parente dans un hôpital.

Là, elle fait la rencontre d’une charmante octogénaire, Ninny Threadgoode, qui lui raconte des histoires vécues soixante ans plus tôt. Cette rencontre va bouleverser sa vie.

Mon avis : Ce roman publié en 1987 fait partie d’une catégorie bien particulière : celle des œuvres qui ont remporté un succès formidable au moment de leur sortie dans leur pays d’origine puis qui, dans les vingt ans qui ont suivi, ont vu leur notoriété cannibalisée par l’adaptation cinématographique.

Demandez autour de vous : vous verrez que le titre évoque le film (excellent d’ailleurs) dans la plupart des esprits. Et pourtant… quel bouquin formidable !

Formidable dans sa composition, complexe, ambitieuse, avec une multitude de courts chapitres où se croisent les voix de différents narrateurs (et d’une chronique de journal) au fil du temps (un demi-siècle, avec des allers et retours incessants).

Formidable dans son contenu avec de nombreux sujets très sérieux (le racisme en premier plan, mais aussi la misère, le féminisme, l’homosexualité) traités avec un talent fou.

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La servante écarlate

La servante écarlate – Margaret Artwood 

Pavillon poche – 544 pages – 11.50 €

Le pitch : Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d’esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred,  » servante écarlate  » parmi d’autres, à qui l’on a ôté jusqu’à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l’austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler…

En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.

Mon avis : Avant qu’une com’ démente ne submerge en cette année 2017 les amateurs de littérature américaine, à propos de La servante écarlate, j’avoue n’avoir jamais entendu parlé de ce roman vendu par millions outre-Atlantique…

Étrange, étrange, lorsqu’un livre est publié par un éditeur français en format poche… trente ans après qu’il l’ait sorti en format broché (la publication de Robert Laffont date de 1987) !

Mais sans doute, est-ce dû à la sortie et à la diffusion récente de son adaptation en série télévisée. Terrible pouvoir que celui des séries, dont celui, bénéfique finalement, que de placer sous les feux des projecteurs une oeuvre qui, jusqu’à maintenant, n’avait pas reçu en France l’accueil qu’il méritait !

Car La servante écarlate, s’il est loin d’être l’immense chef-d’oeuvre que certains veulent bien y voir, est une excellente dystopie, au thème intéressant, qui présente le mérite insigne (et malheureusement assez rare) de faire réfléchir le lecteur.

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Les femmes de brewster place

Les femmes de Brewster place – Gloria Naylor

10/18 – 264 pages – 7.60 €

Le pitch : Il y a Mattie, la matriarche, Etta Mae, invincible au volant de sa Cadillac, Kiswana la révoltée, baby Cora Lee, Ciel, et les deux filles du n° 312. Toutes échouées à Brewster Place, ghetto noir du Nord des États-Unis, au coeur des 70’s. Sept femmes qui résistent – à la misère, à la violence, à l’intolérance. Sept destins, unis par un espoir farouche.

Roman culte de la littérature afro-américaine, saluant Toni Morrison et Alice Walker, ce portrait choral vibrant d’émotions brutes est une ode aux héroïnes de la marge. Magnifique.

Mon avis : Des romans sur la minorité noire américaine, il y en a des quantités. De Toni Morrison à Kathryn Stockett (La couleur des sentiments) en passant par Edward Kelsey Moore (Les suprêmes) ou Sue Monk Kidd (L’invention des ailes), il y en a surtout une sacré tapée d’excellents, et même des chefs-d’œuvre !

Alors, Les femmes de Brewster place ? Un de plus ? Un de trop ?

Ce grand classique de la littérature américaine publié en 1982 est quasiment inconnu en France. Grâce soit rendu aux éditions Belfond pour l’avoir mis en avant, à plusieurs reprises au cours de ces trente dernières années, car ce roman possède de grandes qualités.

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Avant que tout se brise

Avant que tout se brise – Megan Abbott

Le livre de poche – 416 pages – 7.60 €

Le pitch : Elle a les épaules élancées, les hanches étroites et mesure moins de 1,55 mètre. À quinze ans, Devon est le jeune espoir du club de gymnastique Belstars, l’étoile montante sur qui se posent tous les regards, admiratifs ou envieux. Quand on est les parents d’une enfant hors norme, impossible de glisser sur les rails d’une vie ordinaire. C’est du moins ce que pense Katie, la mère de Devon, qui se dévoue corps et âme à la réussite de sa fille, même si cela demande des sacrifices.

Lorsqu’un incident tragique au sein de leur communauté réveille les pires rumeurs, Katie flaire le danger et sort les griffes. Rien ni personne ne doit entraver la route toute tracée pour sa fille. Reste à déterminer quel prix Katie est prête à payer.

Mon avis : Situer un roman à suspens dans le milieu du sport de haut niveau, ah que voilà une excellente idée !

Sur ce point de départ assez original qui l’a visiblement merveilleusement inspiré, Megan Abbott – que j’avais repérée il y a trois ans pour Adieu Gloria, un délicieux premier roman noir « à la manière de » façon 50’s, mais version féministe – a construit un thriller absolument scotchant, qui m’a absorbé pendant deux jours.

Impossible de rendre les armes avant d’avoir terminé ce petit bijou de suspens, tant l’angoisse, distillée avec une technique diabolique par l’auteure, m’a saisi à la gorge !

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